Depuis2007, chaque mois d’aoĂ»t, gladiateurs et lĂ©gionnaires investissent les rues d’Arles. La petite Rome des Gaules, comme on la surnomme, revit ainsi ses annĂ©es fastes de l’antiquitĂ©
RĂ©sumĂ© Index Plan Notes de l’auteur Texte Bibliographie Note de fin Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Quelle image de la musique antique les superproductions hollywoodiennes des annĂ©es 50 nous renvoient-elles ? Deux aspects sont abordĂ©s les accessoires – les instruments de l’AntiquitĂ© montrĂ©s Ă  l’écran – et la composition de la bande-son Ă  partir de stĂ©rĂ©otypes censĂ©s Ă©voquer la musique des Romains. Avec Quo vadis ? en 1951 dĂ©bute une tentative inĂ©dite de documentation Ă  l’initiative du compositeur M. Rozsa qui cherche l’authenticitĂ© Ă  travers la copie des instruments d’époque et l’intĂ©gration de partitions » antiques. MalgrĂ© tout, les anachronismes subsistent et l’insertion de quelques morceaux de musique grĂ©co-romaine ne suffit pas Ă  modifier en profondeur les habitudes imposĂ©es par le courant musical hollywoodien dominant, le romantic mood. Cette expĂ©rience a cependant le mĂ©rite de mettre en place un style musical pseudo archaĂŻque » qui puisse donner l’illusion de la romanitĂ©. L’étude propose une comparaison avec les choix adoptĂ©s pour d’autres pĂ©plums contemporains et avec les musiques rĂ©centes du nĂ©o-pĂ©plum. This article examines how the image of antique music was conceived in the 50s Hollywood Toga movies blockbusters. Two aspects are studied accessories which musical instruments of antiquity were shown on the screen? and compositions of the soundtrack. In 1951, the composer Mr. Rozsa has taken a new step of creation for Quo vadis? by studying the archeological data. The aim was to lend authenticity to roman music by using replicas of musical instruments and by incorporating ancient partitions ». Despite his attempt, some anachronisms remain. The insertion of original plays of Greco-Roman music was not enough to change the romantic mood that was very popular at Hollywood. Nevertheless, this extensive experience raises the question of the emergence of an archaic musical style in scores that can give the illusion of Romanism. This study also compares the musical choices adopted by other composers and for the music of de page EntrĂ©es d’index Mots-clĂ©s pĂ©plum, musique antique, stĂ©rĂ©otypes, Hollywood, CinecittĂ , Rozsa, son archaĂŻque, style Ă©pique, trompettes, lyre, harpe, NĂ©ron, Quo vadis ? Keywords toga movies, antique music, stereotyps, Hollywood, CinecittĂ , Rozsa, archaic sound, epic style, trumps, lyre, harp, Nero, Quo vadis?Haut de page Notes de l’auteur Cette enquĂȘte dĂ©butĂ©e Ă  la cinĂ©mathĂšque de Paris et Ă  celle de Toulouse, s’est achevĂ©e Ă  Rome Ă  la bibliothĂšque du cinĂ©ma et Ă  l’Archivio fotografico del Centro sperimentale di cinematografia, Ă  la bibliothĂšque de l’École française de Rome et Ă  celle de l’American Academy. Je tiens Ă  remercier toutes ces institutions et en particulier l’EFR qui m’a accueillie un semestre en tant que chercheur rĂ©sident en 2014 dans le cadre du programme Paysages sonores ». J’adresse de chaleureux remerciements Ă  C. Virlouvet et St. Bourdin pour leur soutien. Je remercie Ă©galement A. Coisy et M. S. Boari de la bibliothĂšque de l’EFR pour leur aide dans la recherche des documents, M. Eloy pour nos Ă©changes stimulants et Y. Krier pour sa relecture. Texte intĂ©gral 1 Entretiens dans Le Monde, 3 octobre 2014, p. 5. Je ne connais aucun pĂ©plum, ni aucun roman historique sur l’AntiquitĂ© qui saisisse quelque chose. Aucun ».P. Veyne1. 2 La question est posĂ©e par Krier 2003, p. 87. 3 Il n’existe pas de travaux, Ă  ma connaissance, sur la musique de film historique pour le monde hĂ©br ... 4 Une synthĂšse sur l’AntiquitĂ© au cinĂ©ma par Wieber-Scariot 1999, s. v. Film, col. 1133-1141 quelque ... 5 Cet aspect liĂ© au contexte idĂ©ologique – en l’occurrence la guerre froide pour les films des annĂ©es ... 6 Sur le cinĂ©ma et l’histoire culturelle Poirrier 2004, p. 159-169 ; De Baecque 2008, p. 26, cite M ... 1Il est tentant pour un historien de la Rome antique spĂ©cialisĂ© dans l’archĂ©ologie musicale d’explorer Ă  travers le pĂ©plum la maniĂšre dont les rĂ©alisateurs et les compositeurs se sont emparĂ©s de la question de l’illustration musicale et de se demander s’il existe une musique spĂ©cifique au pĂ©plum2. MalgrĂ© l’abondance des travaux sur l’AntiquitĂ© au cinĂ©ma, le sujet n’a guĂšre Ă©tĂ© traitĂ©3 ; il invite Ă  suivre les voies empruntĂ©es par les modernes pour rĂ©inventer la musique des Grecs et des Romains et offre un regard sur la rĂ©ception du monde antique dans la culture amĂ©ricaine et occidentale4. Dans la perspective d’une histoire culturelle, le pĂ©plum, avec ses codes et son langage, n’est pas envisagĂ© ici tant comme une Ɠuvre d’art que comme le miroir des mentalitĂ©s d’une Ă©poque5, le vecteur d’une imagerie populaire et d’un systĂšme de reprĂ©sentations sur l’AntiquitĂ©6 car, au mĂȘme titre que le western, il appartient aux mythologies contemporaines. La recherche documentaire et l’analyse filmique dĂ©voilent la façon dont la musique, celle que l’on voit et celle que l’on Ă©coute dans ce genre de films, contribue Ă  Ă©laborer une certaine image de l’AntiquitĂ© et comment elle s’insĂšre dans les codes du pĂ©plum. 7 La catĂ©gorie dite Ă©pique The Hollywood epic englobe des films consacrĂ©s Ă  d’autres pĂ©riodes de l’ ... 8 Sur l’origine du mot, cf. Aziza 1998, p. 10-11 ce sont les critiques de cinĂ©ma qui ont pris l’hab ... 9 Blanshard – Shahabudin 2011, p. 39 et 43 Ă  la mĂȘme Ă©poque, on ne note qu’un Alexander The Great ... 10 Voir le dossier l’AntiquitĂ© Ă  Hollywood » dans Positif, 468, 2000, p. 80-104. Sur le contexte de ... 11 Questo Ăš il cinemascope », Cinema Nuovo, 1 Giugno 1953/12, p. 335-337 cette innovation techniqu ... 12 Solomon 1996, p. 113-114. 13 Bourget 2002, p. 56-57 et 175. 2J’aborderai le dossier en me limitant aux films consacrĂ©s uniquement Ă  la Rome ancienne Ă  travers les superproductions hollywoodiennes des annĂ©es 50-60, c’est-Ă -dire pendant la pĂ©riode faste qui a vu naĂźtre quelques-uns des films les plus marquants, qualifiĂ©s de Roman Epics7, sword-and-sandal films, Toga Movies, AntikenFilmen en Allemagne ou pĂ©plums » en France8. Cette sĂ©rie, qui marque le primat de Rome sur le monde grec dans le choix des scĂ©narios9, a bĂ©nĂ©ficiĂ© de supports technologiques novateurs le Technicolor, le son stĂ©rĂ©ophonique et d’une vĂ©ritable manne financiĂšre10. Quo vadis ?/1951 fut le premier film couleur tournĂ© Ă  CinecittĂ  puis The Robe/1953 inaugura le format CinĂ©maScope avec son stĂ©rĂ©ophonique11. Ensuite, parmi les plus remarquables, vinrent Ben-Hur/1959 prĂ©sentĂ© dans la brochure publicitaire comme le plus grand film de l’histoire du cinĂ©ma » avec sa cĂ©lĂšbre course de char tournĂ©e avec les nouvelles camĂ©ras 65 mm, Spartacus/1960, Barabbas/1961, ClĂ©opĂątre/1963 dont le coĂ»t 30 millions de dollars ! ruina la Twentieth Century Fox et enfin La chute de l’empire romain/1963 qui scelle par son Ă©chec la fin d’une Ă©poque et marque un arrĂȘt dans la production de films Ă  l’antique12. Cette deuxiĂšme vague de films sur les Romains de l’AntiquitĂ©, aprĂšs celle des films muets des annĂ©es 20 avec Niblo et DeMille, est placĂ©e sous le signe du CinĂ©maScope, de la couleur et privilĂ©gie la Rome impĂ©riale et la naissance du christianisme13. Fig. 1 – DĂ©pliant publicitaire pour la sortie du film Quo vadis ? en Allemagne. Illustrierte Film-BĂŒhne, 2295. Collection de l’auteur. 14 Sur la liste des films avant celui de 1950, voir Aziza 1998, p. 174 1901, 1910, 1912, 1913, 1924. 15 Ce film est sorti aux États-Unis en novembre 1951, au Royaume-Uni en janvier 1952, en Italie en mar ... 16 Il Quo vadis ? Sta per terminare », Rivista del cinematografo, n° 10, XXIII, ottobre 1950, p. 6. 17 Chiffres fournis par la sociĂ©tĂ© de production et citĂ©s dans l’article du Monde, 6/10/1953 Quo v ... 18 Blasetti rĂ©alise plusieurs films en costumes dans les annĂ©es 30-40 cf. Verdone 2007, p. 196. 19 Sur Quo vadis ? Wyke 1997, p. 138-146 pour le contexte ; Solomon 2001, p. 216-221 ; Cyrino 2005 ... 20 De Baecque 2013, p. 72-73, dresse le corpus du nĂ©o-pĂ©plum Gladiator, Troie, Alexandre, les 300 et ... 21 Je laisse de cĂŽtĂ© le film pastiche comme OK NĂ©ron M. Soldati, 1951 oĂč le monde contemporain vient ... 3Je centrerai mon propos en prioritĂ© sur Quo vadis ? de Mervyn Le Roy, qui est la sixiĂšme version cinĂ©matographique du roman Ă©ponyme14 fig. 1. Pendant le tournage qui dura cinq mois Ă  Rome, de mai Ă  novembre 195015, la presse italienne annonça un dĂ©ploiement de moyens considĂ©rables un coĂ»t de 4 Ă  5 milliards de lires, des milliers de figurants, des animaux sauvages plus de 50 lions, costumes et des recherches poussĂ©es e numerosi studiosi di archeologia americani e italiani hanno collaborato con gli architetti disegnatori dei progetti perchĂ© non se potesse fare alcuna accusa di arbitrarietĂ  ambientale »16. Pour s’en tenir aux seuls chiffres officiels des figurants tenant le rĂŽle des musiciens lors de la procession triomphale de la XIVe lĂ©gion devant le palais de NĂ©ron, on recense 79 musiciens, 11 danseurs et 36 chanteuses17. À ce titre, Quo vadis ? doit ĂȘtre regardĂ© comme un film Ă  part et c’est bien ce qui fait la diffĂ©rence avec Fabiola tournĂ© en noir et blanc par Blasetti en 1948 quelques annĂ©es auparavant Ă  Rome et qui affichait pourtant de louables ambitions en terme de budget et de distribution18. Il suffit de visionner Ă  la suite les deux films pour mesurer l’écart qui les sĂ©pare d’un cĂŽtĂ© une image en noir et blanc, une histoire et un scĂ©nario poussifs, le manque de scĂšnes spectaculaires en dehors de l’épisode final de l’amphithéùtre, des dĂ©cors limitĂ©s et des costumes peu crĂ©dibles avec une absence totale de scĂšnes musicales lĂ  oĂč Quo vadis ? offre des couleurs Ă©clatantes, des figurants plĂ©thoriques, des reconstitutions de palais grandioses et des costumes chatoyants, des scĂšnes d’incendie dignes d’un grand spectacle, un scĂ©nario soignĂ© et de vraies scĂšnes de musique intĂ©grĂ©es dans une bande son de qualitĂ©. Quo vadis ? est un film majeur non seulement sur le plan musical mais aussi pour l’histoire du pĂ©plum tout court car malgrĂ© le succĂšs critique mitigĂ© rencontrĂ© Ă  sa sortie – il ne remporta aucun prix Ă  l’Academy Awards alors qu’il fut nommĂ© huit fois –, il connut un rĂ©el succĂšs commercial et continue Ă  exercer une forte influence sur l’idĂ©e que le grand public se fait de la Rome ancienne grĂące aux nombreuses rediffusions tĂ©lĂ©visuelles19. Afin de cerner la singularitĂ© des pĂ©plums hollywoodiens des annĂ©es 50-60, je proposerai par endroits un regard comparatif sur les productions antĂ©rieures ou contemporaines du pĂ©plum italien et celles, plus rĂ©centes, du nĂ©o-pĂ©plum20, de Gladiator 2000 jusqu’à Agora 2009, afin de mesurer l’hĂ©ritage et les choix en matiĂšre de musique et de bande sonore21. PĂ©plum italien et pĂ©plum amĂ©ricain un genre qui obĂ©it Ă  des codes 22 Siclier 1962, p. 27. 23 Bourget 2002, p. 231-234, parle d’un haut degrĂ© d’imbrication » entre Hollywood et CinecittĂ . 24 Il fut assistant pour la MGM lors de Quo vadis ? 1951 en particulier pour tourner les scĂšnes de l ... 25 Sur ce rapprochement entre le cinĂ©ma italien et amĂ©ricain dans le cadre du pĂ©plum Schifano 1995, ... 26 Hugues 2011, p. 49 p. 50-75 pour la prĂ©sentation des pĂ©plums tournĂ©s Ă  cette pĂ©riode. 27 Dell’Acqua 1953, p. 271 dĂ©clare dans la revue Cinema Nuovo Vogliono bruciare il neorealismo suo ... 4À partir de 1947 avec Fabiola, les Italiens contribuent Ă  Ă©laborer un langage cinĂ©matographique qui dĂ©termine les codes et les conventions du pĂ©plum. Le film Ă  l’antique appartient Ă  cette tradition nationale du film Ă  grand spectacle et constitue en Italie un genre populaire qui est au cinĂ©ma ce que l’opĂ©ra Ă  bel canto du XIXe siĂšcle est Ă  l’art lyrique »22. Cette production plĂ©thorique et inĂ©gale, oĂč le pire voisine avec le meilleur et dont les pages de gloire s’écrivent dans les annĂ©es 57-62, devient l’affaire des producteurs amĂ©ricains. Les liens entre la MGM et l’Italie, esquissĂ©s lors du tournage de Ben-Hur de Fred Niblo en 1922, sont retissĂ©s avec force dans les annĂ©es 50 grĂące Ă  la vogue du film antique et biblique et aux relations entre les États-Unis et le gouvernement italien dĂ©mocrate chrĂ©tien23. La rencontre entre l’Italie et les États-Unis est l’occasion de tester des solutions variĂ©es sous forme de collaboration Barrabas, 1961, grĂące Ă  l’intrusion d’acteurs amĂ©ricains dans la distribution des films italiens Steve Reeves dans La bataille de Marathon et Les Derniers jours de PompĂ©i en 1959 ou Gloria Swanson dans Mio figlio Nerone, Ă  la prĂ©sence d’Italiens comme assistants dans les Ă©quipes amĂ©ricaines S. Leone travaille avec M. Le Roy et W. Wyler24, enfin par le choix des studios de CinecittĂ  entre 1951 et 1963 pour y tourner Quo vadis ?, HĂ©lĂšne de Troie et ClĂ©opĂątre25. Cela eut pour effet non seulement de redynamiser les studios exsangues aprĂšs la guerre mais surtout de susciter la crĂ©ation de nouveaux pĂ©plums italiens au dĂ©but des annĂ©es 60 inspirĂ©s du modĂšle amĂ©ricain et en particulier d’HĂ©lĂšne de Troie de R. Wise et R. Walsh26. Cette influence croissante du style hollywoodien sur les films locaux – CinecittĂ  est rebaptisĂ©e dĂšs 1950 Hollywood sur Tibre » – et le regain d’intĂ©rĂȘt pour le pĂ©plum en Italie furent parfois regardĂ©s par les spĂ©cialistes du cinĂ©ma italien avec un Ɠil trĂšs critique27. 28 Fourcart 2012, p. 90-93. 29 Sur la diffĂ©rence entre le pĂ©plum italien et amĂ©ricain sur ce point Siclier 1962, p. 31. 30 Eloy 1996, p. 52-57 Ă  propos des dĂ©cors, des accessoires et des costumes. 31 Becker, Rivette et Truffaut 1956, p. 5-6 Hawks parle d’un historien français » il s’agit de La ... 32 Bourget 1992, p. 26-27. 33 Cette tradition est parfois ancienne pour rĂ©aliser Fabiola, 1914 Guazzoni utilisa les compĂ©tenc ... 34 Ferro 1985, p. 109 qui figurent Ă©garĂ©s, dans quelque coin du gĂ©nĂ©rique ». 35 La rĂ©alisation de Quo vadis ? fut d’abord confiĂ©e Ă  John Huston et au producteur Arthur Hornblow ma ... 36 Le Roy 1974, p. 174. 37 Freyman 1959, p. 8 un professeur de l’universitĂ© de JĂ©rusalem fut consultĂ©. 38 Simsolo 1999, p. 53 la spĂ©cialiste, dont Leone ne donne pas le nom, aurait dĂ©clarĂ© Ă  Wyler qui lu ... 39 PubliĂ©s entre 1935 et 1975 en onze volumes le troisiĂšme tome s’intitule Caesar and Christ. A Histo ... 40 Wyke 1997, p. 185 ; Winkler 1995, p. 138-154 pour l’analyse de The Fall of the Roman Empire de A. M ... 41 Junkelmann 2004, p. 51 et 173 sa collaboration ne fut toutefois pas officielle ; le point de vue ... 42 De Baecque 2013, p. 78. 43 Hirsch 1978, p. 29. 5Les sociĂ©tĂ©s de production d’Hollywood se positionnent dans les annĂ©es 50 pour Ă©laborer des projets ambitieux sans commune mesure avec les rĂ©alisations italiennes, mais il est vrai avec des moyens incomparables 15 millions de dollars engloutis pour le tournage de Quo vadis ? qui reste toutefois un cas Ă  part avec Ben-Hur. À la diffĂ©rence des pĂ©plums italiens qui s’affranchissent trop souvent de la rĂ©alitĂ© historique28, les films amĂ©ricains revendiquent un souci de documentation dans bien des domaines dĂ©cors et accessoires, et visent Ă  la reconstitution Ă  grande Ă©chelle des civilisations de l’AntiquitĂ© depuis les costumes, jusqu’aux gestes et la façon de parler29. En apparence, la dĂ©marche documentaire est loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable30 C. B. DeMille se renseigne sur la Palestine de l’Ancien Testament pour la rĂ©alisation de Samson et Dalila 1949 ; H. Hawks visite les sites pharaoniques et consulte l’égyptologue Lauer, spĂ©cialiste du site de Saqqarah, pour Land of the Pharaohs 1955 tandis que Trauner se documente au Louvre pour crĂ©er les dĂ©cors31 ; R. Mankiewicz s’informe sur l’Égypte ptolĂ©maĂŻque avant d’entreprendre ClĂ©opĂątre 196332 et le gĂ©nĂ©rique mentionne les sources historiques Plutarque et Appien utilisĂ©es lors du scĂ©nario. Pour filmer la Rome ancienne, les rĂ©alisateurs amĂ©ricains prennent l’habitude de s’entourer de conseillers historiques33, ceux que Marc Ferro nomme les historiens-postiches »34. Hugh Gray, un historien d’Oxford, officia d’abord pour rĂ©diger avec John Huston le premier scĂ©nario de Quo vadis ? puis avec le dĂ©part d’Huston, son intervention fut limitĂ©e avec Mervin Le Roy au rĂŽle de superviseur35 ; d’aprĂšs Le Roy, il y aurait eu aussi pour certaines scĂšnes un conseiller envoyĂ© par le Vatican, un prĂȘtre jĂ©suite36. Pour le scĂ©nario de Ben-Hur, des spĂ©cialistes des manuscrits de la Mer Morte furent consultĂ©s37 et lors du tournage S. Leone raconte que Wyler aurait fait venir une spĂ©cialiste de l’Empire romain afin de vĂ©rifier l’authenticitĂ© des costumes et des armes38. Will Durant, docteur en histoire, auteur de The Story of the Civilization39 est le consultant pour La chute de l’empire romain et le texte du prologue, aux accents gibboniens, est de sa composition40. Ce recours Ă  des spĂ©cialistes a Ă©tĂ© ravivĂ© rĂ©cemment pour Gladiator avec l’implication de Katherine Coleman, professeur de philologie classique Ă  l’universitĂ© d’Harvard41, et de Michael Green, chercheur au King’s College. Dernier exemple en date, Robin Lane Fox, professeur Ă  Oxford et auteur d’une biographie d’Alexandre, apporte sa caution scientifique au film Alexandre d’Oliver Stone 200442. Il ne faudrait surtout pas exagĂ©rer l’influence de ces spĂ©cialistes car nous verrons que la prĂ©sence d’un consultant ne garantit pas pour autant le respect de la vĂ©ritĂ© historique. MalgrĂ© l’alibi de la documentation historique, il y a une façon de concevoir le pĂ©plum qui reste ancrĂ©e dans les habitudes parce qu’il existe une vision trĂšs hollywoodienne du film d’histoire Hollywood’s view of the past is based on historical reality that is nevertheless heavily glamorised »43. 44 Un thĂšme majeur dans les productions d’Hollywood Hirsch 1978, p. 69. 45 On a beaucoup Ă©crit sur cet aspect du pĂ©plum des annĂ©es 50 marquĂ© par le souvenir du fascisme et du ... 46 Ustinov 1977, p. 225-226 no nation can make Roman pictures as well as the Americans. The Romans ... 47 Wyke 1997, p. 22-33 ; Dyson 2001, p. 67 ; Winkler 1995, p. 148 cite le discours d’un vieux sĂ©nateur ... 48 Voir la liste donnĂ©e par Aknin dans Aziza 1998, p. 127 mĂȘme si aucun ne s’est spĂ©cialisĂ© dans le ... 6Dans le cinĂ©ma amĂ©ricain, ce dĂ©sir d’AntiquitĂ© se nourrit des thĂšmes rĂ©currents autour du pouvoir personnel, de la dĂ©cadence, du conflit entre libertĂ© et tyrannie et plus encore entre paganisme et christianisme44, qui offrent pour les spectateurs aprĂšs-guerre des rĂ©miniscences sous une forme mĂ©taphorique des Ă©vĂšnements rĂ©cents liĂ©s Ă  la montĂ©e des rĂ©gimes totalitaires45. De l’aveu du britannique Peter Ustinov, inoubliable interprĂšte de NĂ©ron dans Quo vadis ? 1951, les AmĂ©ricains auraient une sorte de disposition naturelle pour rĂ©aliser des films Ă  l’antique en raison de la parentĂ© supposĂ©e entre le roman way of life » et les valeurs de la civilisation amĂ©ricaine46. Bref, les conquĂȘtes, les triomphes, la dĂ©cadence de la Rome ancienne et la naissance du christianisme qui sont le fond de commerce du cinĂ©ma Ă  l’antique fascinĂšrent les rĂ©alisateurs amĂ©ricains qui y auraient vu une forme d’introspection de leur propre histoire47. Et ce n’est sans doute pas un hasard si nombre d’entre eux ont tournĂ© au moins un pĂ©plum dans les annĂ©es 50-6048 et que plusieurs Ă©tudes sur ce genre de cinĂ©ma sont signĂ©es aujourd’hui par des chercheurs amĂ©ricains, spĂ©cialistes de l’AntiquitĂ© classique J. Solomon, K. Coleman, Winkler. 49 Sorlin 1974, p. 273 et 255. 50 Gili 1978, p. 125. 51 Barthes 1970, p. 27-28 Les Romains au cinĂ©ma » ; Bartholeyns, 2013, p. 129 reprend cet exemple ... 52 Voir la remarque sur le cinĂ©ma mĂ©diĂ©valisant dans Pittagula –Salotti 2000, p. 6. 53 Cotta Ramosino – Dognini – Cotta Ramosino 2004 cet ouvrage se veut u ne introduction Ă  la fois th ... 54 Pucci 2008, p. 108. 55 Sur le Moyen Âge au cinĂ©ma Amy de la BretĂšque 2004, p. 14 ; Amalvi – Amy de la BretĂšque 2006, p. ... 7Selon le degrĂ© de vraisemblance historique, P. Sorlin prĂ©fĂšre Ă©tablir une diffĂ©rence entre le film d’histoire, le film Ă  coloration historique » et le film Ă  prĂ©texte historique » – le pĂ©plum en ferait partie49 – tandis que J. Gili distingue le film historique du film en costumes »50 ; lĂ  oĂč le premier fait rĂ©fĂ©rence Ă  des Ă©vĂšnements historiques prĂ©cis, le second relĂšve davantage d’une invention romanesque. Qu’importe la façon de nommer le pĂ©plum film en sandales » ou film Ă  l’antique », un film comme Quo vadis ?, bien que tirĂ© d’un roman Ă©ponyme du XIXe siĂšcle, est une Ɠuvre Ă  caractĂšre historique au sens oĂč il narre des Ă©pisodes bien datĂ©s se dĂ©roulant Ă  la fin du rĂšgne de NĂ©ron entre 64 et 68 ; il est censĂ© donner une certaine image de la Rome impĂ©riale mĂȘme s’il n’échappe Ă  personne que le pĂ©plum est un monde de conventions qui ne montre pas l’AntiquitĂ© mais la reprĂ©sentation que le XIXe et le XXe siĂšcles se font du monde antique. C’est le rĂ©sultat de l’amalgame de clichĂ©s et de procĂ©dĂ©s caractĂ©ristiques de certaines pĂ©riodes ou de certains rĂ©alisateurs comme cette façon, typique des annĂ©es 50, de montrer les Romains avec la frange sur le front comme le fit Mankiewicz dans Jules CĂ©sar 1953, un signe visuel qui avait frappĂ© R. Barthes51. Bel exemple de ces constructions visuelles attachĂ©es Ă  l’idĂ©e d’une certaine AntiquitĂ© ancrĂ©e dans l’imaginaire collectif52 et dont on cultive encore l’hĂ©ritage de nos jours en dĂ©pit des progrĂšs scientifiques qui sont sans prise sur le monde des mĂ©dias. Tutto quello che sappiamo su Roma, l’abbiamo imparato a Hollywood » c’est avec cette formule provocatrice que trois chercheurs italiens intitulĂšrent leur essai sur le pĂ©plum53 et il est vrai que le cinĂ©ma a davantage fait pour la vulgarisation de la civilisation romaine dans le grand public que les travaux savants depuis 50 ans54 et il en est de mĂȘme pour la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale ; l’image que le grand public a en mĂ©moire pour ces deux pĂ©riodes est largement conditionnĂ©e par l’univers cinĂ©matographique55. 56 Sorlin 1974, p. 255, 273 et 277 sur les caractĂšres du film historique il met au prĂ©sent des Ă©vĂš ... 57 Sorlin 1974, p. 254. 58 Pittagula – Salotti 2000, p. 5 ; Amy de la BretĂšque 2004, p. 1050-1069 sur les passages obligĂ©s ; R ... 59 Milani 1955, p. 706. DeMille tourne Les Dix commandements en 1923, Le roi des rois en 1927, The sig ... 60 Hirsch 1978, p. 29. 61 Brunetta 1979, avec fig. dans le cahier de photographies. Les Ă©normes bornes du cirque sont reprise ... 62 Un clichĂ© qui s’impose dans les ouvrages d’histoire dĂšs le XIXe s. alors qu’il n’existe qu’un seul ... 8Le film historique est un genre qui utilise des Ă©lĂ©ments rĂ©fĂ©rentiels qui sont censĂ©s transposer le spectateur dans l’époque mise en scĂšne56. Pour la Rome antique, le public attend un certain nombre de scĂšnes, de combats, de rĂ©pliques qu’il connaĂźt d’avance et qu’il veut encore revoir il y a au moins sept versions des Derniers jours de PompĂ©i les arĂšnes et les catacombes, les volcans et les jeux du cirque, tout est prĂ©vu, tout arrive au bon moment »57 tandis que pour les films sur le Moyen Âge, ce sera un monde fait de chĂąteaux, de tournois, de bĂ»chers, de scĂšnes de chasse et de banquets58. Le style de films Ă  l’antique rattachĂ© au genre que l’on peut qualifier d’épique hollywood epic » repose sur un point de vue conservateur dans la mesure oĂč il s’agit d’intĂ©grer des conventions hĂ©ritĂ©es largement de la culture visuelle du XIXe s. la peinture et le théùtre et d’intĂ©rioriser l’hĂ©ritage des premiers films de Griffith et DeMille, il piĂč famoso confezionatore di polpettoni storici del cinema mondiale »59. D’oĂč le sentiment d’une production standardisĂ©e avec une restitution de l’AntiquitĂ© faite de lieux communs qui varient assez peu des annĂ©es 30 aux annĂ©es 50-6060. La rĂ©itĂ©ration des films adaptĂ©s des mĂȘmes romans historiques et le principe du remake donnent bien souvent le sentiment d’une impression de dĂ©jĂ -vu, qui loin de lasser le spectateur de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, semble lui procurer le sentiment rassurant d’un monde familier. Parmi les standards iconographiques qui appartiennent au socle commun de la culture du pĂ©plum, on retiendra par exemple les Ă©normes bornes disposĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la spina du cirque et transposĂ©es dans l’amphithéùtre, sorties tout droit des tableaux de GĂ©rĂŽme Circus maximus, 1876 fig. 2 et DerniĂšres priĂšres des martyrs chrĂ©tiens, 1883 et cent fois mises en scĂšne dans les pĂ©plums Ă  partir du Quo vadis ? de Guazzoni61, ou cette façon de montrer le pouce baissĂ© chez les spectateurs de l’amphithéùtre62 – un clichĂ© hĂ©ritĂ© Ă  nouveau de l’univers pictural de GĂ©rĂŽme Pollice verso, 1872 fig. 3. Fig. 2 – Adaptation chromolithographique de la peinture de GĂ©rĂŽme, DerniĂšres priĂšres des martyrs chrĂ©tiens 1883. Carte postale des annĂ©es 50 publiĂ©e Ă  Rome. Collection de l’auteur. Fig. 3 – Adaptation chromolithographique de la peinture de GĂ©rĂŽme, Pollice verso 1872. Carte postale des annĂ©es 50 publiĂ©e Ă  Rome. Collection de l’auteur. 63 Winkler 2001, p. 59 et note 13 ; Wyke 1994, p. 22, Ă  propos du film Quo vadis ? de 1951. 64 Comme le note Eloy 1988, p. 247. 65 Eloy 1995, p. 21-22, cite le tĂ©moignage du dĂ©corateur français LĂ©on Barsacq dĂ©couvrant les statues. ... 66 Si ce n’est cet effort pour habiller diffĂ©remment les soldats. Il y a aussi l’omniprĂ©sence de l’aigle sur les enseignes, le trĂŽne, la loge ou la tunique des empereurs depuis Le signe de la croix en 1932 jusqu’à Barabbas63. Certains dĂ©tails du dĂ©cor trahissent Ă©galement la façon de faire des AmĂ©ricains. C’est le cas des buis taillĂ©s le long de la via sacra, que l’on aperçoit dans Quo vadis ? et que l’on retrouve dans Ben-Hur qui tĂ©moignent de l’influence anglo-saxonne dans la conception du jardin urbain64 ; quant aux statues romaines fabriquĂ©es Ă  Hollywood et disposĂ©es devant le palais nĂ©ronien dans Quo vadis ?, elles ressemblent davantage aux sculptures d’Arno Brecker qu’aux originaux antiques65. Tous ces topoi censĂ©s caractĂ©riser la Rome antique sont en quelque sorte immuables et sont transfĂ©rĂ©s sans modification d’un pĂ©plum Ă  l’autre, y compris pour les films consacrĂ©s Ă  Byzance. Dans ThĂ©odora impĂ©ratrice de Byzance 1952, Riccardo Freda adopte les mĂȘmes stĂ©rĂ©otypes scĂ©naristiques, comme s’il s’agissait d’un film sur la Rome antique, mais il est vrai que tout concourt Ă  le faire croire costumes, dĂ©cors et permanence des courses de char nous font oublier que l’action se dĂ©roule au VIe s. sous Justinien66. De toute façon, le respect de la stricte chronologie importe peu pour tout ce qui relĂšve des costumes et des accessoires selon une habitude tenace dans l’histoire du pĂ©plum – la cuirasse du lĂ©gionnaire est toujours identique quelle que soit l’époque, RĂ©publique ou Empire – et il en est de mĂȘme des attributs musicaux et de la façon de concevoir la musique du film. 67 Becker – Rivette – Truffaut 1956, p. 6 ; Howard 1978, p. 83-84 ; Bourget 1992, p. 136-137 ; Fourcar ... 68 Sergio Leone dĂ©clarait Ă  propos des pĂ©plums il faudrait toute une vie pour en vĂ©rifier l’authen ... 69 Aknin 2009, p. 4. Sur les caractĂšres du pĂ©plum entre fantaisie et reconstitution historique Lapen ... 70 Dumont 2011, p. 74 ; sur le pĂ©plum et la question de la vĂ©ritĂ© historique Fourcart 2012, p. 90-93 9Ce qui structure le pĂ©plum hollywoodien, c’est cet Ă©quilibre entre fiction et vĂ©ritĂ©, entre romanesque et histoire, avec une volontĂ© de s’inscrire Ă  la fois dans une tradition cinĂ©matographique bien identifiĂ©e tout en offrant les apparences de la documentation, ce qui peut se traduire par la reproduction parfaite, au dĂ©tail prĂšs, d’une peinture pompĂ©ienne. Afin de respecter un cadre historique, les rĂ©alisateurs amĂ©ricains intĂšgrent un certain nombre de rĂ©fĂ©rentiels qui vont aider Ă  poser l’ambiance mais n’hĂ©sitent pas Ă  faire des concessions Ă  la vĂ©ritĂ© historique. On connaĂźt l’anecdote recueillie lors du tournage de Land of the Pharaohs 1955 sur Howard Hawks totalement dĂ©sappointĂ© en apprenant de son conseiller historique que les chevaux, les chars et les chameaux n’existaient pas en Égypte au temps du pharaon KhĂ©ops vers 2600 et qui renonça aux Ă©quidĂ©s mais ne put se rĂ©soudre Ă  Ă©liminer les camĂ©lidĂ©s67. Mais l’authenticitĂ© est un vain mot dans le cinĂ©ma historique et certains considĂšrent mĂȘme qu’elle n’est pas souhaitable68. Au-delĂ  des inĂ©vitables simplifications, anachronismes et raccourcis, il faut rappeler que la vĂ©ritĂ© historique n’a jamais Ă©tĂ© le but ni l’ambition du pĂ©plum de façon gĂ©nĂ©rale69 parce que la rĂ©alisation doit d’abord viser le vraisemblable ... ensuite seulement l’exactitude des manuels »70. 71 G. Duby fait part de son embarras sur ce point lorsqu’il travailla sur le projet de film sur la bat ... 72 Gili 1999, p. 93 ; Fourcart 2012, p. 79. 73 Solomon 2001, p. 14 ; Della Casa – Giusti 2013, p. 244. 74 Cooke 2004, p. 191. 75 Fourcart 2012, p. 39. 76 Hugues 2011, p. 65. 77 Cooke 2004, p. 191. 10Dans cette vaste entreprise de reconstitution du monde antique, quelle est la place accordĂ©e Ă  la musique ? Comment procĂ©der pour en donner une image fidĂšle quant on sait la difficultĂ© qu’il y a Ă  reproduire la gestuelle ou la façon de parler des individus dans les sociĂ©tĂ©s anciennes71 ? A fortiori, comment faire chanter les Anciens et quelle esthĂ©tique musicale adopter ? Plusieurs contraintes pĂšsent sur le compositeur qui s’attĂšle Ă  Ă©crire la musique d’un pĂ©plum Ă  commencer par l’impossibilitĂ© de mettre de la musique Ă  l’antique tout au long du film sans parler de la difficultĂ© de s’affranchir, au moins en partie, des pesanteurs de la musique hollywoodienne. Le pĂ©plum italien entre 1946 et 1966 est un cinĂ©ma de l’économie et de la rapiditĂ© » oĂč le recyclage est le maĂźtre mot pour les scĂ©narios, les sĂ©quences filmĂ©es, les costumes. Les dĂ©cors de Quo vadis ? sont rĂ©utilisĂ©s dans Mio figlio Nerone72 et certains plans de l’incendie de Rome sont intĂ©grĂ©s par Georges Pal en 1961 pour Atlantis, terre engloutie73. La musique n’est pas Ă©pargnĂ©e par cette fĂącheuse habitude si bien que la composition de A. Newman pour The Robe 1953 est remployĂ©e par F. Waxman pour Demetrius and the Gladiators D. Daves, 195474 ; la bande-son de Fort AlĂ©sia 1964 reprend une partition du compositeur italien Carlo Rustichelli dĂ©jĂ  utilisĂ©e pour La guerre de Troie 1961 puis pour La Terreur des gladiateurs 196475 tandis que celle du Fils de Spartacus 1963 est empruntĂ©e Ă  la composition destinĂ©e Ă  Romulus et RĂ©mus 196176. Recyclage mais aussi transposition d’un film Ă  l’autre quelle que soit la pĂ©riode considĂ©rĂ©e Alfred Newman place le chƓur de l’AllĂ©luia, qu’il avait composĂ© Ă  l’origine pour The Hunchbach of Notre Dame en 1939, dans le final de The Robe77. VoilĂ  qui en dit long sur la prĂ©tendue spĂ©cificitĂ© de la musique de film historique. Il en est de mĂȘme pour les instruments de musique la grande harpe cintrĂ©e que l’on aperçoit auprĂšs de NĂ©ron, dans Mio figlio Nerone, est bien reconnaissable, par son dĂ©cor caractĂ©ristique, et c’est elle que l’on aperçoit Ă  l’arriĂšre-plan dans Le schiave di Cartagine tournĂ© en 1956 dans les mĂȘmes studios Ă  Rome. 78 Sur ces questions BoilĂšs 1975, p. 75-77 et Krier 2003 qui commente la grille de lecture de BoilĂšs ... 79 Ce problĂšme est soulevĂ© par BoilĂšs 1975, p. 75-76 le symbole musical doit ĂȘtre compris par le spe ... 80 Lhassa 1983, p. 49. 81 Sur l’impact du cinĂ©mascope Wyke 1997, p. 29. 82 Comme le martelait Mervyn Le Roy Ă  propos du projet Quo vadis ? I knew the enormity of the proj ... 83 Steiner composa plus de 250 musiques de films de King Kong 1933 Ă  Ouragan sur le Caine 1954. Un ... 84 Hirsch 1978, p. 53 ; Berthomieu 2004, p. 22. 85 Le leitmotiv est hĂ©ritĂ© de la musique wagnĂ©rienne c’est un thĂšme reconnaissable par son contenu m ... 11Dans un film historique, l’enjeu consiste Ă  crĂ©er une partition fidĂšle aux codes esthĂ©tiques de la pĂ©riode reprĂ©sentĂ©e – ce qui suppose que le spectateur ait une vague idĂ©e des canons de la musique en question – et Ă  puiser en mĂȘme temps dans les musiques contemporaines afin de plaire au public, tout en rĂ©ussissant Ă  donner une idĂ©e du style du compositeur78. De surcroit, l’intĂ©gration de signes musicaux propres Ă  la pĂ©riode reprĂ©sentĂ©e est rarement compatible avec l’unitĂ© esthĂ©tique de la partition car certaines parties peuvent sembler anachroniques par rapport aux autres79. Le compositeur est confrontĂ© aussi a un hiatus entre la volontĂ© de faire entendre une musique d’époque, qui risque d’apparaĂźtre trop dĂ©pouillĂ©e, trop sobre, trop pauvre en exĂ©cutants et l’adĂ©quation avec le cadre spectaculaire inhĂ©rent Ă  ce genre de film80 qui suppose des musiques tonitruantes et grandiloquentes comme s’il fallait Ă  tout prix que la musique soit Ă  la bande-son ce que le CinĂ©maScope est Ă  l’image une sorte de plus-value dans le domaine des effets spĂ©ciaux conforme aux dimensions colossales imposĂ©es par Hollywood et attendues par le spectateur81 ; autrement dit, une musique spectaculaire pour des films spectacle82. C’est ce que l’on a appelĂ© le style Ă©pique », c’est-Ă -dire un style symphonique, initiĂ© par Max Steiner dans la tradition post-romantique du classicisme hollywoodien83 et incarnĂ© entre autres par Rozsa ou Tiomkin84, avec une musique tournĂ©e vers les chƓurs grandiloquents et les effets de masse et qui use largement de leitmotivs musicaux85. 86 Les derniers jours de PompĂ©i de E. Bullwer Lyton en 1834, Fabiola ou l’Eglise des catacombes du car ... 87 Dans le roman de Sienkiewicz, les allusions Ă  la pratique de la cithare et du chant chez NĂ©ron sont ... 88 Il ne semble pas en revanche que les romans Ă  l’antique de Jean Bertheroy – alias Berthe Le Barilli ... 89 Parfois le titre du roman est conservĂ© mais l’histoire est totalement diffĂ©rente Les derniers jour ... 90 ClichĂ© du cirque de Niblo dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli, 2008, fig. 72 les Atlantes ont toutefois ... 91 Bourget 1992, p. 61-65. 92 Sur l’influence des peintres victoriens sur le genre Ă©pique Hirsch 1978, p. 31. 93 On sait Ă  quel point il avait fascinĂ© les premiers rĂ©alisateurs de pĂ©plums comme Guazzoni pour son ... 94 Voir Blanshard – Shahabudin 2011, p. 224 et fig. 20. On raconte que Walter Parkes, producteur chez ... 95 Seul le cornicen, reprĂ©sentĂ© sur une peinture du parapet de l’amphithéùtre de PompĂ©i, a inspirĂ© GĂ©r ... 96 ClichĂ© dans Niblo – Raynaud p. 33. 97 Un plan du triomphe de CĂ©sar, avec les jeunes filles chargĂ©es de fleurs. On les retrouve dans l’arĂš ... 98 Ce motif est inspirĂ© du tableau d’Alma Tadema, La primavera 1894 cf. Pucci 2008, p. 108 et fig. ... 12Pour comprendre les mĂ©canismes de construction de la musique de pĂ©plum, il faut compter avec l’influence toujours prĂ©sente des stĂ©rĂ©otypes lĂ©guĂ©s par le XIXe siĂšcle Ă  travers les romans, la peinture d’histoire ou l’opĂ©ra. Dans les romans fondateurs Des Derniers jours de PompĂ©i Ă  La chute de l’empire romain86 les scĂšnes de musique sont trĂšs limitĂ©es, exception faite de Quo vadis ? en raison du rĂŽle de NĂ©ron, l’empereur musicien87. Quoi qu’il en soit, il n’est pas certain que les rĂ©alisateurs aient lu les romans88, car, comme on a pu le constater avec M. Le Roy, ils regardent d’abord les films existant sur le sujet avant de rĂ©aliser leur pĂ©plum89. Cette habitude explique que dans le Ben-Hur de Wyler les dĂ©corateurs se soient contentĂ©s de reprendre le motif des gigantesques statues d’Atlante disposĂ©es Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cirque Ă  partir de la version de Ben-Hur tournĂ©e par Fred Niblo en 192590. En revanche, les reprĂ©sentations montrĂ©es dans la peinture d’histoire ont souvent influencĂ© l’esthĂ©tique cinĂ©matographique et la marque du picturalisme est notoire pour des films en costumes comme Barry Lindon Kubrick, 1975 avec l’influence des peintres anglais du XVIIIe s. comme Gainsborough pour les paysages ou de Hogarth pour les scĂšnes d’intĂ©rieur91. Pour le pĂ©plum, il est avĂ©rĂ© que certains plans ou certaines ambiances sont hĂ©ritĂ©s de la peinture historique des peintres pompiers et au premier chef GĂ©rĂŽme 1824-1904 et L. Alma-Tadema 1836-1912 particuliĂšrement prisĂ©s et connus des AmĂ©ricains92. Si l’influence de L. GĂ©rĂŽme est incontestable pour les scĂšnes du cirque et d’amphithéùtre93 depuis Guazzoni jusqu’à Ridley Scott94, il n’a en revanche guĂšre montrĂ© de musiciens sur ses toiles95. Celle d’Alma-Tadema est parfois manifeste pour certains plans cinĂ©matographiques comme la scĂšne du triomphe avec, en tĂȘte du cortĂšge, les jeunes filles qui dansent et lancent des fleurs car ce motif, sorti de l’imaginaire du peintre, est rĂ©introduit dans Ben-Hur de F. Niblo en 192596 fig. 4, Cleopatra de C. B. DeMille en 193497 ou Quo vadis ? de Le Roy en 195198. Fig. 4 – Jeunes filles en tĂȘte du cortĂšge. Ben Hur de Niblo en 1925. D’aprĂšs Niblo – Raynaud, s. d., p. 62. 99 Le film qui reprend exactement le mĂȘme dĂ©cor pompĂ©ien et la mĂȘme disposition des personnages Mode ... 100 Les roses d’Heliogabale, 1888 une aulĂšte joue lors du banquet ; dans Printemps, 1894 un joueur ... 101 Amaya 1962, p. 771 et p. 772 sur sa documentation photographique sur l’AntiquitĂ© 168 volumes aujo ... 102 Malamud 2001, p. 49-57 et 52-53. Il y a aussi ce plan, empruntĂ© Ă  la peinture An exedra, 1871, transposĂ© dans The Robe de Koster en 195399. Si les cinĂ©astes ont puisĂ© parfois dans la peinture d’histoire, ils n’ont en revanche jamais adaptĂ© Ă  l’écran une scĂšne de musique tirĂ©e de la peinture pompĂ©ienne qui propose pourtant des reprĂ©sentations de concert » ou de leçon » de musique. MalgrĂ© la rĂ©currence de figures de danseuses et de musiciens dans plusieurs de ses tableaux100 et le soin apportĂ© Ă  la reprĂ©sentation des instruments de musique, il n’est pas certain qu’Alma-Tadema ait imprĂ©gnĂ© en profondeur la culture visuelle des rĂ©alisateurs et scĂ©naristes pour filmer les scĂšnes musicales. Cependant sa capacitĂ© Ă  superposer dans ses peintures l’essence mĂȘme de la vie domestique de la bourgeoisie victorienne avec les splendeurs de la civilisation romaine et pompĂ©ienne et ce dĂ©sir de mĂȘler documentation archĂ©ologique et vision personnelle101 n’est pas sans Ă©voquer cette confusion permanente chez les rĂ©alisateurs de pĂ©plums entre AntiquitĂ© et monde contemporain. Mieux encore, il existait Ă  New York des spectacles tirĂ©s des grands romans, organisĂ©s par Barnum, Bolossy et Kiralfy, qui ont exercĂ© une certaine attraction sur les milieux populaires ; ceux de Kiralfy centrĂ©s sur Nero or the Destruction of Rome comportaient chanteurs, acteurs, danseurs et musiciens et les annonces publicitaires reproduisaient les fameuses peintures de GĂ©rĂŽme102. 103 Blades 2001b, p. 800 Berlioz avait en effet observĂ© sur place les cymbales pompĂ©iennes. Solomon 1 ... 104 Huntley – Manvell 1975, p. 113, pour sa capacitĂ© Ă  changer de style selon les sujets traitĂ©s. 105 Bourget 2002, p. 198. 106 Une illustration d’acteurs en costumes pour les toga plays » dans Junkelmann 2009, fig. 37 et p. ... 107 RapĂ©e 1925, p. 192 et Preston 1994, p. 27-29. Il existait des thĂšmes musicaux tout prĂȘt adaptĂ©s aux ... 13Pour ce qui concerne le rĂ©pertoire musical, on ne peut faire l’économie d’un regard sur l’apport de certains compositeurs Ă  commencer par ceux qui se sont efforcĂ©s de suggĂ©rer l’atmosphĂšre de la Rome antique. L’utilisation des modes grecs avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© testĂ©e par des musiciens comme Stravinsky qui choisit le dorien pour son ballet OrphĂ©e 1947 ; quant Ă  Berlioz et Debussy, ils avaient intĂ©grĂ© depuis longtemps les petites cymbales antiques dans Romeo et Juliette 1839 et PrĂ©lude Ă  l’aprĂšs-midi d’un Faune 1891103. D’autres ont proposĂ© leur propre vision de l’AntiquitĂ© romaine que ce soit A. Boito pour son opĂ©ra Nerone 1924 ou O. Respighi et ses FĂȘtes romaines 1928 avec un thĂšme sur les jeux du cirque et un poĂšme symphonique, Les Pins 1924, oĂč la quatriĂšme partie I pini della via Appia cherche Ă  Ă©voquer le retour triomphal des armĂ©es romaines dans Rome pour gagner le Capitole. Tout cet hĂ©ritage n’est sans doute pas sans incidence sur la culture musicale des compositeurs chargĂ©s d’écrire la partition des pĂ©plums car ils sont tous, de Rozsa Ă  Tiomkin, formĂ©s Ă  l’école de la musique classique et marquĂ© par l’esprit de la musique de film hollywoodienne en grande partie standardisĂ©e. Il est significatif que Rozsa aime citer Berlioz comme rĂ©fĂ©rence104 et que sa musique, aux yeux de certains, Ă©voque prĂ©cisĂ©ment celle de Respighi dans les Pins de Rome105. En revanche, il est difficile de dire dans quelle mesure le drame Ă  l’antique toga drama, fort populaire dans le théùtre anglo-saxon au dĂ©but du XXe siĂšcle106, a eu un impact sur la façon de concevoir la musique Ă  travers les livrets de compositions musicales proposant une liste d’airs adaptĂ©s aux diffĂ©rents styles musique dite biblique, Ă©gyptienne, romaine107. Il faut aussi songer Ă  l’influence qu’a pu exercer sur les compositeurs la musique en vogue aux États-Unis dans les annĂ©es 50-60 comme le music-hall ou les ballets. Les scĂšnes de musique conventionnelles dans le pĂ©plum 14Dans le cadre de cette Ă©tude, il convient de distinguer deux aspects la reconstitution des instruments de musique dits d’époque et leur mise en scĂšne, assumĂ©s en tant qu’accessoires ou relĂ©guĂ©s Ă  l’arriĂšre-plan, et d’autre part la musique choisie non seulement pour les sĂ©quences oĂč l’on voit des musiciens en action joueurs de lyre, de trompette etc., mais aussi pour les autres moments du film, ce qui pose d’emblĂ©e la question du style musical pour habiller un film Ă  l’antique. 108 Fourcart 2012, p. 90 codifiĂ© Ă  l’extrĂȘme et structurellement ritualisĂ©, chaque film rĂ©itĂšre les ... 109 Hirsch 1978, p. 32. 15La plupart des codes visuels et scĂ©naristiques sont hĂ©ritĂ©s du cinĂ©ma italien108 et sont transposables d’une certaine façon pour la musique. Depuis toujours, les scĂšnes de musique introduites dans le pĂ©plum vĂ©hiculent les mĂȘmes clichĂ©s et l’on ne se risque guĂšre Ă  reconstituer un spectacle de mime ou pantomime sur la scĂšne d’un théùtre romain. Dans le pĂ©plum, les lieux oĂč s’exercent une activitĂ© musicale sont immuables et les acteurs en sont connus d’avance qu’il s’agisse de la sphĂšre publique ou privĂ©e. Il est notoire que les rĂ©alisateurs de pĂ©plum affectionnent les scĂšnes incontournables celle du bain – de PoppĂ©e ou de ClĂ©opĂątre –, du banquet, de la course de chars et la musique n’échappe pas Ă  la loi du genre. Elle trouve un terrain favorable dans des endroits qui sont identiques d’un film Ă  l’autre109 le forum, l’arĂšne de l’amphithéùtre et du cirque, les portes de la ville, parfois la place du marchĂ© – c’est-Ă -dire des espaces qui induisent des musiques de plein air – ainsi que le palais impĂ©rial ou les domus aristocratiques pour les scĂšnes d’intĂ©rieur. Sonnez trompettes ! 110 C’est le cas par exemple dans Les derniers jours de PompĂ©i dans la version de Shoedsack et Cooper 1 ... 111 Voir Quo vadis ? de Guazzoni 1913 clichĂ© reproduit dans Brunetta 1979, fig. 17 deux cornicine ... 16S’il n’y a qu’un seul instrument romain qui doit ĂȘtre montrĂ© Ă  l’écran, c’est la trompette, qu’elle soit droite tuba ou courbe cornu110 fig. 5 et lors des premiers pĂ©plums muets, la silhouette des cornicines figurait dĂ©jĂ  dans les gradins de l’amphithéùtre111. Fig. 5 – Dessin de tubicines et cornicines d’aprĂšs un relief de la colonne trajane. D’aprĂšs Ch. Daremberg et E. Saglio, DAGR, Paris, 1887, s. v. cornu fig. 1954. Dans le pĂ©plum hollywoodien, l’éclat de la sonoritĂ© des trompettes devient la marque de la romanitĂ© triomphante et la puissance sonore des trompes s’inscrit dans cette tendance Ă  l’hyperbole chĂšre au pĂ©plum d’oĂč cette multiplication des figurants habillĂ©s en trompettistes fig. 6. Fig. 6 – Robert Taylor alias Marcus Vinicius avec soldats jouant des trompettes droites et courbes Ă  l’arriĂšre-plan. Couverture du magazine Picturegoer, 26 janvier 1952. 112 North 2003, p. 132. La dĂ©couverte d’embouchures de tubae romaine avec un grain Ă©troit et une cuvett ... 113 Fourcart 2012, p. 105. 114 Sur l’omniprĂ©sence de l’amphithéùtre dans le pĂ©plum Fourcart 2012, p. 133. Si d’aventure aucune s ... Sur ce point Quo vadis ? marque un tournant grĂące Ă  l’inflation du nombre d’exĂ©cutants qui reste un Ă©lĂ©ment de rĂ©fĂ©rence dans les films qui vont suivre ; ainsi, dans ClĂ©opĂątre de R. Mankiewicz, pas moins d’une trentaine de cornicines sont alignĂ©s sur quatre rangĂ©es de l’escalier qui mĂšne au palais de CĂ©sar lors de l’arrivĂ©e Ă  Rome de la reine lagide. La visibilitĂ© des figurants affublĂ©s d’une trompette s’accompagne d’un accroissement dans la bande-son du volume sonore dĂ©volu aux trompes avec des effets de brillance et de rĂ©verbĂ©ration qui passent pour une caractĂ©ristique supposĂ©e de la musique militaire des Romains. Le compositeur Alex North en est convaincu The roman music of that time was generally of military nature, with tremendous brazen effects »112. Il y a en gĂ©nĂ©ral trois occasions d’entendre les trompes lors des jeux, pendant le triomphe et aux portes du palais impĂ©rial. La musique des trompettes sert de signal sonore dans le pĂ©plum et prĂ©pare le spectateur en annonçant le type de scĂšne convenue qu’il s’apprĂȘte Ă  voir que ce soit l’apparition de l’empereur ou l’entrĂ©e des gladiateurs et des cochers dans l’arĂšne113. La rĂ©itĂ©ration de scĂšnes se dĂ©roulant dans le cirque et l’amphithéùtre, en raison de la rĂ©utilisation des romans fondateurs et de l’influence des premiers pĂ©plums qui intĂšgrent pour la plupart des scĂšnes de courses de char et de combats de gladiateurs, aboutit Ă  multiplier les apparitions des sonneurs de trompes114. Leur prĂ©sence dans l’arĂšne ou les gradins – souvent habillĂ©s en soldat plutĂŽt qu’avec leurs habits civils – fonctionne comme un repĂšre visuel et sonore et il suffit de consulter la liste des pĂ©plums consacrĂ©s Ă  la gladiature ou faisant une place Ă  la gladiature pour prendre la mesure de cet incroyable engouement. Tour Ă  tour les cornicines sont disposĂ©s dans l’arĂšne sur des chevaux au moment de la procession des gladiateurs Le signe de la croix, 1932, fig. 7, juchĂ©s sur la spina du cirque Messaline de C. Gallone, 1951 fig. 8, et les tubicines font rĂ©sonner bruyamment le son des trompes depuis les gradins Quo vadis ? 1951 ; Les derniers jours de PompĂ©i,1959. Fig. 7 – Cornicines dans l’arĂšne au moment de la procession des gladiateurs. Le signe de la croix, 1932. Fig. 8 – Cornicines Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la spina du cirque. Messaline, 1951. 115 ClichĂ© dans Elley 1984, fig. 4. 116 Quintilien, Institution oratoire, I, 10, 14. Pourtant les reliefs romains avec scĂšnes de triomphe m ... 117 Sur cette modification introduite par Auguste cf. Hickson 1991 seul l’empereur et ses Ă©ventuels ... 118 Pucci 2008, p. 108-111, dĂ©crit les scĂšnes principales de triomphe dans une sĂ©lection de films dep ... En dehors de l’arĂšne, la seule variante consiste Ă  montrer la silhouette des cornicines – sans les faire entendre – qui se dĂ©tache sur les remparts du limes La chute de l’empire romain115. Mais c’est surtout lors de la pompa du triomphe, morceau de bravoure du film Ă  l’antique, que la musique militaire se fait entendre dans tout son Ă©clat et cette plĂ©thore de cuivres nous rappelle que c’est au nombre de ses trompettes que l’on jugeait la grandeur des armĂ©es romaines comme l’écrivait Quintilien116. Le triomphe du gĂ©nĂ©ral Marcus Vinicius de retour de Bretagne Quo vadis ? – au mĂ©pris des traditions romaines qui rĂ©servaient Ă  cette Ă©poque le triomphe au seul empereur117 – l’entrĂ©e dans JĂ©rusalem des lĂ©gions par la porte de Jaffa entiĂšrement reconstituĂ©e Ben-Hur fig. 9, ou le retour de l’empereur Commode aprĂšs sa guerre menĂ©e contre les barbares La chute de l’empire romain sont autant d’occasions pour mettre en scĂšne les sonneurs de trompes droites et courbes en tĂȘte de la pompa118. Fig. 9 – Cornicines marchant devant les porte-enseignes avec les autres musiciens militaires lors de l’entrĂ©e dans JĂ©rusalem. Ben Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. 119 Voir les installations sur la via del Impero lors du dĂ©filĂ© d’Hitler Ă  Rome en mai 1938 Roma pa ... 120 ClichĂ© dans Giardina et Pesando 2012, fig. 59. À partir des grandes productions des annĂ©es cinquante, l’habitude est prise de montrer le triomphateur dĂ©filant avec ses soldats sur un immense boulevard rectiligne Ă  la maniĂšre des dĂ©filĂ©s fascistes et nazis au lieu de le voir cheminer sur l’étroite via sacra du Forum. L’élargissement de l’espace occupĂ© par le cortĂšge triomphal dans la Rome impĂ©riale119, d’abord dans Quo vadis ? puis Ben-Hur120 et en dernier lieu Gladiator, induit un renforcement des effets sonores en adĂ©quation avec la grandeur du lieu. La dĂ©mesure de l’espace s’accompagne d’une surenchĂšre dans le volume sonore. Ainsi, le goĂ»t du colossal, du grandiose et du spectaculaire, tant vantĂ© pour les dĂ©cors et les effets de foule, se traduit sur le plan musical par la mise en valeur des cuivres redoublĂ© sur le plan visuel par la couleur dorĂ©e de ces accessoires qui donne Ă  ces trompes un aspect brillant et clinquant sur la pellicule du Technicolor. La scĂšne du banquet musique d’intĂ©rieur et danse exotique 121 Certes il y avait parfois des harpes dans le banquet cf. ClĂ©ment d’Alexandrie, Le PĂ©dagogue, II, 4 ... 122 Elle figure Ă  l’amphithéùtre dans la tribune des musiciens que ce soit dans le Ben Hur de Niblo ou ... 123 Dubois 2011, p. 262 au XVIIIe s., l’instrument est perçu comme essentiellement fĂ©minin », l’asp ... 124 C’est si vrai que dans Octobre de Eisenstein 1928, les harpes montrĂ©es Ă  l’écran symbolisent le t ... 125 Cyrino 2005, p. 143. 126 Il est rare qu’un film sur l’AntiquitĂ© se soit privĂ© d’une sĂ©quence de ballet, de repas faramineu ... 127 Ovide, L’art d’aimer, III, 327-328. 17Dans la sphĂšre domestique, l’ambiance est tout autre. Le thĂšme de l’exotisme et de la sensualitĂ© trouve un terrain favorable Ă  travers la musique du banquet qui rĂ©sonne dans le palais de l’empereur ou dans la domus d’un riche notable et cet Ă©pisode constitue, lĂ  encore, un passage obligĂ©. La sĂ©rie est longue et rares sont les pĂ©plums qui Ă©chappent Ă  la rĂšgle car c’est une habitude connue depuis longtemps. Dans la domus de PĂ©trone, ou mieux encore dans le palais nĂ©ronien Quo vadis ?, 1951, un petit ensemble composĂ© d’un aulĂšte, d’un tambouriniste et d’un ou deux harpistes est placĂ© en position dominante par rapport aux banqueteurs. L’insistance avec laquelle les harpes sont montrĂ©es dans les intĂ©rieurs romains peut paraĂźtre surprenante tout comme leur association avec le banquet antique121 car ces instruments Ă  cordes sont fort rares dans les textes et plus encore dans l’iconographie romaine, parce qu’ils sont restĂ©s marginaux Ă  Rome Ă  cause de leur connotation orientale. Dans l’esprit des rĂ©alisateurs, et depuis toujours dans la tradition du pĂ©plum, la harpe semble incarner l’esprit de l’AntiquitĂ©122 mais plus prĂ©cisĂ©ment elle illustre la musique d’intĂ©rieur associĂ©e Ă  une certaine idĂ©e de la fĂ©minitĂ© – un invariant dans l’histoire de la musique occidentale123 – et offre une vision de l’univers domestique bourgeois transposĂ© dans le monde antique124. La sensualitĂ© orientale peut s’exprimer Ă  travers la harpe ou ĂȘtre suggĂ©rĂ©e par le son de cymbales et des flĂ»tes aiguĂ«s comme le propose A. North dans Cleopatra125. Le cosmopolitisme des esclaves musiciens est le prĂ©texte pour introduire une musique lĂ©gĂšre qui se veut exotique et c’est un moment oĂč la danse se mĂȘle alors Ă  la musique126 car le ballet devient le signe de la vie Ă  la cour et du passe-temps des Ă©lites. Parfois, dans une scĂšne plus intime, la maĂźtresse de maison et sa lyre, ou une esclave avec sa harpe, comme Eunice pour divertir PĂ©trone Quo vadis ?, s’adonnent au plaisir solitaire de faire sonner les cordes, une scĂšne probablement inspirĂ©e des peintures pompĂ©iennes plutĂŽt que de la lecture d’Ovide qui recommandait aux jeunes filles l’exercice de la lyre et du chant127. Le personnage de NĂ©ron ou le musicien cabotin 128 Voir la liste des films qui reprennent Quo vadis ? dans Aziza 1998, p. 174 et ceux consacrĂ©s Ă  NĂ©ro ... 129 Il ne joue qu’une seule fois au dĂ©but du film lors de l’incendie de Rome. 130 La cithare la plus fantaisiste est celle de Charles Laughton copiĂ©e sans doute d’aprĂšs une planche ... 18Avec NĂ©ron, la musique devient presque le sujet du film. Depuis l’époque du muet, nombre de pĂ©plums ont Ă©tĂ© consacrĂ©s Ă  la figure de ce prince, ne serait-ce qu’en raison des diffĂ©rentes versions de Quo vadis ?, un roman nourri par la lecture de SuĂ©tone128. À lui seul, le personnage est censĂ© offrir une sorte de raccourci de la musique antique et les diffĂ©rents NĂ©ron sont tous affublĂ©s d’une lyre ou d’une cithare fantoche parfois digne des accessoires d’opĂ©ra. Que ce soit les versions muettes avec Vittorio Rosi Pianelli dans Nerone e Agrippina de Mario Caserini 1913 ou les versions sonores avec Charles Laughton The sign of the cross, 1932129, Peter Ustinov dans le remake de Quo vadis ? en 1951, Gino Cervi dans Nerone e Messalina en 1953, Alberto Sordi dans Mio figlio Nerone en 1956, tous s’affichent avec une cithare ou une lyre dans les mains130 fig. 10-11. Fig. 10 – La cithare de NĂ©ron. Les chevilles sont disposĂ©es Ă  la base de la caisse et non sur le joug. Le signe de la croix, 1932. Fig. 11 – NĂ©ron et sa cithare. Gino Cervi dans Nerone e Messalina, 1953. D’aprĂšs Cinema nuovo, 22, 1953, p. 271. 131 M. Wyke insiste sur l’influence du thĂšme de NĂ©ron antĂ©christ dĂ©veloppĂ© chez Renan dans l’écriture d ... 132 Sur cette vision nĂ©gative de NĂ©ron dans les sources antiques Picard 1962 p. 139 et Cizek 1982, p. ... Le seul fait de traiter du rĂšgne de NĂ©ron oblige le rĂ©alisateur Ă  introduire des scĂšnes rĂ©pĂ©tĂ©es de chant et de musique. Victimes de la lĂ©gende noire de NĂ©ron131 vĂ©hiculĂ©e par SuĂ©tone et Tacite, les rĂ©alisateurs donnent Ă  l’unisson une vision caricaturale de la passion musicale du prince campĂ© en histrion ridicule qui chante faux ou mal132. Bien que parodique, c’est sans aucun doute le scĂ©nario de Mio figlio Nerone qui accorde la plus grande place Ă  la musique dans la vie de NĂ©ron puisque toute l’intrigue repose sur le dĂ©sir de l’empereur de chanter et de donner un concert dans sa villa. C’est pourquoi le rĂ©alisateur a multipliĂ© autour du prince plusieurs instruments harpe, cornu, aulos double, tambour et bien entendu sa cithare... qu’il fait entendre Ă  des animaux, cochon, lapin et hibou. Le chant des chrĂ©tiens 133 Formule rapportĂ©e par Atkin 1983, p. 109. 134 Pline le Jeune, Lettres, X, 97, 7. Voir Ferguson 1997, p. 788-789 sur le chant des chrĂ©tiens. 135 Tertullien, Apol. 39, 18 et EusĂšbe, HE, 8, 9, 5. Voir aussi St Paul, Épitre aux ÉphĂ©siens, 5, 19 et ... 136 Dans le corpus des films Ă©tudiĂ©s ici, La chute de l’empire romain est pratiquement le seul avec ClĂ© ... 137 Il ne semble pas en revanche que les romans Ă  l’antique de Jean Bertheroy – alias Berthe Le Barilli ... 138 Cracolici 2013. 139 CitĂ© dans Wyke 1994, p. 15. Il est vrai que dans le roman de Sienkiewicz, les chrĂ©tiens chantent da ... 19Alors que H. Hawks s’interrogeait sur la façon dont parlaient les pharaons, M. Rozsa se demandait si les chrĂ©tiens du premier siĂšcle chantaient133. Pline le Jeune consigne dans l’une de ses lettres la pratique du chant chez les chrĂ©tiens de Bithynie134 et Tertullien ou EusĂšbe de CĂ©sarĂ©e l’évoquent lors du repas ou pendant le martyre135. Les romans victoriens du XIXe s. adaptĂ©s au cinĂ©ma ont accordĂ© une telle place aux chrĂ©tiens qu’il fallait s’attendre Ă  une scĂšne sur le chant136. Les derniers jours de PompĂ©i de Bullwer-Lyton en 1834, Fabiola du cardinal Wiseman en 1858, Ben-Hur de L. Wallace en 1880 ; Quo vadis ? de H. Sienkiewicz en 1896137 forment un ensemble autour du thĂšme des premiers chrĂ©tiens et des catacombes trĂšs en vogue au XIXe siĂšcle138 et Ă  l’occasion de la sortie en Italie du film muet Quo vadis ?, rĂ©alisĂ© par Guazzoni en 1912, une cinquantaine de chanteurs des Ă©glises de Rome firent entendre le chant des chrĂ©tiens139. Dans Le signe de la croix de C. B. DeMille 1932, les chrĂ©tiens chantent Ă  trois reprises, lors de leur rĂ©union clandestine dans les ruines d’un temple, lors de leur arrestation et dans l’arĂšne, cependant la scĂšne la plus signifiante est celle du banquet dans la domus de Marcus, le prĂ©fet de Rome, oĂč la danseuse Ancaria voit son chant couvert par celui des chrĂ©tiens que l’on entend au loin. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, la scĂšne de chant se dĂ©roule dans les catacombes – un clichĂ© hĂ©ritĂ© des romans Quo vadis ? ou Fabiola – dans les prisons Les derniers jours de PompĂ©i, 1959 ou bien lors de leur mise Ă  mort dans l’amphithéùtre, un moment privilĂ©giĂ© oĂč rĂ©sonnent a capella les hymnes chrĂ©tiennes fig. 12. Fig. 12 – Le chant des chrĂ©tiens dans l’arĂšne. Quo vadis ?, 1951. L’épisode, Ă  Canaa, oĂč Myriam joue de la cithare pour s’accompagner dans un chant qui loue les miracles du Christ The Robe, est la seule occasion d’entendre le chant d’un chrĂ©tien accompagnĂ© d’un instrument de musique. 140 Voir le clichĂ© dans Modesti Pauer 2009, fig. 124. 141 On le voit dĂ©jĂ  le joueur de sistre au milieu des orchestres dans The sign of the cross 1932 et d ... 20En dehors de ces temps forts musicaux tout Ă  fait convenus dans l’arĂšne, le palais impĂ©rial, la salle Ă  manger, la musique envahit parfois des espaces inattendus. C’est ainsi que dans le Spartacus de S. Kubrick la discussion entre Crassus et CĂ©sar se dĂ©roule dans un Ă©tablissement de bain au son de la cithare, de l’aulos et du cornu – un trio Ă©tonnant – dont les interprĂštes dĂ©ambulent Ă  l’arriĂšre-plan sur le pourtour du bassin140. Dans la chute de l’empire romain, A. Mann met en scĂšne dans les rues de Rome une sorte de carnaval avec des personnages masquĂ©s qui agitent d’énormes sistres141 tandis que d’autres soufflent dans des flĂ»tes de Pan. Parfois, la musique rĂ©sonne dans les tavernes grĂące Ă  la prĂ©sence d’un petit orchestre composĂ© uniquement de femmes, noires de prĂ©fĂ©rence, qui distraient les buveurs en accompagnant une danseuse au son de la cithare et des instruments Ă  vent flĂ»te traversiĂšre et aulos dans Theodora impĂ©ratrice de Byzance R. Freda, 1952 ou avec tympanon, crotales et aulos dans Barabbas R. Fleischer, 1962 alors que dans le film de V. Cottafavi Les LĂ©gions de ClĂ©opĂątre 1960, c’est la reine en personne qui se dĂ©guise pour aller danser dans les tavernes d’Alexandrie. Les dĂ©filĂ©s avec fanfares de trompettes, les jeux publics, le banquet, NĂ©ron et sa lyre, les hymnes chrĂ©tiennes tout est dit sur les scĂšnes de musique dans le pĂ©plum. Reste Ă  examiner le choix des accessoires musicaux et la maniĂšre de faire entendre la musique. De la reprĂ©sentation visuelle Ă  l’illustration sonore Montrer les instruments de musique de l’AntiquitĂ© romaine 142 ClichĂ© dans Solomon 2001, fig. 28-29. Il est vrai que le chef dĂ©corateur Alexander Golitzen, abor ... 143 C’est le cas Ă©galement avec L’esclave de Rome de Sergio Grieco 1961 oĂč jamais on ne voit les trom ... 21On sait Ă  quel point les reconstitutions des dĂ©cors et des costumes peuvent ĂȘtre parfois minutieuses et relever de l’art de la citation. Le spectateur averti aura reconnu la cuirasse de Commode/Christopher Plummer ornĂ©e des motifs pris sur la statue d’Auguste de Prima Porta La chute de l’Empire romain, une mosaĂŻque nilotique de Rome avec des pygmĂ©es copiĂ©e pour orner le pĂ©ristyle de Crassus dans Spartacus de Kubrick142, les peintures murales de la Villa des MystĂšres Ă  PompĂ©i montrĂ©es Ă  plusieurs reprises et les statues des jardins pompĂ©iens rĂ©utilisĂ©es par les dĂ©corateurs pour recrĂ©er l’ambiance des domus de l’aristocratie. Il est lĂ©gitime de se demander ce qu’il en est avec les instruments de musique. Certains rĂ©alisateurs, par manque de moyens, renoncent Ă  montrer les musiciens comme dans le Spartacus de R. Freda 1953, sorti deux ans aprĂšs Quo vadis ?, qui n’intĂšgre jamais leur prĂ©sence Ă  l’écran, si bien que le spectateur entend les trompes et les tambours dans la scĂšne d’amphithéùtre ou lors de l’arrivĂ©e des soldats, il perçoit Ă©galement le son de la harpe dans les scĂšnes d’intĂ©rieur, mais Ă  aucun moment on ne voit ne serait-ce qu’un seul musicien ou un seul instrument de musique Ă  l’écran alors que la villa de Sabina Crassus est pourtant soigneusement reconstituĂ©e avec sculptures et fresques pompĂ©iennes sur les murs. Il en est de mĂȘme lors de l’arrivĂ©e de Caligula sur le marchĂ© aux esclaves au dĂ©but du film The Robe lorsque le son des trompettes et des cymbales agresse nos oreilles et le procĂ©dĂ© est repris dans Demetrius and the gladiators 1954 oĂč les trompettes stridentes de l’amphithéùtre puis les harpes qui font danser un ensemble de jeunes filles restent invisibles143. Mais ce parti pris est marginal car l’habitude, en tout cas dans les films hollywoodiens, consiste Ă  mettre en valeur quelques-uns des musiciens considĂ©rĂ©s comme les plus reprĂ©sentatifs de la romanitĂ©. 144 Melini 2008, fig. p. 51 l’un des modĂšles a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans la palestre de PompĂ©i et les textes ... 145 Ce sont les copies effectuĂ©es par le facteur belge V. Mahillon on les trouve non seulement dans l ... 22La premiĂšre Ă©tape vise Ă  reconstituer les instruments de musique d’époque afin que le dĂ©corum soit crĂ©dible. Ainsi, le gong mĂ©tallique qui tinte sur le marchĂ© aux esclaves dans The Robe est parfaitement copiĂ© sur les disques en bronze dĂ©couverts Ă  PompĂ©i144 fig. 13 et les trompettes courbes dans Quo vadis et Ben-Hur sont fort bien rendues avec la coexistence de deux types, la buccina, simple tube recourbĂ© et le cornu, cette trompe de trĂšs grandes dimensions avec une barre de prĂ©hension en bois, car il Ă©tait facile de disposer de modĂšles grĂące aux photographies de la colonne trajane et aux copies des trompes pompĂ©iennes qui existaient dans plusieurs musĂ©es depuis le XIXe siĂšcle, y compris au États-Unis145. Fig. 13 – Gong mĂ©tallique en forme de disque dĂ©couvert Ă  PompĂ©i. D’aprĂšs DAGR, s. v discus, fig. 2467. 146 Elles ont souvent 12 cordes Ă  l’écran au lieu des 7 ou 8 cordes habituelles Solomon 1991, p. 268. 147 Amy de la BretĂšque 1992, p. 114-115 certains cinĂ©astes revendiquent une poĂ©tique » de l’anachro ... 148 Machabey 1954, p. 24-25 ; Blades 2001a, p. 487-491 et fig. 9 timbale d’artillerie, 1712. Cependant tout n’est pas du mĂȘme acabit et certaines copies souffrent d’approximations qui ne sont parfois que des dĂ©tails le nombre des cordes sur les lyres est souvent fantaisiste146 mais cela est sans importance pour le spectateur toutefois les arrangements avec la rĂ©alitĂ© historique peuvent aller jusqu’à la prĂ©sence d’instruments tout Ă  fait inadaptĂ©s. Dans le cadre d’une fiction, ce serait mauvaise mĂ©thode que de traquer de façon mĂ©ticuleuse les anachronismes dont le caractĂšre est Ă  la fois inĂ©luctable et nĂ©cessaire » pour nourrir la fiction historique147. Je me contenterai ici d’en relever les plus criants qui se sont imposĂ©s par habitude sous l’effet d’une documentation erronĂ©e ou du poids de certains lieux communs malgrĂ© la prĂ©sence de conseillers historiques. L’intrusion des tambours au sein de la musique militaire est Ă  cet Ă©gard frappante car aucun rĂ©alisateur ne rechigne depuis Quo vadis ? Ă  affubler les soldats romains de timbales, ces demi-sphĂšres de laiton tendues de peau, associĂ©es aux trompettes de la cavalerie depuis le XVIe siĂšcle et qui furent intĂ©grĂ©es par la suite dans nos orchestres symphoniques148 fig. 14. Fig. 14 – Enfant faisant sonner une timbale. Quo vadis ?, 1951. D’aprĂšs Epoca, 11 novembre 1950. 149 La baguette n’est pas utilisĂ©e par les Anciens pour frapper les tambourins. 150 Les studios avaient reconstruit une partie de la voie Appia avec ses monuments funĂ©raires pour la s ... 151 Quatre rangĂ©es de joueurs de timbales marchent en tĂȘte du cortĂšge. Dans les deux cas, les timbales ... 152 En dehors du contexte militaire, le tambour est parfois introduit dans d’autres circonstances dan ... Les timbales, frappĂ©es par une seule baguette tenue dans la main gauche149, marchent en tĂȘte des lĂ©gions sur la via Appia au dĂ©but de Quo vadis ?150 et c’est d’ailleurs le premier son, au rythme obsĂ©dant de la marche, que l’on entend dans l’ouverture du film. Ce thĂšme, repris avec encore plus de visibilitĂ© pour le triomphe de Vinicius devant le palais de NĂ©ron151, se perpĂ©tue dans les productions Ă  venir. Les soldats aux timbales sont Ă  nouveau prĂ©sents auprĂšs des cornicines disposĂ©s sur les marches du palais de CĂ©sar ClĂ©opĂątre, au sein du dĂ©filĂ© organisĂ© Ă  la porte de Jaffa Ben Hur fig. 15 ou lors des funĂ©railles de Marc AurĂšle La chute de l’empire romain152. Fig. 15 – Joueurs de timbales dans l’armĂ©e romaine lors de l’entrĂ©e Ă  JĂ©rusalem. Ben Hur, 1960. 153 Je remercie Michel Éloy de m’avoir signalĂ© cette anecdote. Il s’agit de la marque Elastolin qui dif ... À partir de 1951, le cinĂ©ma a imposĂ© cette figure du militaire tambouriniste tant et si bien que les fabricants de figurines de soldats romains ont incorporĂ© dans les annĂ©es 60, sous l’influence de Quo vadis ? et de Ben-Hur, le personnage du lĂ©gionnaire aux timbales153 fig. 16. Fig. 16 – Figurine avec soldat romain joueur de timbale. Plastique. H. 8 cm, vers 1960. Collection et clichĂ© M. Eloy. 154 On les entend Ă  nouveau pour annoncer avec les trompettes le dĂ©but du spectacle de mise Ă  mort des ... 155 Les cymbales antiques sont beaucoup plus petites, plus Ă©paisses, plus lourdes et plus concaves et n ... 156 Voir les propos de Mussolini sur la place de la musique dans les manifestations fascistes Et qu ... 157 Rozsa a beau invoquer dans la notice descriptive de la pochette de disque Ben Hur, Music by Miklos ... 158 Voir L. Wallace, Ben-Hur, Paris, R. Laffont, 1962, p. 106 À l’extrĂȘme bout de la cabine se trou ... 159 ClichĂ© de la galĂšre dans Junkelmann 2004, fig. 12. Le motif des galĂšres est repris Ă©galement dans l ... Et quant ce ne sont pas les timbales, ce sont alors les tambourins, connus des Romains certes mais Ă©trangers Ă  la sphĂšre militaire, qui viennent s’intercaler entre les cornicines et les tubicines dans le triomphe montrĂ© dans Ben-Hur. Afin de redoubler les effets sonores, on a cru bon d’y ajouter les grandes cymbales de nos orchestres symphoniques qui rĂ©sonnent lors du cortĂšge de Marcus Vinicius au cƓur de Rome Quo vadis ?154 ; seuls deux soldats, intĂ©grĂ©s dans les rangĂ©es des timbalistes, entrechoquent les cymbales lors du cortĂšge alors que leur son est fort et envahissant dans la bande-son. Pourtant l’armĂ©e romaine n’a jamais fait usage de ces instruments de percussion, tambours et cymbales, Ă  quelque Ă©poque que ce soit dans l’histoire de Rome155 et c’est sans aucun doute par analogie avec les dĂ©filĂ©s militaires modernes – le spectateur en 1951 devait forcĂ©ment penser aux cĂ©rĂ©monies fascistes et nazies – qu’elles ont Ă©tĂ© ici intĂ©grĂ©es156. De mĂȘme, l’auxiliaire du garde-chiourme qui rythme de façon lancinante le mouvement des rameurs sur un billot de bois sur la galĂšre de Quintus Arrius Ben-Hur157, ou sur son Ă©norme enclume The Robe est une invention reprise du roman de Wallace158 dĂ©jĂ  prĂ©sente dans le film Ben-Hur de Fred Niblo en 1925159. Cette scĂšne transpose dans la marine antique une habitude de l’époque moderne car la condamnation des prisonniers aux galĂšres est un procĂ©dĂ© Ă©tranger au monde romain. MalgrĂ© son anachronisme elle a Ă©tĂ© conservĂ©e dans le film de Le Roy par fidĂ©litĂ© au roman, mais il est vrai que pour Rozsa le thĂšme des galĂ©riens rameurs prĂ©sentait l’opportunitĂ© d’introduire une musique accelerando calĂ©e sur le rythme du banc de nage. 160 Dans le Ben-Hur muet de Fred Niblo, les tubicines au cirque sont montĂ©s Ă  cheval. 161 Baudot 1973, p. 31. On pensait qu’il en Ă©tait de mĂȘme pour les cornicines mais une stĂšle d’ApamĂ©e m ... 162 On sait dĂ©sormais, grĂące Ă  l’étude de la trompette gallo-romaine tuba de Neuvy-en-Sullias, qui Ă©t ... 23Venons-en aux instruments Ă  vent et Ă  quelques remarques factuelles d’abord. Les tubicines, ces joueurs de longue trompette droite, sont parfois montĂ©s Ă  cheval, comme dans la Chute de l’empire romain de A. Mann lors de l’arrivĂ©e de Commode sur le limes160, alors que cette pratique n’est pas attestĂ©e chez les militaires romains161, mais c’est surtout la façon de tenir ces trompettes, qui laisse Ă  dĂ©sirer ainsi que les dimensions des tuyaux car les tubae reconstituĂ©es pour les besoins du tournage sont bien plus courtes qu’elles ne l’étaient dans la rĂ©alitĂ©162, sans doute pour des raisons de commoditĂ© afin d’en faciliter le maniement par les figurants fig. 17. Fig. 17 – Tubicines sonnant l’ouverture des courses de char au cirque. Ben-Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. 163 M. Éloy m’a signalĂ© ce dĂ©tail sur un clichĂ© qu’il m’a transmis. VĂ©rification faite, cette scĂšne a Ă© ... Et que dire des cornemuses aperçues dans Quo vadis ? pendant le dĂ©filĂ© triomphal de Vinicius puis dans le cortĂšge militaire de Galba aux environs de Rome Ă  la fin du film et reprises dans Ben-Hur lors de l’entrĂ©e des troupes de Messala dans JĂ©rusalem163 ? fig. 18 Fig. 18 – L’entrĂ©e des troupes de Messala dans JĂ©rusalem avec joueurs de timbale au premier plan suivis par les joueurs de cornemuses, les tibicines, les tubicines puis cornicines. Ben-Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. 164 Cette idĂ©e a Ă©tĂ© vulgarisĂ©e Ă  partir d’un malentendu liĂ© Ă  la publication, au dĂ©but du XIXe s., d’u ... 165 Les notes de la pochette de disque Quo vadis ? y font rĂ©fĂ©rence dans le commentaire du morceau Si ... Elles sont censĂ©es accrĂ©diter une vieille idĂ©e selon laquelle les militaires en faisaient usage dans l’armĂ©e romaine, un clichĂ© hĂ©ritĂ© du XIXe et que Rozsa colporte en personne165. S’agit-il d’une idĂ©e de H. Gray, que l’on voit sur une photographie avec une cornemuse en main auprĂšs de M. Rosza dans les studios de CinecittĂ  fig. 19 ? Fig. 19 – Hugues Gray avec une cornemuse et Miklos Rozsa avec un cornu et une bucina lors du tournage en 1951 de Quo vadis ? D’aprĂšs Rozsa 1982a, p. 146. 166 SuĂ©tone, NĂ©ron, 54, 1 vers la fin de sa vie, il avait publiquement fait vƓu, si rien n’était ch ... 167 Il n’est pas sĂ»r que le spectateur les remarque car il n’y a qu’une rangĂ©e de joueurs de cornemuse ... 168 Les cornemuses sont trĂšs prĂ©sentes dans la musique folklorique des Balkans et certains ont beaucoup ... C’est en tout cas l’influence de la lecture de SuĂ©tone qui nous apprend que NĂ©ron aurait jouĂ© de la cornemuse166. Bien que les cornemuses soient intercalĂ©es dans les rangs des soldats167, le son n’est pas restituĂ© puisque les militaires se contentent de porter l’instrument ou font semblant de mettre le chalumeau en bouche et, Ă  l’inverse, Rozsa rĂ©ussit Ă  faire entendre la sonoritĂ© de la cornemuse durant le banquet de NĂ©ron sans montrer l’instrument. Cette insertion de la cornemuse a l’avantage de coller avec les textes antiques mais il n’est pas certain, comme on a voulu le dire, que Rozsa ait souhaitĂ© marquer par ce choix son goĂ»t pour la musique folklorique hongroise et renouer avec ses origines168. 24Bien entendu, les instruments les plus montrĂ©s, en dehors des trompettes, sont les auloi et les lyres qui constituent le socle de la pratique instrumentale dans le monde grĂ©co-romain. Les tibiae, ces longs hautbois jouĂ©s par paire typiques de la musique des Grecs et des Romains, sont restituĂ©s dans les pĂ©plums hollywoodiens sous la forme de tuyaux Ă©normes sans anches doubles et sans mĂ©canismes. Pour des raisons visuelles, ces instruments Ă  vent sont surdimensionnĂ©s lorsqu’ils sont montrĂ©s au milieu du cortĂšge auprĂšs des trompettes dans les scĂšnes de triomphe Quo vadis ? et Ben-Hur et leur diamĂštre est sans commune mesure avec les vĂ©ritables tibiae, au point qu’on les confond presque avec les longues trompettes droites fig. 20-21. Fig. 20 – Les tibiae dans le cortĂšge triomphal. Quo vadis ?, 1951. Collection M. Eloy. Fig. 21 – Les tibicines marchent devant les cornicines lors du dĂ©filĂ©. Ben Hur, 1960. 169 Candilio 2011, p. 116 la lyre est une restauration de I. Buzio. La lyre de NĂ©ron/Ustinov dans Quo vadis ? est un compromis inventĂ© probablement Ă  partir de plusieurs reliefs antiques avec une silhouette trĂšs allongĂ©e, assez proche de celle de l’Apollon de la collection Ludovisi169, avec une caisse curieusement Ă©chancrĂ©e sur l’avant, des bras sculptĂ©s et l’extrĂ©mitĂ© du joug ornĂ© fig. 22. Fig. 22 – DĂ©tail de la lyre de NĂ©ron dans la scĂšne de l’incendie de Rome. Quo vadis ?, 1951. 170 Certes, certains documents figurĂ©s ne montrent pas toujours le rĂ©sonateur. 171 Voir la gravure dans Montfaucon 1724, pl. 76, n° 7 reprise dans Racinet 1876 dans la planche sur le ... 172 Le cas extrĂȘme se trouve illustrĂ© dans The Private Life of Helen of Troy, A. Korda, 1927 avec des h ... 173 Sur les harpes dans l’empire romain Vendries 1999, p. 101-117. Pour l’iconographie des harpes sur ... Les harpes trigones que l’on voit fort bien dans les ensembles qui se produisent dans le palais de NĂ©ron Quo vadis ? ou les maisons de la noblesse Ben-Hur ont une curieuse forme et ne possĂšdent mĂȘme pas de caisse de rĂ©sonance170 fig. 23, sans doute ont-elles Ă©tĂ© copiĂ©es sur les dessins fantaisistes ou approximatifs des recueils d’antiquaires des XVIIe-XVIIIe siĂšcles rĂ©utilisĂ©s pour les planches de l’histoire du costume de Racinet171 fig. 24 ; en outre, elles sont montrĂ©es avec une colonne en façade, comme nos harpes classiques172, alors que les harpes antiques sont presque toutes, sauf exceptions, des harpes dites ouvertes »173 fig. 25. Fig. 23 – ScĂšne de concert dans un jardin d’une domus. Deux harpistes Ă  gauche, un autre Ă  droite aux deux extrĂ©mitĂ©s au milieu d’un ensemble avec sistre, tambourin et tibiae. Ben Hur, 1960. Fig. 24 – Dessin de harpe. Un modĂšle probable pour une harpe montrĂ©e dans la scĂšne de concert de Ben Hur 1960. Racinet, II, 1876, pl. Instruments de musique. Romains », 36. Fig. 25 – Dessin tirĂ© d’un vase grec avec une harpiste. D’aprĂšs Herbig, 1929. 174 Ce type de harpe n’existe plus que sur les reliefs des temples ptolĂ©maĂŻques et romains en Égypte, e ... 175 Les tableaux sur l’Orient, sur Carthage ou sur ClĂ©opĂątre se plaisent Ă  intĂ©grer ce type de harpe. V ... 176 ClichĂ© dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli 2008, p. 56, fig. 69 danse orientale au son de la harpe cint ... 177 Ce sont des cymbalettes montĂ©es sur un double manche articulĂ©. Voir la scĂšne de banquet avec des cr ... 178 Sur le luth comme instrument fĂ©minin chez les matrones romaines Marrou 1938, p. 195 et pl. V ; Ve ... 179 Je ne connais que l’image d’une organiste vue de dos, dans un lupanar filmĂ© par Fellini dans le Sat ... 180 Sur l’iconographie de l’orgue Perrot 1965. 181 SuĂ©tone, NĂ©ron, 41. 182 Voir les planches VI, VIII, 4 et IX, 3 dans Perrot 1965, pour des orgues actionnĂ©s par des souffleu ... 183 Reliefs avec scĂšnes de sacrifice avec tibicen Fleischhauer 1964, fig. 26-29 ; Baudot 1973, fig. 2 184 Pour un aperçu de la variĂ©tĂ© des instruments de musique de l’AntiquitĂ© classique BĂ©lis 1989. Dans Mio figlio Nerone, la grande harpe installĂ©e dans la rotonde de NĂ©ron a une forme dite cintrĂ©e ou arquĂ©e – un modĂšle Ă©gyptien obsolĂšte Ă  l’époque romaine174 – et non pas trigone ; c’est un type de harpe hĂ©ritĂ© de la peinture orientalisante du XIXe qui devient volontiers un marqueur de la culture orientale dans les films sur Carthage ou l’Orient176. En revanche, il est Ă©tonnant de ne jamais rencontrer les crotales Ă  disques parmi les instruments de percussion dans les scĂšnes de banquet177, pas plus qu’on ne voit le luth pandura dans les mains des femmes dans les scĂšnes d’intĂ©rieur, un instrument Ă  cordes pourtant largement figurĂ© dans l’iconographie des sarcophages romains au point d’apparaĂźtre, Ă  la suite de la lyre ou la cithare, comme un symbole de la culture fĂ©minine dans l’art funĂ©raire178. C’est Ă  peine si l’on aperçoit un petit luth tenu par une esclave sur le marchĂ© de Rome dans The Robe 1953. On est encore plus dĂ©sappointĂ© de constater qu’aucun orgue hydraulique n’a Ă©tĂ© reconstituĂ©, pas mĂȘme dans Agora 2010 dont l’action se dĂ©roule Ă  Alexandrie, berceau de l’hydraulis179. C’est pourtant un instrument spectaculaire utilisĂ© Ă  maintes reprises par les Romains dans l’arĂšne lors de la gladiature et qui est trĂšs bien documentĂ© dans l’iconographie180 ; en outre, d’aprĂšs SuĂ©tone, NĂ©ron en fit venir plusieurs modĂšles au palais impĂ©rial afin de les examiner181, ce qui aurait Ă©tĂ© un argument supplĂ©mentaire pour intĂ©grer l’hydraule dans Quo vadis ? MalgrĂ© cela, l’orgue brille par son absence Ă  l’écran alors que ses qualitĂ©s sonores et visuelles un organiste et deux auxiliaires pour actionner les pompes182 auraient du retenir l’attention des scĂ©naristes. Le son des orgues, modernes comme il se doit, rĂ©sonne uniquement dans certaines scĂšnes oĂč apparaĂźt le Christ Quo vadis ? et Ben-Hur ou lors de l’ouverture de La chute de l’empire romain. De mĂȘme, la scĂšne traditionnelle de sacrifice avec le joueur de tibiae debout prĂšs de l’autel est totalement Ă©vacuĂ©e alors que c’est un motif trĂšs rĂ©pandu dans l’art romain183 et un prĂ©ambule Ă  toute forme de rĂ©union Ă  Rome. L’image de la musique dans le pĂ©plum se rĂ©duit aux trompettes, aux lyres et cithares, Ă  la harpe et Ă  l’aulos qui permettent de retenir l’essentiel mais qui constituent un choix forcĂ©ment rĂ©ducteur de l’instrumentarium grĂ©co-romain184 et les scĂšnes sont si codĂ©es qu’il ne reste que fort peu d’espace pour introduire d’autres instruments dans des contextes diffĂ©rents. MalgrĂ© le conservatisme inhĂ©rent Ă  ce genre de film, il y a parfois des inventions intĂ©ressantes mais en nombre limitĂ©. Je retiendrai celles introduites dans Cleopatra, peut-ĂȘtre sous l’influence d’Alex North, comme ce gong Ă©norme en forme de scarabĂ©e disposĂ© Ă  l’entrĂ©e du palais de ClĂ©opĂątre Ă  Alexandrie ou ces trompettes droites de l’armĂ©e Ă©gyptienne qui accompagnent la reine lors de son entrĂ©e dans Rome et qui sont curieusement coiffĂ©es d’un pavillon spectaculaire en forme de bouche bĂ©ante fig. 26. Fig. 26 – Trompettes des cavaliers de ClĂ©opĂątre. ClĂ©opĂątre, 1963. 185 Jullier 2006, p. 47. Que les instruments de musique paraissent authentiques ou aient un caractĂšre approximatif, cela importe finalement assez peu dans le cinĂ©ma, car ce qui compte, c’est leur connotation que l’accordĂ©on soit vrai ou faux dans un film amĂ©ricain grand public, il connote toujours la France »185. Il en est de mĂȘme de la longue trompette droite ou de la lyre qui suffisent Ă  dire l’AntiquitĂ©. Une trĂšs improbable musique antique » 186 Martin 1992, p. 138. Sur les fonctions de la musique de film une trĂšs bonne mise au point dans Ca ... 187 Levy 2008, p. 12-14 sur le sens et les fonctions de la musique de film. 25J’en viens Ă  la musique proprement dite. L’importance et les limites de la musique de film ont Ă©tĂ© bien cernĂ©es car on se plaĂźt Ă  dire que, depuis le parlant, le musicien de film est un personnage considĂ©rable » et que la musique de film aspire Ă  ĂȘtre reconnue comme un genre autonome sur le plan artistique186. Le compositeur de musique de films, quel qu’il soit, doit se plier aux exigences intrinsĂšques du genre qui veut que la technique musicale soit subordonnĂ©e Ă  l’art du cinĂ©ma et non l’inverse – et cette musique doit remplir les fonctions que lui assigne le film en ajoutant quelque chose Ă  l’image sans ĂȘtre juste dĂ©corative187. Les contraintes des compositeurs qui travaillent sur les films historiques sont encore plus grandes lorsqu’il s’agit de produire une bande-musicale qui puisse donner une image satisfaisante de la musique de l’époque reprĂ©sentĂ©e tout en faisant des concessions au goĂ»t du public afin de ne pas heurter les oreilles des spectateurs habituĂ©es Ă  une musique tonale, polyphonique et symphonique. 188 Stanley Kubrick avait Ă©coutĂ© pour Barry Lindon toute la musique du XVIIIe siĂšcle contemporaine des ... 189 Poirier 2003, p. 755. 190 MouĂ«llic 2003, p. 45. 191 Musique de la GrĂšce antique, Atrium musicae de Madrid, Harmonia mundi, 1015, 1978. Voir le CR de So ... 192 Solomon 2008, p. 165-166. 193 Interview de Rosza dans CinĂ©ma, 1980, p. 60. 194 CitĂ© dans Mourlet 1997, p. 81. 195 Bourget 2002, p. 197-199. 196 Martin 1992, p. 144. 197 Pour Samson et Dalila C. B. De Mille, 1949, la musique de Victor Young a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de grote ... 26Le film historique est un cas de figure particulier dans la musique de cinĂ©ma parce qu’il arrive que des rĂ©alisateurs cherchent Ă  retrouver l’ambiance musicale d’une Ă©poque bien particuliĂšre. Alain Poirier explique que la musique, par son style, peut contribuer Ă  installer les conditions d’une Ă©poque ou d’un lieu » en puisant dans un rĂ©pertoire connu, comme le fait Kubrick pour Barry Lindon avec la musique du XVIIIe siĂšcle afin de poser le contexte historique de l’épisode racontĂ©188, ou en rĂ©inventant Ă  partir de caractĂ©ristiques fortes » ; il reconnaĂźt cependant que la reconstitution d’une musique qui se veut Ă©gyptienne ou romaine pour des films historiques relĂšve gĂ©nĂ©ralement de la caricature »189. C’est un tel dĂ©fi que doivent relever les compositeurs lorsqu’il s’agit de renouer avec l’esprit de la musique grĂ©co-romaine et de faire preuve de beaucoup d’imagination afin d’inventer une trĂšs improbable musique antique »190. Il convient de prendre en considĂ©ration Ă  la fois la conception que l’on se fait de la musique de film et le style induit par le genre du pĂ©plum. Pour comprendre le caractĂšre original de l’entreprise, il faut savoir qu’il n’existe pas d’enregistrement de musique antique diffusĂ© avant la tentative de Gregorio Paniagua en 1978 sur la musique grecque191. Dans les annĂ©es 50, seules quelques partitions transcrites sont disponibles et en particulier celles des hymnes de Delphes IIe s. av. dont le premier fut harmonisĂ© par G. FaurĂ© dĂšs la fin du XIXe s., et les mĂ©lodies composĂ©es par MĂ©somĂšde datĂ©es de l’époque des Antonins192. Les tĂ©moignages sur la musique Ă©crite sont rĂ©duits et il faut tenir compte aussi du poids des stĂ©rĂ©otypes musicaux sur l’AntiquitĂ© lĂ©guĂ©s par le XIXe siĂšcle et le dĂ©but du XXe siĂšcle. Certes, la musique de nombre de pĂ©plums rĂ©alisĂ©s Ă  peu de frais laisse grandement Ă  dĂ©sirer car on se contentait de plaquer sur les films historiques les airs que les gens voulaient entendre193. Pour les films amĂ©ricains, la donne est diffĂ©rente ; mĂȘme si la musique est regardĂ©e par C. B. DeMille au mĂȘme titre que les costumes et les effets spĂ©ciaux comme un simple ornement »194, les studios ont portĂ© une attention soutenue Ă  la bande-son Ă  partir des annĂ©es 50 en confiant la direction musicale Ă  des grands compositeurs. On trouve ainsi Miklos Rozsa pour Quo vadis, 1951 et Ben-Hur, 1959 ; Alex North pour Spartacus, 1960 et ClĂ©opĂątre, 1964 ; Bernard Hermann – le compositeur attitrĂ© des musiques de A. Hitchcock – pour Jason et les Argonautes en 1963 ; Dimitri Tiomkin pour La chute de l’empire romain en 1964 qui signe d’abord la musique pour Land of the Pharaohs H. Hawks, 1955. Leur style musical fidĂšle Ă  la tradition du symphonisme, du romantic mood » avec l’insertion des codes de la musique Ă©pique donne l’impression au premier abord d’une certaine homogĂ©nĂ©itĂ© dans un cadre esthĂ©tique oĂč s’exerce les relents du romantisme, du postromantisme et les influences wagnĂ©riennes ou post-wagnĂ©riennes195. Ces grands compositeurs hollywoodiens sont classĂ©s pour la plupart parmi les tenants de la musique paraphrase », cette musique lyrique, subordonnĂ©e Ă  l’image qui doit traduire les Ă©motions et se contenter de rĂ©pĂ©ter sur le plan sonore la ligne dramatique visuelle. Certains spĂ©cialistes de la musique de film considĂšrent que cette forme d’accompagnement manifeste parfois une telle servilitĂ© qu’on pourrait presque suivre le film les yeux fermĂ©s » et de ranger dans cette catĂ©gorie Richard Hageman, Max Steiner, Dimitri Tiomkin et Miklos Rozsa196. Il faut dĂ©passer ces critiques car, trop souvent, la musique de pĂ©plum a mauvaise presse197 et voir de quelle façon elle participe au processus de réécriture de l’AntiquitĂ© romaine dans le contexte musical des annĂ©es 50-60. Il importe de recentrer le dĂ©bat sur les sources d’inspiration des compositeurs et cerner les mobiles qui les animent dans cette recherche d’une musique capable d’épouser le style historique et narratif du pĂ©plum. Miklos Rozsa et la musique de Quo vadis ? 1951 Ă  la recherche des sons de la Rome antique 198 Saada 1995, p. 10. 27S’il est un compositeur confrontĂ© Ă  la restitution des ambiances sonores du passĂ©, c’est bien Miklos Rozsa 1907-1995 fig. 27 qui dut rĂ©pondre au dĂ©fi de faire renaĂźtre la musique de l’AntiquitĂ© romaine dans Quo vadis ?, puis celle de la Bible Ben-Hur 1959 et Le roi des rois, N. Ray, 1961, du Moyen Âge IvanhoĂ©, 1952 et Les chevaliers de la table ronde, R. Thorpe, 1953 ; Le Cid, A. Mann, 1961 ou du XVIIe siĂšcle dans Plymouth Adventure Cl. Brown, 1952 au point de devenir le spĂ©cialiste des films en costumes »198. Fig. 27 – Portrait de Miklos Rozsa lors du tournage en 1951 de Quo vadis ? ClichĂ© Association Miklos Rozsa, Saint-Cloud. 199 Palmer 1980, s v. Film music, p. 553, cite deux exemples de ce courant Bronislaw Kaper, qui utili ... 200 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 63. 201 I think that the musical score should fit the style created by the period of the picture 
. I t ... 202 Le mot est inventĂ© par le musicologue Ch. E. Ruelle au XIXe s. mais la discipline n’émerge qu’avec ... 203 En 1950, au moment de dĂ©buter le tournage de Quo vadis ? Rozsa ne dispose que d’une documentation l ... 204 On lira avec profit les notes de la pochette du disque vinyl sorti en 1951 ainsi que l’article de R ... Rozsa passe pour ĂȘtre l’un des plus illustres reprĂ©sentants de la Realistic music », c’est-Ă -dire une musique composĂ©e ou arrangĂ©e Ă  partir de matĂ©riel existant et qui suppose une recherche prĂ©liminaire199. Si Rozsa reconnaĂźt que tout musicien de cinĂ©ma est forcĂ©ment un pasticheur, il rĂ©cuse l’idĂ©e d’une musique de cinĂ©ma qui ne serait qu’une musique de genre et ambitionne de rĂ©ussir Ă  s’exprimer », avec sa propre musique200. Il a une idĂ©e prĂ©cise de ce que peut faire un compositeur dans un film en costumes et affirme que la musique doit traduire le style de la pĂ©riode montrĂ©e Ă  l’écran sans dĂ©truire l’unitĂ© historique par l’ajout d’élĂ©ments Ă©trangers Ă  la pĂ©riode201. La musique du film Quo vadis ? illustre Ă  elle seule les atermoiements d’un compositeur confrontĂ© aux exigences de la reconstitution et rĂ©sume parfaitement les solutions proposĂ©es par Rozsa pour pallier les carences de la documentation et exploiter, autant que faire se peut, les rares vestiges de musique antique. Sa dĂ©marche est novatrice Ă  une Ă©poque oĂč l’archĂ©ologie musicale n’a pas d’existence202, oĂč les travaux sur la musique antique sont rares et ceux sur la musique romaine encore balbutiants et confidentiels203. C’est le seul pĂ©plum pour lequel les recherches sur la reconstitution musicale ont Ă©tĂ© aussi poussĂ©es et Ă  ce titre, il montre, en l’état de la documentation Ă  cette date, ce qu’il Ă©tait possible de faire et d’expĂ©rimenter. Pour comprendre ses choix, nous avons la chance de disposer non seulement des mĂ©moires du compositeur Double Life, mais aussi d’un article essentiel qu’il a publiĂ© en 1951 Ă  propos de la musique de Quo vadis ? ainsi que plusieurs interviews204 et des notices explicatives qui accompagnent les pochettes de disque. 205 Rozsa 1951. 206 Sur le rĂŽle de Gray dans Quo vadis ? Rozsa 1982a, p. 145-146 ; Solomon 2001, p. 217-218 et 220 ; ... 207 Il Quo vadis ? Sta per terminare », Rivista del cinematografo, 10, XXIII, octobre 1950, p. 6. Con ... 28 When Quo vadis was assigned to me, I decided to be stylistically absolutely correct »205. C’est en ces termes que Rozsa affiche sa dĂ©termination Ă  renouer avec les musiques du passĂ© et rompre avec la lĂ©gĂšretĂ© des ces prĂ©dĂ©cesseurs en matiĂšre de documentation. Pour rĂ©pondre Ă  cet objectif, il lance des recherches dans deux directions, le rĂ©pertoire grĂ©co-romain et la lutherie antique, aidĂ© en cela par l’historien Hugh Gray qui joue le rĂŽle de conseiller historique. C’est ce dernier qui relit les textes classiques206, traque les anachronismes et Ă©crit les paroles du chant de NĂ©ron et celles des hymnes chrĂ©tiennes. Leur collaboration tĂ©moigne de cette volontĂ© d’approcher au plus prĂšs la rĂ©alitĂ© du monde romain mĂȘme si Gray n’était pas spĂ©cialiste d’histoire romaine. En 1950, lors de la prĂ©paration du tournage, La Rivista del cinematografo se fait l’écho de cette volontĂ© de documentation dans tous les domaines, y compris pour la musique Si pensi che per le numerose scene in cui figureranno ambienti musicali, si sono ricostruiti gli stessi strumenti dell’epoca quali le buccine, i liuti, i cembali, le sistre [les trompettes, les luths, les cymbales, les sistres] necessarie anche alla esecuzione del commento musicale ricavato per il ritmo dalla poesia greca o dalla musica ebraica. Tutto ciĂČ perchĂš anche nel settore musicale si potesse ottenere la massima possibile aderenza alla realtĂ  storica »207. MĂȘme si tous les instruments annoncĂ©s ne seront pas montrĂ©s – les scĂšnes avec le luth et les sistres ont-elles Ă©tĂ© coupĂ©es au montage ? – il n’en reste pas moins que Quo vadis ? reprĂ©sente un tournant dans la façon d’envisager le rapport entre le film d’histoire et la musique d’époque. Des copies d’instruments romains 208 Saada 1995, p. 10. 209 Rozsa 1951 repris dans Evans 1979, p. 131. J’ignore dans quelle mesure les statues ou reliefs de ce ... 210 Voir l’interview du compositeur dans Miklos Rozsa, Venise, 1982 livret-catalogue, p. 6 Ă  cette ... 211 Sur ces copies aujourd’hui conservĂ©es au Museo della CiviltĂ  Romana une cithare d’aprĂšs une fresq ... 212 ClichĂ© dans Thomas 1971, p. 78 et Junkelmann 2004, fig. 157 c’est la maquette de Rome d’I. Gismon ... 213 À y regarder de plus prĂšs, il y a en fait deux lyres dans Quo vadis ? la principale est celle de ... 214 Sur les techniques de dĂ©coration des instruments Ă  cordes dans la Rome impĂ©riale Vendries 1999, p ... 215 Les planches de Montfaucon et celles de l’EncyclopĂ©die de Diderot en donnent une illustration. Dans ... 216 Prendergast 1992, p. 128 ; Palmer 1990, p. 215. 217 Ustinov 1977, p. 228. 218 L’idĂ©e selon laquelle la clarinette est la mieux adaptĂ©e pour rendre le timbre de l’aulos est parfo ... 219 Krier 2003, p. 89 l’exploitation des instruments se fait de maniĂšre rĂ©solument actuelle ». Vend ... 220 Melini 2010, p. 125 cite la lettre de Boito Ă  Giulio Ricordi en fĂ©vrier 1912. Je me demande si la ... 221 La traduction de plectrum par archet » que l’on trouve parfois dans certaines Ă©ditions de textes ... 29Le goĂ»t de Rozsa pour les instruments insolites et les sonoritĂ©s atypiques avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© notĂ© lorsqu’il fit usage de la ThĂ©rĂ©min l’un des plus anciens instruments de musique Ă©lectronique ou des ondes Martenot qui illustrent le volet expĂ©rimental de son Ɠuvre208. Sa curiositĂ© pour les instruments de musique antiques participe du mĂȘme esprit et cela d’autant plus que Rozsa fit ses Ă©tudes de musicologie Ă  Leipzig, cĂ©lĂšbre pour son musĂ©e instrumental. En amont, les instruments de musique de la Rome antique auraient Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s et dessinĂ©s Ă  partir de vases grecs, de bas-reliefs et de statues conservĂ©es aux musĂ©es du Vatican et au musĂ©e de Naples209, et dans un second temps, il fit exĂ©cuter des reconstitutions par des luthiers italiens. Ce sont ces rĂ©pliques que l’on voit dans le film ; elles ont fiĂšre allure et permettent d’asseoir une certaine vraisemblance mais elles ne sont pas pour autant exemptes de dĂ©fauts malgrĂ© le recours Ă  la documentation archĂ©ologique. Certains de ces instruments de musique ont Ă©tĂ© vendus Ă  la vente aux enchĂšres de la Metro-Goldwyn-Mayer Ă  la fin des annĂ©es 70 et Rozsa lui mĂȘme aurait souhaitĂ© faire l’acquisition d’une cornemuse ou d’autres copies d’instruments mais il ne put rĂ©aliser ce dĂ©sir210. Il est Ă©tonnant que les copies d’instruments de musique romains rĂ©alisĂ©es pour la Mostra della romanitĂ  Ă  Rome en 1938 une lyre, une cithare et un orgue notamment n’aient pas Ă©tĂ© mises Ă  contribution211 alors que la maquette de Rome fabriquĂ©e par I. Gismondi fut intĂ©grĂ©e dans le dĂ©cor d’une scĂšne fameuse de Quo vadis ? avec NĂ©ron212. J’ai le sentiment que les efforts dĂ©ployĂ©s n’ont pas tous Ă©tĂ© couronnĂ©s de succĂšs et, par rapport aux pĂ©plums tournĂ©s auparavant ou Ă  la mĂȘme Ă©poque, il n’y a guĂšre de progrĂšs dans l’exactitude organologique. La lyre de NĂ©ron par exemple est empreinte d’une part de fantaisie fig. 22 mais possĂšde il est vrai de belles qualitĂ©s esthĂ©tiques213 sa silhouette est assez crĂ©dible pour Ă©voquer la lyre et son dĂ©cor suffisamment riche placage, incrustations pour en faire l’instrument d’un empereur214 ; quant aux harpes et aux cymbales, comme on l’a vu, elles ne respectent pas les rĂ©alitĂ©s de l’organologie antique. D’autres dĂ©tails incohĂ©rents pourraient ĂȘtre relevĂ©s, sur les tuyaux double des auloi par exemple attachĂ©s par paire et reliĂ©s par une tige comme on peut le voir sur les dessins fantaisistes des recueils du XVIIIe siĂšcle215, Ă  moins que cet artifice ne soit rendu nĂ©cessaire pour solidifier l’accessoire et le rendre plus maniable. Certes les instruments reconstituĂ©s ne prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt que sur le plan visuel et leur silhouette assez bien rendue suffit au spectateur pour les identifier. Il est vrai que l’on ne les entend jamais sonner car ils n’étaient pas destinĂ©s Ă  ĂȘtre musicalement utilisables. Tous sont rĂ©duits au rang d’accessoires car le choix de Rozsa consiste Ă  les doubler avec des instruments modernes dont la sonoritĂ© est censĂ©e s’approcher au plus prĂšs des timbres antiques. C’est le procĂ©dĂ© des Ă©quivalences sonores qui offre, Ă  ses yeux, un compromis acceptable mais nĂ©anmoins assez peu satisfaisant sur le plan de l’authenticitĂ©. C’est ainsi qu’il fait sonner une petite harpe Ă©cossaise la clairschach pour faire entendre la lyre de NĂ©ron ou celle d’Eunice, l’esclave de PĂ©trone, afin d’obtenir une sonoritĂ© jugĂ©e plus proche de celle de la lyre qu’avec une harpe classique216 comme on le faisait autrefois pour rendre, de façon peu heureuse, les sons de la cithare de NĂ©ron dans The sign of the cross en 1932. Peter Ustinov raconte dans ses mĂ©moires qu’il prit seulement trois cours de chant avec un professeur de l’OpĂ©ra de Rome et qu’une harpiste de l’American Academy se tenait prĂšs de lui sur une estrade lors de la scĂšne de l’incendie de Rome afin de guetter les mouvements de ses doigts sur la lyre de façon Ă  calquer son jeu sur la harpe217. Cette sĂ©quence fait la preuve qu’aucune recherche n’a Ă©tĂ© menĂ©e sur la gestuelle des musiciens de l’AntiquitĂ© et il faut bien admettre que les gestes et postures des acteurs et figurants qui tiennent le rĂŽle de musiciens dans les pĂ©plums sont souvent au mieux trĂšs approximatifs et au pire caricaturaux. Afin de dupliquer les sons de l’aulos, Rozsa choisit le cor anglais218 et fait entendre les cornets, trompettes et trombones en lieu et place des tubae et cornua des soldats romains. À cette Ă©poque, la musique baroque n’était pas encore en vogue et il n’était pas question de prendre des trompettes sans pistons capables de produire des harmoniques naturelles afin de se rapprocher de la sonoritĂ© des trompes d’époque romaine qui Ă©taient toutes des trompes naturelles219. Rozsa n’a pas non plus cherchĂ© Ă  moderniser certains instruments antiques afin de les adapter aux exigences de l’orchestre symphonique dans une dĂ©marche comparable Ă  celle d’Arrigho Boito qui, pour prĂ©parer son opĂ©ra Nerone en 1912, envisageait de demander au facteur belge Victor Mahillon la construction d’une buccina romaine = un cornu d’aprĂšs les modĂšles de trompes courbes dĂ©couverts Ă  PompĂ©i mais avec l’ajout de pistons afin de la rendre chromatique220. Rozsa Ă©carte les instruments Ă  archet qui n’existaient pas dans l’AntiquitĂ©221 et ne fait entendre les cordes par endroits qu’avec la technique du pizzicato. L’intĂ©gration de quelques mĂ©lodies antiques de la chanson de Seikilos aux hymnes de MĂ©somĂšde 222 On a cru qu’un vers de TĂ©rence sur un manuscrit Ă©tait accompagnĂ© de signes musicaux Havet – Reinac ... 223 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 64 et Rozsa 1982a, p. 147 it seemed reasonable to employ this G ... 224 Johnson 2000, p. 57 la plupart sont datĂ©es du IIe s. de notre Ăšre ; Pöhlmann – West 2001, n° 23 Ă  ... 225 Reinach 1926, p. 171 ; Lambin 1992, p. 125-126 ; Pöhlmann – West 2001, n° 23 notation vocale en m ... 30Ses recherches autour des vestiges de partitions antiques tournent court et Rozsa est placĂ© devant une Ă©vidence il ne reste plus rien du rĂ©pertoire de la musique romaine222. Qu’à cela ne tienne, dans la mesure oĂč les Romains avaient empruntĂ© aux Grecs leur art et leur thĂ©orie musicale, il trouve lĂ©gitime de prendre les partitions de musique grecque223 d’autant plus que la plupart de ces documents musicaux datent de l’époque impĂ©riale224. Lors de la prestation vocale de NĂ©ron dans son palais, il intĂšgre la mĂ©lodie de la chanson de Seikilos, un air recueilli sur l’inscription d’une colonne funĂ©raire en Asie mineure et qui constitue l’échantillon le plus complet et le plus lisible qui nous soit parvenu de la notation antique »225 fig. 28, mais Rozsa ne va pas jusqu’à faire chanter NĂ©ron en grec et c’est donc en anglais que les paroles originales de H. Gray seront insĂ©rĂ©es sur la mĂ©lodie chantĂ©e avec accompagnement de lyre. Fig. 28 – MĂ©lodie transcrite en notation moderne d’aprĂšs l’inscription de la colonne de Seikilos Ă  Tralles. D’aprĂšs Pöhlmann – West 2001, p. 89. 226 On entend la mĂ©lodie Ă  deux reprises au dĂ©but du film lorsque NĂ©ron s’exerce et lors du banquet l ... 227 Cook 2010, p. 169. En vĂ©ritĂ©, Ustinov dĂ©clame plus qu’il ne chante dans ce passage. 228 Kircher 1650, p. 541-542 avec notation vocale et instrumentale ; Rome 1932, p. 3-11, fait la dĂ©mons ... 229 Pöhlmann – West 2001, n° 28 hymne Ă  NĂ©mesis. 230 Pöhlmann – West 2001, n° 59 Papyrus Oxy. 1786 publiĂ© la premiĂšre fois en 1922. 231 Sur les hymnes delphiques et leur importance dans la redĂ©couverte de la musique grecque BĂ©lis 199 ... 232 Pöhlmann – West 2001, n° 32-37 IIIe-IVe s. ap. ?. 233 Voir la notice de Victory parade qui accompagne la pochette de disque Ben Hur, Music by Miklos Roz ... Cette brĂšve sĂ©quence reste le moment le plus long dans le film pour faire entendre un air de l’AntiquitĂ© et qui plus est, dĂ©pouillĂ© de tout arrangement226. Le chant de NĂ©ron pendant l’incendie de Rome sur la terrasse du palais est en revanche inspirĂ© d’un air du rĂ©pertoire grĂ©gorien, Omnes sitientes venite ad aquas, qui permet Ă  Rozsa de procĂ©der Ă  une mĂ©thode inverse de reconstruction » en utilisant un air chrĂ©tien au motif que la premiĂšre musique chrĂ©tienne aurait eut pour modĂšle la musique romaine227. Lorsqu’Eunice, l’esclave de PĂ©trone, embrasse le buste en marbre de son maĂźtre, Rozsa choisit de faire entendre un thĂšme construit Ă  partir de L’ode Ă  Pindare que l’érudit italien, le pĂšre jĂ©suite Athanase Kircher prĂ©tend avoir exhumĂ©e au XVIIe siĂšcle sur un manuscrit conservĂ© dans un monastĂšre sicilien et qui est en rĂ©alitĂ© un faux habilement composĂ© dans le respect des codes de la musique grecque228. Enfin, puisant dans le rĂ©pertoire de MĂ©somĂšde de CrĂšte, le compositeur de l’empereur Hadrien, il adapte un motif de L’hymne au Soleil prĂ©vu pour illustrer la rencontre entre Marcus et PoppĂ©e mais le producteur modifia le choix initial et prit un autre morceau pour sonoriser cette scĂšne si bien qu’il n’en reste rien ou si peu puisque le motif n’est repris que lorsque Vinicius quitte le palais d’Antium avec son char puis lorsqu’il pĂ©nĂštre dans la Rome en flammes mais l’air n’est audible Ă  chaque fois qu’une dizaine de secondes. Ce que l’on distingue le mieux, c’est sans conteste L’hymne Ă  NĂ©mesis entonnĂ©e par les chrĂ©tiens dans leurs geĂŽles souterraines puis dans l’arĂšne du cirque avant l’arrivĂ©e des lions229 alors que Rozsa pouvait utiliser l’hymne chrĂ©tienne d’Oxhyrhinchos qui Ă  cette date Ă©tait dĂ©jĂ  connue230, mais les qualitĂ©s mĂ©lodiques et rythmiques de la premiĂšre l’ont sans doute emportĂ©es. Enfin, dans le gĂ©nĂ©rique final, il est possible d’identifier la musique de l’un des hymnes Ă  Apollon retrouvĂ© Ă  Delphes sur lequel furent ajoutĂ©s des paroles en anglais. Rozsa avait bien prĂ©vu d’intĂ©grer au cƓur du film la musique du premier hymne delphique lors de la scĂšne du dĂźner de Marcus chez Plautius, le pĂšre de Lygia, mais elle fut Ă©liminĂ©e au montage231. Le morceau intitulĂ© Bacchanale subit le mĂȘme sort alors qu’il avait permis Ă  Rozsa de rĂ©orchestrer le thĂšme instrumental des Anonymes dits de Bellermann, une compilation d’exercices pour cithare232 car Rozsa considĂšre qu’une orchestration est nĂ©cessaire pour mettre en valeur les airs puisĂ©s dans le rĂ©pertoire antique233. 234 Cette tripartition est Ă©voquĂ©e dans Rozsa 1951 et ses propos sont repris dans Prendegast 1992, p. 1 ... 235 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 58. 236 Rozsa 1982a, p. 153-154. 237 La qualitĂ© technique du son est une caractĂ©ristique de la MGM Bourget 2002, p. 96. 238 Voir la liste des morceaux prĂ©enregistrĂ©s mentionnĂ©s sur le site filmscoremonthly. Par exemple, le ... 239 Prendergast 1992, p. 128, cite le critique Lawrence Morton. 240 La distance historique qui nous sĂ©pare de ces deux pĂ©riodes AntiquitĂ© et Moyen Âge Ă©crase en qu ... 31On le voit, Rozsa dut relever le dĂ©fi dans plusieurs domaines afin de rĂ©pondre Ă  trois styles musicaux la musique dite des Romains le chant de NĂ©ron, les marches militaires, la musique des esclaves qu’il intĂšgre dans la rubrique Roman Empire music » et enfin les hymnes chrĂ©tiennes234. Il dispose de neuf mois environ et enregistre la bande-son de Quo vadis ? Ă  Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra prĂ©fĂ©rĂ© Ă  l’orchestre de la Metro-Goldwyn-Mayer dont le style lui semblait peu adaptĂ© pour une telle expĂ©rience235. C’est la seule musique de film de Rozsa qui a fait l’objet de deux enregistrements la bande-son et, bien plus tard, en 1977 une version symphonique destinĂ©e au concert. Une partie de la musique a Ă©tĂ© enregistrĂ©e avant le tournage, l’autre en visionnant sur un Ă©cran les scĂšnes du film car Rozsa a tenu Ă  ce que certaines sĂ©quences soient enregistrĂ©es en plein air pour obtenir un rendu sonore satisfaisant the right acoustic » pour les marches militaires et les hymnes chrĂ©tiennes, censĂ©es rĂ©sonner dans l’arĂšne, avec le concours du chƓur de la BBC236. Ainsi, plusieurs morceaux antiques ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s par Rozsa sous forme de citations, ce qui est unique dans l’histoire du pĂ©plum, mais le spectateur-auditeur n’en prend guĂšre conscience car ces brĂšves mĂ©lodies, que l’on ne peut Ă©couter que quelques secondes, n’apportent pas de rupture rĂ©elle avec le reste de la musique, ce qui peut, de façon paradoxale, passer pour le rĂ©sultat du talent de Rozsa qui sut les fondre et les rĂ©orchestrer en brodant sur le thĂšme initial. Le processus de rĂ©appropriation du rĂ©pertoire antique se heurte surtout Ă  la mĂ©connaissance du spectateur-auditeur qui n’est pas en mesure d’identifier ces emprunts qui n’avaient jamais fait l’objet d’un enregistrement. D’ailleurs, ils ne sont pas signalĂ©s dans le gĂ©nĂ©rique final comme si la dĂ©marche n’était pas entiĂšrement assumĂ©e par la MGM alors que dans les notes qui accompagnent la pochette de disque, Rozsa a tenu Ă  ce que chaque source documentaire soit scrupuleusement signalĂ©e. MalgrĂ© la qualitĂ© incontestable de la musique de Rozsa et celle de la bande sonore237, le rĂ©sultat est mitigĂ© et laisse un goĂ»t d’inachevĂ© en raison des interventions de Sam Zimbalist, le producteur, qui jugeait la musique trop forte et qui imposa des coupures au montage qui ont rĂ©duit considĂ©rablement la portĂ©e de son travail. Les conditions actuelles de projection du film Ă  la tĂ©lĂ©vision ne rendent pas justice Ă  la musique de Rozsa puisqu’à l’origine le film Ă©tait projetĂ© en deux parties avec un intermĂšde de sept minutes de musique ininterrompue destinĂ©e Ă  introduire la seconde partie. Les morceaux prĂ© enregistrĂ©s en Californie en avril 1950 qui devaient servir de canevas montrent Ă  quel point Rozsa avait envisagĂ© une place bien plus ambitieuse pour la musique que seule l’écoute de la bande originale intĂ©grale laisse deviner238. Qui plus est, certains critiques musicaux ont eu le sentiment d’entendre une musique plus mĂ©diĂ©vale » qu’antique avec l’air de Lygie qui Ă©voquerait le faux bourdon et les modes du Moyen Âge et concluent Ă  l’impossibilitĂ© d’une authenticitĂ© sur le plan musicologique239. À dire vrai, que la musique sonne antique ou mĂ©diĂ©vale, cela ne fait guĂšre de diffĂ©rence pour le grand public qui doit juste percevoir la diffĂ©rence avec ce qu’il a l’habitude d’écouter240 car ce qui compte c’est la capacitĂ© du compositeur Ă  donner l’illusion d’une musique singuliĂšre appartenant Ă  une civilisation Ă©loignĂ©e. Les scĂšnes de danse 241 Il y avait la traduction anglaise des travaux de M. Emmanuel, The antique Greek Dance, New York, 19 ... 242 Dans Messaline de C. Gallone 1951, la gestuelle des danseuses cherche Ă  Ă©pouser une esthĂ©tique ps ... 243 Fourcart 2012, p. 96 sur l’influence du music-hall. 244 Verlinden 2013, p. 345-354 et Ducrey 2013, p. 311-328 on cherche Ă  retrouver les chorĂ©graphies an ... 245 Les paroles de leur chant furent Ă©crites par H. Gray mais elles sont inaudibles dans la bande-son. 32Bien qu’elles fassent appel Ă  des musiciens, les scĂšnes de chorĂ©graphie permettent une grande libertĂ© et ne sont pas sujettes Ă  des recherches approfondies comme pour le volet musical alors qu’il existait pourtant des travaux sur la danse antique qui auraient pu ĂȘtre exploitĂ©s241. Les scĂšnes de danse se font l’écho d’une esthĂ©tique au carrefour des ballets classiques, du music-hall et de la danse orientale. Dans le pĂ©plum, les chorĂ©graphies entendent revisiter parfois l’AntiquitĂ©, façon Isadora Duncan242, ou la plupart du temps s’affranchissent du modĂšle pseudo-antique et se rĂ©fĂšrent de façon plus triviale aux modes contemporaines, c'est-Ă -dire Ă  la danse du ventre, la samba, le mambo voire les ballets de danseuses noires243. En rĂ©alitĂ©, l’influence de l’AntiquitĂ© sur la danse moderne au dĂ©but du XXe est assez peu sensible dans les chorĂ©graphies des pĂ©plums. Les scĂšnes les plus remarquables dans Quo vadis ? sont la danse dite assyrienne » lors du banquet de NĂ©ron et celle des Vestales, traitĂ©e sur le mode dionysiaque, qui prĂ©cĂšde le triomphe de Vinicius au pied du palais impĂ©rial245 fig. 29, mais Rozsa dĂ©plora la façon abusive dont les scĂšnes prĂ©vues pour le banquet furent amputĂ©es au montage. Fig. 29 – Danse des Vestales avec cymbales, tambourins et tibiae. Quo vadis ?, 1951. 246 Rosza 1982, p. 148-149. La chorĂ©graphie dans Quo vadis ? est signĂ©e Marta Obolensky et Auriel Milos ... 247 Servat 2001, p. 73. 248 Rosza 1982, p. 173-174. 249 Voir le clichĂ© dans Modesti Pauer 2009, fig. 125. Il fit pourtant appel aux danseurs d’Aurel Milosse, le chorĂ©graphe italien d’origine hongroise rattachĂ© Ă  la Scala, aprĂšs avoir songĂ© Ă  recruter ceux de Serge Lifar de l’école de Diaghilev246. Les rĂ©alisateurs ont souvent accordĂ© une rĂ©elle importance aux ballets au point d’engager des chorĂ©graphes cĂ©lĂšbres comme HermĂšs Pan 1909-1990, chef de ballet de Fred Astaire, qui fit rĂ©pĂ©ter les scĂšnes de danse pour ClĂ©opĂątre dans les studios de la MGM en Californie avant le dĂ©part pour les studios de Londres247. La seule prestation soliste d’un grand nom de la scĂšne chorĂ©graphique est liĂ©e Ă  la rĂ©alisation de Spartacus par R. Freda 1953 qui fut l’occasion de mettre en valeur les talents de Ludmila Tcherina, cĂ©lĂšbre danseuse Ă©toile de l’opĂ©ra de Monte-Carlo dirigĂ©e par Serge Lifar puis Ă©toile des Ballets de Roland Petit et du Metropolitan Opera en 1950. Sa longue performance dans le rĂŽle d’Amitys se dĂ©roule dans un endroit insolite, sur un navire posĂ© au milieu de l’arĂšne de l’amphithéùtre de VĂ©rone, et la qualitĂ© de la chorĂ©graphie en font une scĂšne unique dans les annales du pĂ©plum. PlutĂŽt que le solo de danse, la tendance est aux ensembles et lors du tournage de Ben-Hur 1959, Sam Zymbalist dĂ©cida de recruter des ballets africains venus de Paris248, ce qui permit d’introduire une touche d’exotisme et de fantaisie avec les danses scandĂ©es au son des tambours. Loin d’ĂȘtre une innovation, la prestation de danseurs noirs est dĂ©jĂ  remarquĂ©e dans Mio figlio Nerone de Steno 1956 ou dans Les derniers jours de PompĂ©i de S. Leone 1959 avec la danseuse au python249, un motif rĂ©utilisĂ© dans ClĂ©opĂątre 1963 lors de l’entrĂ©e de la reine dans Rome. C’est en tout cas une longue tradition dans le genre du pĂ©plum fig. 30 en particulier grĂące aux Nubiens introduits dans les films Ă©gyptiens ou avec la figure omniprĂ©sente de l’esclave noir Ă  Rome le serviteur dans Fabiola ou le gladiateur qui affronte Spartacus dans l’arĂšne dans le film de Kubrick. Fig. 30 – Danseurs noirs lors du dĂ©filĂ© Ă  Rome de ClĂ©opĂątre avec Ă  l’arriĂšre-plan la copie de l’arc de Constantin. ClĂ©opĂątre, 1963. 250 C’est le cas dans Via Appia de Boulanger, 1874 Lafont-Couturier 2012, fig. 6 gravure, MusĂ©e ... La vogue des danseurs et danseuses noirs dans le pĂ©plum s’explique par l’influence immĂ©diate du succĂšs des ballets nĂšgres » dans le music-hall d’aprĂšs-guerre plutĂŽt que par celle de la peinture historicisante du XIXe s. qui montre parfois des esclaves noirs dans les scĂšnes de la vie quotidienne250. Rozsa’s Synthesis » 251 Evans 1979, p. 133 ; Palmer 1990, p. 217. 252 Rosza 1982, p. 180-181. 33Pour aborder la rĂ©alisation de Jules CĂ©sar 1953, l’approche est diffĂ©rente et Rozsa renonce volontairement Ă  la couleur antique au motif que la musique romaine serait incongrue pour un film qui se veut l’adaptation d’un drame de Shakespeare ; pour autant, il ne souhaite pas inclure de la musique Ă©lisabĂ©thaine qui aurait Ă©tĂ© en dĂ©calage total avec les costumes et l’histoire251. C’est donc une musique originale qu’il choisit de mettre en Ɠuvre pour un drame qui se veut universel. Mais pour IvanhoĂ© 1952, il construit ses thĂšmes musicaux dans l’esprit de la musique des trouvĂšres et des troubadours et avec Le Cid, en 1961, il retrouve en partie la veine historique lorsqu’il examine le corpus des cantiguas du XIIe s. aidĂ© en cela par un musicologue espagnol RamĂłn MenĂ©ndez Pilar252. 253 Solomon 1991, note 34. C’est la marche de Galba Ă  la fin de Quo vadis ? 254 Wescott 1989, p. 206, note 9. 255 Krier 2003, p. 91-92, Ă©voque la lassitude que peut engendrer l’écoute de ces formules mĂ©lodiques. 256 Rozsa 1982b, p. 6. 257 Le dĂ©pliant publicitaire publiĂ© par Random House, L’histoire de la rĂ©alisation de Ben Hur, un rĂ©cit ... 258 Sur la nature de la musique antique l’art des Anciens Ă©tait essentiellement homophone » Marrou ... 259 I walked long afternoons in the Forum Romanum on the Capitole and Palatine Hills imagining the ol ... 260 Wescott 1989, p. 183-187. 261 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 57 il affirme qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  dĂ©missionner si Wyler lui imposa ... 262 Cook 2004, p. 188. 263 Palmer 1990, p. 218-219 et 222. 34Certains procĂ©dĂ©s utilisĂ©s dans Quo vadis ? lui serviront par la suite Ă  illustrer des sĂ©quences sonores de Ben-Hur 1959, et Ă  cette occasion il retrouve l’orchestre de la MGM dĂ©laissĂ© en 1953. Rozsa rĂ©utilise l’une des marches militaires composĂ©e pour Quo vadis ? rebaptisĂ©e Panem et circenses253 et multiplie les trompettes tant pour les dĂ©filĂ©s que pour annoncer les jeux du cirque. D’un commun accord avec Wyler, il admet la nĂ©cessitĂ© d’une absence totale de musique pendant l’épisode fameux de la course de chars onze minutes et d’aucuns y ont vu une façon d’introduire le silence comme un Ă©lĂ©ment Ă  part entiĂšre dans la musique de film254. Plusieurs procĂ©dĂ©s font appel Ă  des recettes Ă©prouvĂ©es dans Quo vadis ? lorsqu’il use et abuse Ă  nouveau des quintes Ă  vide comme signe rĂ©fĂ©rentiel de la musique antique255. Pour ce qui concerne les instruments de musique, les trompettes, les auloi et les harpes utilisĂ©es sur le tournage de Quo vadis ? rĂ©apparaissent dans Ben-Hur256 car elles appartenaient Ă  la mĂȘme compagnie, la MGM, et furent stockĂ©s dans un mĂȘme lieu, les studios de CinecittĂ . Rozsa duplique Ă  nouveau le son des instruments antiques et se permet de glisser des musiques exotiques de connotation africaine pour la danse dite de fertilitĂ© ». Les recherches sont plus limitĂ©es et ne sont plus revendiquĂ©es que pour les musiques judaĂŻques orientales257. Le livret publicitaire, publiĂ© pour la sortie en France de Ben-Hur en 1959, s’efforce de rĂ©sumer le volet musical pendant plus de deux annĂ©es ... furent compulsĂ©es les plus vieilles archives musicales du monde » ; la partition fait appel Ă  plusieurs reprises Ă  ces hymnes homophones si courants chez les Grecs et les Romains, qui chantent toujours Ă  l’unisson »258. Sa dĂ©marche est beaucoup plus libre car il entend trouver l’inspiration en se promenant sur les lieux de la Rome antique forum, Capitole, Palatin afin, dit-il, d’y capter l’atmosphĂšre et d’écrire la musique sur place, carnet Ă  la main259. Pour la musique de Ben-Hur, Wescott a montrĂ© combien Rozsa Ă©tait fidĂšle au principe du leitmotiv », caractĂ©ristique de la musique de film hollywoodienne il dĂ©nombre une vingtaine de leitmotivs principaux qui durant les deux heures de musique, sont censĂ©s donner une cohĂ©rence Ă  la bande-son. Rozsa introduit une diffĂ©renciation entre la musique romaine et juive la premiĂšre est carrĂ©e, symĂ©trique et se traduit par les battements rĂ©guliers et forts, marquĂ©s par des percussions, des vents et des cuivres et par l’usage des modes phrygien et myxolydien tandis que la seconde qui s’exprime au moment de la rencontre entre Judah Ben-Hur et sa mĂšre Miriam et lors du thĂšme amoureux entre Judah et Esther se veut fluide et lyrique avec les modes dorien et Ă©olien260 de façon Ă  introduire une sorte de polaritĂ© entre le versant romain et juif sans qu’on puisse rĂ©duire sa musique Ă  ce seul schĂ©ma. Encore fallut-il composer avec le dĂ©sir parfois insistant du rĂ©alisateur ; ainsi Rozsa raconte dans ses mĂ©moires comment Wyler voulait lui imposer l’air de l’Adeste fideles, un chant de NoĂ«l du XVIIIe siĂšcle, pour la scĂšne de la nativitĂ© sans s’embarrasser du dĂ©calage chronologique, ce qui eut pour effet de heurter le compositeur qui en fit un motif de rupture261 car son refus des anachronismes musicaux les plus grossiers fut chez lui une marque de conduite. C’est pour les mĂȘmes raisons qu’il bannit la ThĂ©rĂ©min, cet instrument Ă©lectronique, que les producteurs auraient souhaitĂ© introduire pour sonoriser les passages avec l’apparition du Christ, prĂ©fĂ©rant faire entendre l’orgue et les cordes262. Les spĂ©cialistes de la musique de film s’accordent Ă  dire qu’il livre dans Ben-Hur une musique – la plus longue jamais composĂ©e pour un film – qui fait la synthĂšse des diffĂ©rentes approches adoptĂ©es dans Quo vadis ? et Julius Caesar263 et c’est grĂące Ă  ce film qu’il obtient enfin la consĂ©cration sous la forme d’un oscar. 264 Rozsa 1982a, p. 177, et parmi les autres expressions, on relĂšve the specialised pseudo-archaic ... 265 Berthomieu 2004, p. 69. 266 Palmer 1990, p. 214. 267 Freyman 1959, p. 31. 268 Sur cette expression Solomon 1991, p. 270 et 329. 269 Solomon 1991, p. 270 et 329. 270 Evans 1979, p. 131-133 ; Kahn Atkins 1983, p. 108-109 ; Cook 2004, p. 186-190. 35À dĂ©faut de redonner vie Ă  la musique antique, Rozsa insuffle un nouveau style I had find the way for an archaic sounding harmonization which gives warmth, color and emotional values to these melodies » dĂ©clare-t-il264. Pour forger ce style dit pseudo-archaĂŻque qui puisse sonner romain », il emploie la gamme pentatonique et des intervalles de quarte augmentĂ©e ou de quinte diminuĂ©e utilisĂ©s comme autant de signes distinctifs d’une Ă©poque censĂ©s Ă©voquer par l’étrangetĂ© de leur sonoritĂ© la musique de l’AntiquitĂ©265. GrĂące Ă  ces procĂ©dĂ©s an atmosphere of antiquity may be conjured up for western ears »266. Un des problĂšmes les plus difficiles Ă  rĂ©soudre fut, en effet, celui qui consistait Ă  crĂ©er une musique qui put rendre un son archaĂŻque, sans ĂȘtre, pour autant, discordant »267. La synthĂšse proposĂ©e par Rozsa Rozsa’s Synthesis »268, faite d’un dosage entre caractĂ©ristiques dites historiques et style Ă©pique, devient pour nombre de compositeurs la rĂ©fĂ©rence sine qua non for the scoring of ancient films in the 1950s »269. C’est pourquoi la plupart des ouvrages spĂ©cialisĂ©s dans la musique de film accordent une place de choix Ă  l’expĂ©rience de Rozsa dans Quo vadis ? et Ben-Hur270 au risque de la faire passer comme exemplaire en tout point et de relĂ©guer dans l’ombre les voies explorĂ©es par d’autres compositeurs. L’aprĂšs-Rozsa North, Rota et les expĂ©rimentations dans le nĂ©o-pĂ©plum 271 Berthomieu 2004, p. 70. 272 Solomon 1991, p. 270-271. 273 Chanudaud 2000, p. 101, fait de lui le premier spĂ©cialiste d’archĂ©ologie musicale ». 274 Solomon 1991, p. 271. 275 Cook 2004, p. 189. 276 Pour certains, ces procĂ©dĂ©s esthĂ©tiques Ă©voquent les influences de William Vaughan et du compositeu ... 277 Une soixantaine de morceaux sont dĂ©sormais connus, la plupart fragmentaires. 36Le succĂšs rencontrĂ© par Rozsa auprĂšs des professionnels et auprĂšs du public tend Ă  le poser comme le spĂ©cialiste de la musique de film de la Rome antique. Selon Pierre Berthomieu, l’ampleur et la pertinence des musiques de Rozsa dĂ©montrent, s’il en Ă©tait besoin, l’inutilitĂ© d’une adhĂ©sion stĂ©rile aux codes de la pĂ©riode filmĂ©e »271. Si son influence est loin d’ĂȘtre nulle272, la voix de l’archĂ©ologie musicale » tracĂ©e par Rosza273 reste nĂ©anmoins inexplorĂ©e par ses successeurs Tiomkin ou North274 qui, en dehors de quelques influences assumĂ©es, prĂ©fĂšrent recourir Ă  des Ă©vocations sonores personnelles. Ce n’est pas sa quĂȘte d’authenticitĂ© qui va faire Ă©cole auprĂšs des autres compositeurs mais plutĂŽt son style, cette fameuse synthĂšse275. Comme l’a notĂ© Solomon, le style Rozsa trace une nouvelle esthĂ©tique et Ă©tablit les normes Ă  partir desquelles il refonde la musique dite antique avec le recours aux modes myxolydien et lydien et aux parallĂšles censĂ©es donner une impression d’AntiquitĂ©276. Il est vrai qu’il n’y avait guĂšre d’autres alternatives pour ses successeurs en raison de nombre restreint de partitions » recensĂ©es pour la musique grĂ©co-romaine. Si le corpus s’est enrichi depuis 1951 de plusieurs fragments de notation277, le rĂ©pertoire reste trop lacunaire et confidentiel pour nourrir un dĂ©sir d’AntiquitĂ© de la part des compositeurs de musique de films. 278 C. Saint-SaĂ«ns, Les chƓurs d’Antigone » dans Le Figaro, 1863, citĂ© dans Pasler 2012, p. 252. Sur ... 279 I decided to conjure up the atmosphere of Pre Christian Rome 
 in terms of my own contemporary, ... 280 Shoilevska Henderson 2003, p. 131. 37En rĂ©sumĂ©, trois options principales s’offrent aux compositeurs pour recrĂ©er la musique Ă  l’antique. En premier lieu, l’écriture d’une ligne mĂ©lodique dans l’esprit des compositions classicisantes de Camille Saint-SaĂ«ns qui proclamait vouloir non pas faire revivre l’art antique mais proposer une adaptation idĂ©ale, symbolique et spontanĂ©e »278 ; le risque Ă©tant bien sĂ»r de sombrer dans l’acadĂ©misme le plus pompeux. L’autre option consiste Ă  adopter une dĂ©marche de type archĂ©ologique » et passe par la reconstitution des instruments de musique et l’insertion ponctuelle dans la bande-son d’extraits de musique grecque. Il faut bien avouer que cet effort pour tendre vers une sorte d’authenticitĂ© musicale a recueilli peu de faveurs dans le milieu des compositeurs de musique de films et sur ce point Rozsa fait figure d’exception. La derniĂšre possibilitĂ© consiste Ă  composer une partition libĂ©rĂ©e des figures de style de la musique antique mais qui se veut au service de l’épopĂ©e en insufflant lyrisme et grandiloquence. C’est le point de vue d’Alex North dans Spartacus de S. Kubrick qui revendique une libertĂ© qui lui permette d’interprĂ©ter le passĂ© en termes de prĂ©sent »279 et de capturer l’esprit de l’ancienne Rome en utilisant les techniques musicales de son Ă©poque280. 281 Berthomieu 2004, p. 27 retient la musique de Barabbas 1962 par Mario Nascimbene avec ses invers ... 282 Pour l’analyse complĂšte de la musique de Spartacus avec partitions commentĂ©es Shoilevska Henderso ... 283 Shoilevska Henderson 2003, p. 62 et 132 sur la recherche des sources antiques. 284 Cook 2004, p. 192-193. Alex North dans Spartacus reprend la façon qu’avait Rozsa de scander les mar ... 285 Shoilevska Henderson 2003, fig. p. 65 pour le saxophone contrebasse. 286 Shoilevska Henderson 2003, p. 65. 287 Shoilevska Henderson 2003, p. 136 a musical achievement » ; Krier 2003, p. 97 il nous sembl ... 38Le style Ă©pique, qui s’installe comme une norme, laisse cependant la place Ă  des expĂ©riences personnelles281 et le parti pris de North pour la musique de Spartacus est Ă  cet Ă©gard Ă©clairant. Lui qui avait souhaitĂ© Ă©voquer la musique traditionnelle mexicaine dans Viva Zapata en 1952 se trouve confrontĂ© pour la premiĂšre fois Ă  un pĂ©plum en 1960. AprĂšs un premier temps consacrĂ© Ă  la recherche documentaire, North prend acte de la nĂ©cessitĂ© d’enrichir la palette sonore282. Il explore une voie originale, nĂ©anmoins placĂ©e dans le sillage des Ɠuvres de Rozsa il y a trace de plusieurs de ces formules dĂ©jĂ  rencontrĂ©es comme les gammes pentatoniques ou les quartes augmentĂ©es parce qu’il a constatĂ© Ă  quel point les sources lacunaires sur la musique romaine Ă©taient peu suggestives283. Sa façon de faire passe par l’introduction de sonoritĂ©s tirĂ©es d’instruments de musique traditionnels les cloches chinoises et une combinaison de timbres variĂ©s avec la curieuse insertion de l’ondioline, un instrument Ă©lectronique qu’il fit apporter depuis Paris. Cela ne l’empĂȘche pas de revisiter des thĂšmes classiques comme la fanfare de trompettes pour les scĂšnes militaires avec un orchestre symphonique dominĂ© par les cuivres, mais cette fois avec le recours assumĂ© Ă  des harmonies dissonantes lors des scĂšnes de batailles afin de faire entendre des sonoritĂ©s barbares » dĂšs qu’il s’agit d’évoquer la rĂ©volte des esclaves284. Six ans plus tard, pour la musique de ClĂ©opĂątre 1966, North rĂ©cidive et enrichit le spectre sonore des percussions en introduisant crotales, triangles, cymbales, gamelan et incorpore pour la premiĂšre fois le saxophone contrebasse dans une musique de film ; c’est une musique riche et exotique qu’il veut signer afin de traduire Ă  la fois l’ambiance de l’Égypte et la force de Rome285. Pour la musique de la scĂšne de l’entrĂ©e de ClĂ©opĂątre dans Rome, il n’utilise que les cuivres, les vents et les percussions et bannit les cordes afin de s’éloigner des canons de la musique romantique286. Certains considĂšrent qu’il aurait trouvĂ© une voie originale qui permettait de concilier un certain nombre de contraintes inhĂ©rentes au compositeur de musique de film d’histoire287. 288 Curchod 1984, p. 33 le Satyricon ne sera pas un film historique, encore moins un pĂ©plum » ; Sol ... 289 Slavazzi 2009, p. 137 et p. 139-150, sur les rĂ©fĂ©rences visuelles Ă  l’AntiquitĂ© chez Fellini. 290 Solomon 1991, p. 266, note que l’air de Giton sur un mode dorien est le seul hĂ©ritage de la synth ... 291 Voir le magazine ABC, 2 maggio 1969, p. 38, reproduit dans Fellini-Satyricon l’immaginario dell’a ... 39Avec le Satyricon de Fellini 1968, tournĂ© 10 ans aprĂšs Ben-Hur dans les mĂȘmes studios avec des moyens importants, nous ne sommes plus dans le monde du pĂ©plum mais Ă  ses marges288 avec la mise en scĂšne d’une AntiquitĂ© ambiguĂ« »289 et la musique de Nino Rota n’affiche plus les codes habituels des films Ă©piques et rompt totalement avec la tradition hollywoodienne. DĂ©sormais, l’apparition de quelques instruments de musique antiques cymbales, cornu, lyre et l’emprunt des modes grecs dans la mĂ©lodie pour harpe et flĂ»te le thĂšme de Giton semblent suffire Ă  donner le change290. La vision fellinienne du banquet romain est traduite de façon originale quand les musiciens sortent de terre, depuis une fosse installĂ©e devant les banqueteurs, et que surgit un cornicen dont le tuyau de la trompe s’enroule en spirale qui Ă©voque la forme d’une toile d’araignĂ©e fig. 31, ce qui est une belle trouvaille visuelle sortie de l’imagination de Fellini ou de Rota291. Fig. 31 – Cornicen sortant de la fosse lors du banquet de Trimalcion. Fellini Satyricon, 1968. 292 Citation de Zanelli 1969 reprise dans Sala 2009, p. 95. 293 Les emprunts sont mentionnĂ©s dans Slavazzi – Gagetti – De Berti 2009, p. 534-540 musique du Camero ... 294 La prĂ©sence envahissante de la musique et des sons est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ© du roman de PĂ©trone cf. Ri ... 295 Sanvoisin 2014, p. 57. Pour le reste, point de trompes omniprĂ©sentes et aucune scĂšne de triomphe mais une tentative originale pour introduire dans la bande sonore quelque chose d’archaĂŻque et de moderne en mĂȘme temps »292. L’auditeur est frappĂ© par le recours appuyĂ© Ă  la musique ethnique293 et Ă©lectronique et par la volontĂ© de restituer l’ambiance sonore du quartier populaire de Suburre dans un mĂ©lange de sons et de bruits trĂšs variĂ©s294 qui tranche, lĂ  aussi, avec les prĂ©occupations des cinĂ©astes et des compositeurs de l’ñge d’or hollywoodien295. Bref, une musique inclassable, aux antipodes des canons de la musique post- romantique, qui adhĂšre au projet du rĂ©alisateur trĂšs Ă©loignĂ© du film Ă  l’antique. 296 Blanshard – Shahabudin 2011 p. 216 The Return of the Epic ? ». 297 La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Rome une collaboration amĂ©ricano-britanno-italienne diffusĂ©e pour la premiĂšre ... 298 De Baecque 2013, p. 72-73, considĂšre que la violence des combats est une caractĂ©ristique du nĂ©o-pĂ©p ... 299 Bartholeyns 2013, p. 129-130. 300 Bigorgne 2004, p. 59-60. 301 Bigorgne 2004, p. 63. De Baecque 2013, p. 75 sur les citations de la peinture de GĂ©rĂŽme et Alma Tad ... 302 Sur cette trompette gauloise, inconnue des Germains Vendries 1999. 303 Fleischhauer 1964, fig. 18-19 et 25. 304 Jacobelli 2003, fig. 77 relief de la nĂ©cropole de la porte de Stabies 20-50 ap. 305 DĂ©couvert en 1879, conservĂ© au musĂ©e de l’Aquila cf. Fleischhauer 1964, p. 54-55 ; Baudot 1973, p ... 40La rĂ©alisation de Gladiator, dont le succĂšs commercial et critique sonne le renouveau du pĂ©plum aprĂšs une longue Ă©clipse entre 1964 et 2000, annonce-t-elle l’amorce d’une dĂ©marche plus documentĂ©e ou plus novatrice296 ? Il est certain que cette production hollywoodienne, d’un point de vue stylistique, se caractĂ©rise par un rĂ©alisme plus cru qui est devenu une marque de fabrique dans les rĂ©alisations rĂ©centes et en particulier dans la sĂ©rie TV Rome qui a rencontrĂ© un grand succĂšs public entre 2005 et 2007297. Certains choix introduisent une diffĂ©rence comme cette façon de traiter la guerre avec une vision mieux documentĂ©e, plus dure et plus rĂ©aliste des combats entre les lĂ©gions de Rome et les barbares298. A. de Baecque considĂšre Ă  cet Ă©gard que le Romain s’est mĂ©diĂ©valisĂ© » parce qu’il est massif, en fourrure, et pousse des cris comme ses ennemis dans les froids bois du nord de l’Europe »299. Pour autant le scĂ©nario ne rĂ©serve aucune surprise dans la mesure oĂč le film reprend le thĂšme dĂ©jĂ  exposĂ© dans la Chute de l’empire romain 1963 – l’action se dĂ©roule sous le rĂšgne de Commode – et rĂ©utilise un certain nombre d’épisodes empruntĂ©s Ă  la tradition du pĂ©plum300. Mis Ă  part le recours prononcĂ© aux effets numĂ©riques pour les dĂ©cors de l’amphithéùtre ou du Forum, il y a peu d’innovations et ce qui frappe le spectateur, c’est bien plus la permanence des motifs car si Gladiator s’efforce de rester crĂ©dible et cohĂ©rent envers l’époque dĂ©crite 
 son patrimoine rĂ©fĂ©rentiel est avant tout celui du pĂ©plum et implique une distorsion Ă©vidente, presque nĂ©cessaire »301. On pouvait se demander si la façon de traiter la musique allait suivre la tradition ou s’en dĂ©marquer, mais elle reste fidĂšle au style hollywoodien post-romantique. Parmi les motifs les plus Ă©culĂ©s, on trouve les percussionnistes africains dans les gradins de l’arĂšne du ColisĂ©e qui font rĂ©sonner les tambours et les seules originalitĂ©s se rĂ©sument en trois Ă©pisodes. D’abord l’apparition visuelle – trop discrĂšte – du carnyx celtique, cette trompe verticale Ă  pavillon zoomorphe302, placĂ© dans les bras des Germains sur le champ de bataille situĂ© dans la forĂȘt, mais elle n’est montrĂ©e que de loin, Ă  l’arriĂšre-plan, au milieu des troupes barbares et ne rĂ©sonne jamais alors qu’il y aurait un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt sur le plan visuel et sonore Ă  utiliser ces trompes Ă  l’aspect effrayant. Ce film donne toutefois une autre image des barbares que celle montrĂ©e dans La chute de l’empire romain oĂč les Germains dansent dans leur village fait de huttes au son de la conque – un Ă©norme coquillage – et exĂ©cutent une improbable danse des bĂątons. D’autres Ă©lĂ©ments tendent Ă  se dĂ©marquer des habitudes grĂące Ă  l’apparition des liticines dans l’amphithéùtre de Rome Ă  la place des habituels tubicines et cornicines et ce choix du lituus Ă©tonne cette trompe d’origine Ă©trusque composĂ©e d’un long tube de bronze Ă  l’extrĂ©mitĂ© courbĂ©e303 car il n’existe qu’un relief de PompĂ©i pour tĂ©moigner de la prĂ©sence du liticen dans le cortĂšge des gladiateurs au premier siĂšcle de notre Ăšre304. Pour trouver un tel instrument, il faut remonter au Fabiola de Blasetti 1948 qui montre un joueur de lituus en gros plan lors des funĂ©railles du sĂ©nateur Fabien et une photo de plateau, immortalise un plan malheureusement coupĂ© au montage, oĂč les liticines dĂ©filent devant un temple accompagnĂ©s de tibicines et de cornicines fig. 32 dans une scĂšne qui est, Ă  l’évidence, une transposition vivante du tableau figurĂ© sur le relief funĂ©raire d’Amiterne305 fig. 33. Fig. 32 – Les funĂ©railles du sĂ©nateur Fabien SĂ©vĂšre devant le temple avec cortĂšge de liticines, tibicines et cornicines. Fabiola, 1948. D’aprĂšs Fabiola le livre-film, Tours, 1949, fig. 13. Fig. 33 – Relief d’Amiterne avec scĂšne de funĂ©railles. ClichĂ© MusĂ©e de l’Aquila reproduit avec l’aimable autorisation du musĂ©e de l’Aquila. 306 FondĂ© en 1996 et dirigĂ© par Walter Maioli, un ethnomusicologue italien auteur d’un livre sur les or ... 307 L’omniprĂ©sence de la flĂ»te, dans le morceau, Ă  la place de l’aulos, Ă©loigne l’auditeur des rĂ©alitĂ©s ... 308 Sur ces types de claquoirs articulĂ©s conservĂ©s dans les collections du MusĂ©e du Louvre Rutschowsk ... La derniĂšre innovation passe par l’insertion dans la bande-son de deux morceaux composĂ©s par le groupe italien Synaulia, spĂ©cialisĂ© dans la reconstitution et l’interprĂ©tation de la musique dite romaine306. Ces airs avec flĂ»te et tambourin, dĂ©filent en fond sonore, pour Ă©voquer les divertissements sous la tente des officiers aprĂšs la bataille contre les barbares, mais sans montrer les musiciens dans le champ de l’image. Il va sans dire que cet emprunt musical n’est en rien une contribution Ă  la recherche d’authenticitĂ©, et participe juste Ă  la rĂ©invention de la musique antique, en dĂ©pit de l’affichage scientifique de cet ensemble instrumental307. Quant au film Agora, rĂ©alisĂ© par l’espagnol Alejandro AmenĂĄbar 2009, il revisite l’AntiquitĂ© tardive Ă  Alexandrie Ă  l’époque d’Hypatia Ă  la fin du IVe siĂšcle, et permet d’introduire quelques innovations cependant trop limitĂ©es pour modifier profondĂ©ment la perception traditionnelle de la musique Ă  l’antique. Pour la premiĂšre fois, la musique est transposĂ©e sur la scĂšne d’un théùtre oĂč s’affichent les joueurs de tambours une fois de plus, de sistre et surtout un aulĂšte soliste dont la paire de tuyaux sont dotĂ©s de vĂ©ritables anches doubles dont on a voulu rendre le son en faisant entendre des launeddas sardes des clarinettes Ă  anche battante. Tout au plus remarque-t-on que les cornua des troupes du prĂ©fet d’Alexandrie produisent un son sourd et non pas Ă©clatant comme on a l’habitude de l’entendre dans la musique des pĂ©plums. La principale innovation rĂ©side dans les applaudissements du public rĂ©uni dans les gradins du théùtre lorsque les spectateurs agitent ensemble des claquoirs articulĂ©s en bois identiques Ă  ceux que l’on dĂ©couvre sur les sites romains et byzantins de l’Égypte308 et dont on ignore la fonction exacte. C’est une belle invention dont le rendu sonore est particuliĂšrement rĂ©ussi. 309 Sur ce retour au film grec aux États-Unis Ă  partir de 2004 Aknin 2009, p. 112-113 Troie, Alexan ... 310 Carayol 2012, p. 94-98. 311 Carayol 2012, p. 97. 41Musique grecque, romaine ou grĂ©co-romaine pour le pĂ©plum ? Certains procĂ©dĂ©s sont interchangeables d’un film Ă  un autre qu’il soit question de la GrĂšce ou de Rome. C’est ce que montrent les choix de James Horner pour la musique de Troie W. Peterson, 2004 Ă  la faveur d’un regain d’intĂ©rĂȘt rĂ©cent du cinĂ©ma amĂ©ricain pour l’histoire grecque309. Bien que consacrĂ© au monde hellĂ©nique, ce film rĂ©introduit des rĂ©fĂ©rences sonores et esthĂ©tiques bien connues gamme pentatonique, Ă©thos des modes, place considĂ©rable accordĂ©e aux cuivres et aux percussions, procĂ©dĂ©s de transposition lorsque le hautbois est chargĂ© de suggĂ©rer le son de l’aulos et la harpe celui de la lyre, motifs jouĂ©s Ă  l’unisson qui permettent de marquer son appartenance au genre de la musique dite de pĂ©plum310 et C. Carayol de conclure si l’on ne peut pas rĂ©ellement parler de musique spĂ©cifique pour le pĂ©plum, l’illusion est rĂ©ussie »311. 312 Solomon 1991, p. 276. 313 BoilĂšs 1975, p. 75. 42La musique participe bien Ă  la reconstruction cinĂ©matographique d’une AntiquitĂ© romaine entre imaginaire et rĂ©alitĂ©. Dans cette vaste entreprise qui vise Ă  s’approcher de la vraisemblance, il faut prendre en considĂ©ration plusieurs aspects. LĂ  oĂč la restitution des instruments de musique d’époque met en Ɠuvre l’étude des realia, le choix des scĂšnes musicales renvoie aux morceaux de bravoure du pĂ©plum tandis que la composition de la bande-son film score oblige Ă  jouer avec les codes musicaux parfois pour mieux les contourner. Depuis l’expĂ©rience de Quo vadis ?, il y a peu d’innovations majeures dans la musique des pĂ©plums. Qu’il s’agisse du dĂ©cor, des costumes ou de la musique, l’illusion reste le maĂźtre mot312 et il n’y a pas de raison de croire que les avancĂ©es de la connaissance scientifique dans le domaine de l’archĂ©ologie musicale, et plus prĂ©cisĂ©ment de la musique grĂ©co-romaine, trouvent un Ă©cho immĂ©diat dans la culture visuelle et sonore des rĂ©alisateurs de pĂ©plums. On aurait pu penser toutefois que la multiplication des expĂ©rimentations musicales allait modifier la perception de la musique Ă  l’antique. Depuis les annĂ©es 80, plusieurs ensembles instrumentaux revisitent le rĂ©pertoire antique et proposent une interprĂ©tation, au demeurant personnelle et souvent discutable, de la musique grecque Ă  partir des partitions conservĂ©es ou romaine en rĂ©inventant totalement et librement le rĂ©pertoire mais, Ă  part le court emprunt remarquĂ© dans Gladiator, l’influence de ces musiques sur les rĂ©alisateurs est nulle. L’équation est toujours la mĂȘme Ă  ce jour, il n’existe aucun tĂ©moignage de musique romaine Ă©crite les nouveaux papyrus dĂ©couverts ces derniĂšres annĂ©es ne portent que les traces de la musique grecque mĂȘme si les documents sont souvent d’époque romaine et la connaissance de la musique antique n’a pas progressĂ© en dehors du milieu des spĂ©cialistes Ă  la diffĂ©rence de la musique baroque ou Ă  un moindre degrĂ©, de la musique mĂ©diĂ©vale. La voie qui semble la plus appropriĂ©e consiste Ă  adhĂ©rer aux codes supposĂ©s de la pĂ©riode, en intĂ©grant une sĂ©rie de signes musicaux et de procĂ©dĂ©s stylistiques de façon Ă  concevoir une musique suffisamment Ă©trange Ă  l’oreille, mais pas trop, censĂ©e ĂȘtre reprĂ©sentative de la pĂ©riode antique ; autant de traits archĂ©typaux qui forment la reprĂ©sentation symbolique d’une Ă©poque »313. 43Il y a bien plusieurs styles de musique pour le pĂ©plum et plusieurs façons de concevoir la musique du film en costumes. Le parti pris le plus rĂ©pandu est celui des brassages temporels faisant de l’anachronisme une valeur synthĂ©tique » P. Berthomieu, c’est-Ă -dire une musique Ă©clectique adossĂ©e aux traits distinctifs du courant postromantique au milieu de laquelle on peine Ă  identifier quelques stĂ©rĂ©otypes sonores de l’époque en question alors qu’un minimum de signes rĂ©fĂ©rentiels sont indispensables pour maintenir l’illusion de la vraisemblance. En rĂ©alitĂ©, les pĂ©plums rĂ©cents montrent que les compositeurs ne se donnent mĂȘme plus la peine d’introduire un style archaĂŻsant et se contentent d’insĂ©rer une musique en phase avec le style Ă©pique le plus basique dans la pure tradition hollywoodienne tonale et symphonique c’est le cas dans Gladiator. Le retour en force du pĂ©plum ces derniĂšres annĂ©es aux États-Unis semble plaider pour une permanence de la tradition forgĂ©e Ă  Hollywood mais, il faut bien le reconnaĂźtre, souvent appauvrie ou pour le moins rĂ©duite Ă  quelques Ă©lĂ©ments clefs. Il y a peu de raisons de croire Ă  l’émergence prochaine d’une bande sonore en rupture avec les habitudes tant la façon de concevoir aujourd’hui le pĂ©plum obĂ©it au principe de continuitĂ© stylistique et thĂ©matique sauf Ă  considĂ©rer qu’un rĂ©alisateur atypique se risque Ă  revisiter les rĂšgles du pĂ©plum et ses codes musicaux. La rĂ©alisation annoncĂ©e du remake de Ben Hur en 2016 pour la MGM et la Paramount dans les studios de CinecittĂ  permettra de juger sur piĂšce. AprĂšs l’époque des expĂ©riences, des projets ambitieux et des grands compositeurs Rozsa, North et Tiomkin, voici venir le temps du dĂ©senchantement. Mais que sont nos lyres et nos trompettes devenues ? Haut de page Bibliographie Adam 2004 = Adam, La question des sources archĂ©ologiques, dans Lafont-Couturier 2004, p. 112-119. Aknin 2009 = L. Aknin, Le pĂ©plum, Paris, 2009. Amalvi – Amy de la BrĂštĂšque 2006 Chr. Amalvi et Fr. Amy De la BrĂštĂšque, Moyen Âge postĂ©ritĂ© du, dans L. Gervereau dir., Dictionnaire mondial des images, Paris, 2006. Amaya 1962 = M. Amaya, The Roman World of Alma-Tadema, dans Apollo, 76, 1962, p. 771-772. Amedick 1991 = R. Amedick, Vita privata auf Sarkophagen, Berlin, 1991. Amy de la BretĂšque 1992 = Fr. Amy de la BretĂšque, Le film en costumes un bon objet ?, dans CinĂ©ma et histoire. 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Complete Soundtrack Collection Supplemental Liner Notes qui propose toutes les versions et reproduit les commentaires de Rozsa sur les pochettes de disque successives. AprĂšs la premiĂšre version en 1959, Rozsa intervint Ă  deux reprises pour rĂ©enregistrer en 1967, avec le Nuremberg Symphony Orchestra pour Capitol Records, et en 1977, pour Decca Records avec le National Philharmonic Orchestra and Chorus. En 1996, Rhino records Ben-Hur Complete soundtrack collection rĂ©unit en deux CD l’intĂ©gralitĂ© des versions. Haut de page Note de fin 1 Entretiens dans Le Monde, 3 octobre 2014, p. 5. 2 La question est posĂ©e par Krier 2003, p. 87. 3 Il n’existe pas de travaux, Ă  ma connaissance, sur la musique de film historique pour le monde hĂ©braĂŻque, Ă©gyptien ou grec dans le cinĂ©ma. Les Ă©tudes menĂ©es sur le thĂšme de la musique Ă  l’antique dans les pĂ©plums sont rares. Il faut mettre en avant l’article pionnier de Jon Solomon Solomon 1991, un universitaire amĂ©ricain spĂ©cialiste de l’AntiquitĂ© classique, qui travailla sur les Harmoniques du thĂ©oricien de la musique PtolĂ©mĂ©e et qui est l’auteur remarquĂ© d’un livre Ă  succĂšs The Ancient World in the Cinema Solomon 2001. Du cĂŽtĂ© des spĂ©cialistes du cinĂ©ma, on retiendra l’article consacrĂ© Ă  la musique de Miklos Rozsa par Gian Lhassa Lhassa 1983 repris Ă  l’identique dans Lhassa 2003 ; cette Ă©tude ne se limite pas Ă  Rozsa car l’auteur passe en revue les solutions proposĂ©es par les compositeurs pour plusieurs pĂ©plums, mais les informations sur la musique antique sont peu fiables ; Chanudaud 2000, utilise l’autobiographie de Rozsa, Double Life, pour retracer les choix du compositeur ; Cook 2010, p. 165-171 analyse la musique de Quo vadis ? Les spĂ©cialistes de musique de films ont plutĂŽt privilĂ©giĂ© A. North et surtout N. Rota tandis que les musicologues ont concentrĂ© leur attention sur les expĂ©riences de Rozsa, mais davantage pour la musique de Ben-Hur que celle de Quo vadis ? Wescott 1989, Ă©tudie les principales sĂ©quences musicales de Ben Hur. Il faut ajouter la synthĂšse, brĂšve mais Ă©clairante, de Krier 2003 mais sans rĂ©fĂ©rence Ă  Rozsa. 4 Une synthĂšse sur l’AntiquitĂ© au cinĂ©ma par Wieber-Scariot 1999, s. v. Film, col. 1133-1141 quelques lignes sur la musique col. 1137-1138. 5 Cet aspect liĂ© au contexte idĂ©ologique – en l’occurrence la guerre froide pour les films des annĂ©es 50 –, largement exposĂ© dans les Ă©tudes sur le pĂ©plum, ne sera pas abordĂ© ici. 6 Sur le cinĂ©ma et l’histoire culturelle Poirrier 2004, p. 159-169 ; De Baecque 2008, p. 26, cite Marc Ferro Ă©tudier le film, l’associer au monde qui le produit ». 7 La catĂ©gorie dite Ă©pique The Hollywood epic englobe des films consacrĂ©s Ă  d’autres pĂ©riodes de l’histoire, de Robin des bois aux Trois mousquetaires. Elley 1984, passe en revue le rĂ©pertoire des films Ă©piques depuis les films bibliques jusqu’au Cid p. 125-126 pour Quo vadis ?. 8 Sur l’origine du mot, cf. Aziza 1998, p. 10-11 ce sont les critiques de cinĂ©ma qui ont pris l’habitude de parler de pĂ©plum » Ă  partir de 1961 ; Aziza apporte une nuance entre le pĂ©plum et le film Ă  l’antique ». Par convention, je garde ici le terme de pĂ©plum. 9 Blanshard – Shahabudin 2011, p. 39 et 43 Ă  la mĂȘme Ă©poque, on ne note qu’un Alexander The Great 1956 et The 300 Spartans 1962 qui ont Ă©tĂ© des Ă©checs. 10 Voir le dossier l’AntiquitĂ© Ă  Hollywood » dans Positif, 468, 2000, p. 80-104. Sur le contexte de l’émergence de cette sĂ©rie Blanshard – Shahabudin 2011, p. 36-37. 11 Questo Ăš il cinemascope », Cinema Nuovo, 1 Giugno 1953/12, p. 335-337 cette innovation technique largement illustrĂ©e par les photos extraites de The Robe. C’est un procĂ©dĂ© de cinĂ©ma sur Ă©cran large exploitĂ© en 1953 par la Twentieth Century Fox l’image est comprimĂ©e lors de la prise de vues et Ă©largie lors de la projection. En rĂ©alitĂ©, le procĂ©dĂ© n’était pas encore au point techniquement pour The Robe car l’anamorphose qui Ă©tire l’image fait ressortir le grain, crĂ©e de la distorsion et accentue la saturation des couleurs cf. Martin 2013, p. 55. Voir aussi les imperfections signalĂ©es lors de la sortie en France de Quo vadis ? dans Le Monde, 06-10-1953 et Les Lettres françaises, 8-10-1953. 12 Solomon 1996, p. 113-114. 13 Bourget 2002, p. 56-57 et 175. 14 Sur la liste des films avant celui de 1950, voir Aziza 1998, p. 174 1901, 1910, 1912, 1913, 1924. 15 Ce film est sorti aux États-Unis en novembre 1951, au Royaume-Uni en janvier 1952, en Italie en mars 53, en France en octobre 1953. 16 Il Quo vadis ? Sta per terminare », Rivista del cinematografo, n° 10, XXIII, ottobre 1950, p. 6. 17 Chiffres fournis par la sociĂ©tĂ© de production et citĂ©s dans l’article du Monde, 6/10/1953 Quo vadis ? film baleine ». 18 Blasetti rĂ©alise plusieurs films en costumes dans les annĂ©es 30-40 cf. Verdone 2007, p. 196. 19 Sur Quo vadis ? Wyke 1997, p. 138-146 pour le contexte ; Solomon 2001, p. 216-221 ; Cyrino 2005, p. 7-33. Une bonne introduction dans Blanshard – Shahabudin 2011, p. 36-57. 20 De Baecque 2013, p. 72-73, dresse le corpus du nĂ©o-pĂ©plum Gladiator, Troie, Alexandre, les 300 et la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Rome. 21 Je laisse de cĂŽtĂ© le film pastiche comme OK NĂ©ron M. Soldati, 1951 oĂč le monde contemporain vient se mĂȘler au monde antique et oĂč les musiciens modernes cĂŽtoient les Romains de l’AntiquitĂ©. 22 Siclier 1962, p. 27. 23 Bourget 2002, p. 231-234, parle d’un haut degrĂ© d’imbrication » entre Hollywood et CinecittĂ . 24 Il fut assistant pour la MGM lors de Quo vadis ? 1951 en particulier pour tourner les scĂšnes de l’incendie de Rome et pour la Warner Brothers lors de HĂ©lĂšne de Troie 1954 Solomon 1996 p. 115. 25 Sur ce rapprochement entre le cinĂ©ma italien et amĂ©ricain dans le cadre du pĂ©plum Schifano 1995, p. 66. 26 Hugues 2011, p. 49 p. 50-75 pour la prĂ©sentation des pĂ©plums tournĂ©s Ă  cette pĂ©riode. 27 Dell’Acqua 1953, p. 271 dĂ©clare dans la revue Cinema Nuovo Vogliono bruciare il neorealismo suonando la cetra di Nerone » et parle d’un retour au passĂ© » et d’un fantasme anachronique » des Italiens pour le pĂ©plum. 28 Fourcart 2012, p. 90-93. 29 Sur la diffĂ©rence entre le pĂ©plum italien et amĂ©ricain sur ce point Siclier 1962, p. 31. 30 Eloy 1996, p. 52-57 Ă  propos des dĂ©cors, des accessoires et des costumes. 31 Becker, Rivette et Truffaut 1956, p. 5-6 Hawks parle d’un historien français » il s’agit de Lauer qui n’est pas nommĂ© ; il affirme avoir voulu faire un film aussi rĂ©aliste que possible » et Ă©voque les recherches sur l’architecture, les uniformes, la vaisselle et mĂȘme les instruments de musique ; Howard 1978, p. 63. 32 Bourget 1992, p. 26-27. 33 Cette tradition est parfois ancienne pour rĂ©aliser Fabiola, 1914 Guazzoni utilisa les compĂ©tences de R. Kanzler, secrĂ©taire de la Commission Pontificale d’Art SacrĂ©, qui faisait des confĂ©rences sur les catacombes, afin d’obtenir des conseils sur les costumes et la scĂ©nographie Cracolici 2013, p. 70. 34 Ferro 1985, p. 109 qui figurent Ă©garĂ©s, dans quelque coin du gĂ©nĂ©rique ». 35 La rĂ©alisation de Quo vadis ? fut d’abord confiĂ©e Ă  John Huston et au producteur Arthur Hornblow mais le script fut jugĂ© insatisfaisant, et au bout d’une annĂ©e, le duo fut congĂ©diĂ© par la MGM et remplacĂ© par Le Roy et Zimbalist Thomas 1971, p. 74. Gray est crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique du film lyric compositions and historical adviser ». 36 Le Roy 1974, p. 174. 37 Freyman 1959, p. 8 un professeur de l’universitĂ© de JĂ©rusalem fut consultĂ©. 38 Simsolo 1999, p. 53 la spĂ©cialiste, dont Leone ne donne pas le nom, aurait dĂ©clarĂ© Ă  Wyler qui lui demandait si les accessoires et costumes Ă©taient fidĂšles il faut tout brĂ»ler ! » 39 PubliĂ©s entre 1935 et 1975 en onze volumes le troisiĂšme tome s’intitule Caesar and Christ. A History of Roman civilization and of Christianity from the Beginnings to AD 325, New York, 1944 ; il publia Ă©galement The Lessons of History. 40 Wyke 1997, p. 185 ; Winkler 1995, p. 138-154 pour l’analyse de The Fall of the Roman Empire de A. Mann avec des parallĂšles avec le rĂ©cit de Gibbon. 41 Junkelmann 2004, p. 51 et 173 sa collaboration ne fut toutefois pas officielle ; le point de vue de Coleman sur son expĂ©rience voir p. 44-45 ; Blanshard – Shahabudin 2011, p. 222. Il est vrai que son Ă©tude sur le TraitĂ© des spectacles de Martial – description des jeux organisĂ©s dans l’amphithéùtre de Rome sous les Flaviens – lui donnait sur ce point une compĂ©tence prĂ©cise pour aborder la gladiature Ă  Rome et les spectacles montrĂ©s dans le ColisĂ©e cf. Coleman 2006 et un article remarquĂ© sur la cruautĂ© des jeux de l’arĂšne Coleman 1990, p. 44-73. 42 De Baecque 2013, p. 78. 43 Hirsch 1978, p. 29. 44 Un thĂšme majeur dans les productions d’Hollywood Hirsch 1978, p. 69. 45 On a beaucoup Ă©crit sur cet aspect du pĂ©plum des annĂ©es 50 marquĂ© par le souvenir du fascisme et du nazisme mais aussi par l’expĂ©rience contemporaine de la guerre froide. Cf. Wyke 1994 et 1997 ; De Chambrun 2008, p. 293-294 ; Blanshard – Shahabudin 2011, p. 47-53 je ne suis pas certain que les spectateurs occidentaux aient perçu en 1953 le bannissement de PĂ©trone et sa condamnation comme une allusion aux listes noires des communistes comme le proposent la plupart des auteurs. M. Ferro considĂšre que Ben Hur et Quo vadis offrent des sujets consensuels le destin du peuple juif et la naissance du christianisme qui Ă  l’époque Ă©vitent de diviser les AmĂ©ricains Ferro 1993, p. 232. De Baecque 2013 pour l’arriĂšre plan idĂ©ologique du nĂ©o-pĂ©plum. 46 Ustinov 1977, p. 225-226 no nation can make Roman pictures as well as the Americans. The Romans were pragmatic, a people of relaxed power with nouveau-riche lapses of taste. They too believed in the beneficence of a atrium living, in pampering the body with steam and the laying on of heavy hands after the excesses of a four-star cuisine. They too believed in dressing for comfort, and the intrigues in their senate matched anything in Washington, while their total belief in American know-how in Vietnam. They too granished their official walls with flags and eagles, and eventually the Roman way of Life was all-important, being practised even when the Later Emperors were of Iberian or Dalmatian origin ; it mattered little, what mattered was a family feeling, a modus vivendi wich was sometines coarse, sometimes civilized and sometimes violent and cruel, and yet, ever, unmistakably, Roman ». La mĂȘme idĂ©e est dĂ©veloppĂ©e avec d’autres arguments dans Thomas 1971, p. 76. 47 Wyke 1997, p. 22-33 ; Dyson 2001, p. 67 ; Winkler 1995, p. 148 cite le discours d’un vieux sĂ©nateur dans La chute de l’empire romain sur le thĂšme de l’empire et de la domination. De l’aveu de W. Wyler, le choix de Ben Hur s’expliquerait davantage par les valeurs du film la lutte pour la libertĂ©, le combat contre l’intolĂ©rance religieuse et raciale et contre la tyrannie que pour ses effets spectaculaires Wyler 1960, p. 370. 48 Voir la liste donnĂ©e par Aknin dans Aziza 1998, p. 127 mĂȘme si aucun ne s’est spĂ©cialisĂ© dans le genre, on trouve tous les grands rĂ©alisateurs de cette Ă©poque Ă  l’exception de Hattaway et Ford. 49 Sorlin 1974, p. 273 et 255. 50 Gili 1978, p. 125. 51 Barthes 1970, p. 27-28 Les Romains au cinĂ©ma » ; Bartholeyns, 2013, p. 129 reprend cet exemple chaque pĂ©riode du cinĂ©ma, parfois d’une dĂ©cennie Ă  l’autre, possĂšde sa maniĂšre propre de reprĂ©senter le passĂ© ». 52 Voir la remarque sur le cinĂ©ma mĂ©diĂ©valisant dans Pittagula –Salotti 2000, p. 6. 53 Cotta Ramosino – Dognini – Cotta Ramosino 2004 cet ouvrage se veut u ne introduction Ă  la fois thĂ©matique et chronologique sur le pĂ©plum avec une filmographie Ă  la fin du volume oĂč sont intĂ©grĂ©s des films qui n’appartiennent pas forcĂ©ment Ă  la tradition hollywoodienne. 54 Pucci 2008, p. 108. 55 Sur le Moyen Âge au cinĂ©ma Amy de la BretĂšque 2004, p. 14 ; Amalvi – Amy de la BretĂšque 2006, p. 709. 56 Sorlin 1974, p. 255, 273 et 277 sur les caractĂšres du film historique il met au prĂ©sent des Ă©vĂšnements passĂ©s, il emploie des stĂ©rĂ©otypes et des images codĂ©es, il propose une vue gĂ©nĂ©rale sur les caractĂšres dominants d’une Ă©poque ». On trouvera une sĂ©lection de films Ă  caractĂšre historique classĂ©s par pĂ©riodes de la PrĂ©histoire jusqu’à la guerre d’Irak dans Evin, 2013. 57 Sorlin 1974, p. 254. 58 Pittagula – Salotti 2000, p. 5 ; Amy de la BretĂšque 2004, p. 1050-1069 sur les passages obligĂ©s ; RibĂ©mont 2014, p. 92 et 94. 59 Milani 1955, p. 706. DeMille tourne Les Dix commandements en 1923, Le roi des rois en 1927, The sign of the cross en 1932, Cleopatra en 1934 et enfin son remake des Dix commandements en 1956. 60 Hirsch 1978, p. 29. 61 Brunetta 1979, avec fig. dans le cahier de photographies. Les Ă©normes bornes du cirque sont reprises jusque dans le Gladiator de Ridley Scott comme un Ă©lĂ©ment incontournable du paysage de l’arĂšne alors qu’elles n’ont aucune raison d’ĂȘtre dans un amphithéùtre clichĂ© dans Junkelmann 2004, fig. 143. Fourcart 2012, p. 105. 62 Un clichĂ© qui s’impose dans les ouvrages d’histoire dĂšs le XIXe s. alors qu’il n’existe qu’un seul texte sur cet aspect JuvĂ©nal, Satires, III, 36 et que ce geste n’est jamais montrĂ© dans l’iconographie de la gladiature Ă  Rome. Voir la mise au point de Corbeill 2004 sur la question du pouce. 63 Winkler 2001, p. 59 et note 13 ; Wyke 1994, p. 22, Ă  propos du film Quo vadis ? de 1951. 64 Comme le note Eloy 1988, p. 247. 65 Eloy 1995, p. 21-22, cite le tĂ©moignage du dĂ©corateur français LĂ©on Barsacq dĂ©couvrant les statues. Je remarque en outre que la statue de l’Apollon Ă  la lyre que croise le char de Vinicius au pied du palais de NĂ©ron est fort peu canonique par sa posture avec la lyre brandie trĂšs haut dans la main droite et on se demande oĂč les dĂ©corateurs sont allĂ©s chercher leur modĂšle photo dans Eloy 1988, fig. 1, p. 247. 66 Si ce n’est cet effort pour habiller diffĂ©remment les soldats. 67 Becker – Rivette – Truffaut 1956, p. 6 ; Howard 1978, p. 83-84 ; Bourget 1992, p. 136-137 ; Fourcart 2012, p. 90. 68 Sergio Leone dĂ©clarait Ă  propos des pĂ©plums il faudrait toute une vie pour en vĂ©rifier l’authenticitĂ©, Ă©tudier cette pĂ©riode et n’en rien trahir » citĂ© dans Simsolo 1999, p. 63. 69 Aknin 2009, p. 4. Sur les caractĂšres du pĂ©plum entre fantaisie et reconstitution historique Lapena Marchena 2007, p. 205-221. 70 Dumont 2011, p. 74 ; sur le pĂ©plum et la question de la vĂ©ritĂ© historique Fourcart 2012, p. 90-93. 71 G. Duby fait part de son embarras sur ce point lorsqu’il travailla sur le projet de film sur la bataille de Bouvines cf. Duby dans Delage et Guigueno 2004, p. 231-232 je proclame le droit qu’à l’historien d’imaginer. Cependant son devoir est aussi de contenir son rĂȘve dans les limites du connaissable, de demeurer vĂ©ridique et de veiller Ă  s’interdire tout anachronisme ». 72 Gili 1999, p. 93 ; Fourcart 2012, p. 79. 73 Solomon 2001, p. 14 ; Della Casa – Giusti 2013, p. 244. 74 Cooke 2004, p. 191. 75 Fourcart 2012, p. 39. 76 Hugues 2011, p. 65. 77 Cooke 2004, p. 191. 78 Sur ces questions BoilĂšs 1975, p. 75-77 et Krier 2003 qui commente la grille de lecture de BoilĂšs appliquĂ©e au pĂ©plum. 79 Ce problĂšme est soulevĂ© par BoilĂšs 1975, p. 75-76 le symbole musical doit ĂȘtre compris par le spectateur, et en mĂȘme temps ĂȘtre reliĂ© au style musical de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e et compatible avec le style du compositeur. 80 Lhassa 1983, p. 49. 81 Sur l’impact du cinĂ©mascope Wyke 1997, p. 29. 82 Comme le martelait Mervyn Le Roy Ă  propos du projet Quo vadis ? I knew the enormity of the project 
 » and I wanted to make a spectacle » Le Roy 1974. 83 Steiner composa plus de 250 musiques de films de King Kong 1933 Ă  Ouragan sur le Caine 1954. Une dĂ©finition de la musique de Steiner dans Sanvoisin 2014, p. 55-56. 84 Hirsch 1978, p. 53 ; Berthomieu 2004, p. 22. 85 Le leitmotiv est hĂ©ritĂ© de la musique wagnĂ©rienne c’est un thĂšme reconnaissable par son contenu mĂ©lodique et rythmique qui revient plusieurs fois pour caractĂ©riser un personnage ou un sentiment. 86 Les derniers jours de PompĂ©i de E. Bullwer Lyton en 1834, Fabiola ou l’Eglise des catacombes du cardinal Wiseman en 1858, Ben Hur de L. Wallace en 1880, Quo vadis ? de H. Sienkiewicz en 1896, The Robe de L. C. Douglas en 1942, Spartacus de H. Fast en 1951, La chute de l’empire romain de l’amĂ©ricain H. Whittington. En revanche, The sign of the cross est une piĂšce de théùtre signĂ©e W. Barrett 1895. 87 Dans le roman de Sienkiewicz, les allusions Ă  la pratique de la cithare et du chant chez NĂ©ron sont trĂšs appuyĂ©es et il est question aussi des sons du sistre, de la sambuque Ă©gyptienne [une harpe] ou de la flĂ»te grecque » sur le forum chap. II et il y a aussi les instruments de musique du banquet dans le palais de NĂ©ron chap. VII avec le vacarme discordant de cithares, de luths, de cymbales armĂ©niennes, de sistres Ă©gyptiens, de trompes et de cors » et l’auteur redouble d’érudition en introduisant le nablium – un instrument Ă  cordes citĂ© par Ovide Art d’aimer, III, 327-328 - dans les mains de Terpnos ; au chap. XXXVI on trouve la liste des instruments de l’empereur harpe, luth grec, luth hĂ©braĂŻque ou Ă©gyptiens, lyres, phormynx, cithares, flĂ»tes, buccins, cymbales » ; sans oublier la fanfare des cors et des trompes » chap. XLVII. 88 Il ne semble pas en revanche que les romans Ă  l’antique de Jean Bertheroy – alias Berthe Le Barillier – souvent Ă©ditĂ©s dans des versions abondamment illustrĂ©es, La danseuse de PompĂ©i 1899 ou Le Mime Bathylle 1894, aient exercĂ©s une influence sur les scĂ©naristes alors qu’ils proposaient des sujets en rapport avec le monde de la musique et qu’ils Ă©taient documentĂ©s Ducrey 2013, p. 323, montre que Le mime Bathylle reprend des passages tirĂ©s d’AthĂ©nĂ©e ou de Lucien Sur la danse traduit depuis 1866 par E. Talbot mais ils furent beaucoup plus confidentiels et limitĂ©s au lectorat français. 89 Parfois le titre du roman est conservĂ© mais l’histoire est totalement diffĂ©rente Les derniers jours de PompĂ©i, 1932 et dans la plupart des cas elle est arrangĂ©e en partie qu’il s’agisse de Fabiola 1948 ou Quo vadis ? 1950, souvent pour modifier l’épilogue. 90 ClichĂ© du cirque de Niblo dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli, 2008, fig. 72 les Atlantes ont toutefois un aspect diffĂ©rent. 91 Bourget 1992, p. 61-65. 92 Sur l’influence des peintres victoriens sur le genre Ă©pique Hirsch 1978, p. 31. 93 On sait Ă  quel point il avait fascinĂ© les premiers rĂ©alisateurs de pĂ©plums comme Guazzoni pour son Quo vadis ? 1912 Blom 2001, p. 281-296 examine les influences directes et indirectes de GĂ©rĂŽme sur le public au moment de la rĂ©alisation de Quo vadis ? Guazzoni avait transposĂ© Ă  l’écran la mise en scĂšne de Pollice verso 1874 et La priĂšre des ChrĂ©tiens Ă  une Ă©poque oĂč GĂ©rĂŽme n’était pas encore Ă  la mode. 94 Voir Blanshard – Shahabudin 2011, p. 224 et fig. 20. On raconte que Walter Parkes, producteur chez Dreamworks, aurait convaincu Ridley Scott de faire le film Gladiator en lui montrant une reproduction du Pollice verso de GĂ©rĂŽme citĂ© dans Blom 2001, p. 281 et dans Cyrino 2005, p. 225. 95 Seul le cornicen, reprĂ©sentĂ© sur une peinture du parapet de l’amphithéùtre de PompĂ©i, a inspirĂ© GĂ©rĂŽme pour rĂ©aliser une sculpture en bronze d’un gladiateur sonnant de la trompe Cugnier – Ackermann 1981, fig. 183 Ă©preuve en plĂątre, mais cette reprĂ©sentation n’a jamais Ă©tĂ© reprise dans les pĂ©plums. Sur son souci de documentation archĂ©ologique Moreau-Vauthier 1906, p. 65-66 et 152 avec la dĂ©couverte du casque de gladiateur de PompĂ©i et l’utilisation des moulages des armures rĂ©alisĂ©es au musĂ©e de Naples par le gĂ©nĂ©ral de Reffye envoyĂ© par NapolĂ©on III. 96 ClichĂ© dans Niblo – Raynaud p. 33. 97 Un plan du triomphe de CĂ©sar, avec les jeunes filles chargĂ©es de fleurs. On les retrouve dans l’arĂšne lors de l’inauguration des jeux dans The sign of the cross 1932. 98 Ce motif est inspirĂ© du tableau d’Alma Tadema, La primavera 1894 cf. Pucci 2008, p. 108 et fig. 1-2. 99 Le film qui reprend exactement le mĂȘme dĂ©cor pompĂ©ien et la mĂȘme disposition des personnages Modesti Pauer 2009, fig. 23-24. 100 Les roses d’Heliogabale, 1888 une aulĂšte joue lors du banquet ; dans Printemps, 1894 un joueur d’aulos traversier marche en tĂȘte du cortĂšge ; The triumph of Titus, 1885 les aulĂštes sont Ă  l’arriĂšre-plan au fond Ă  droite ; A Harvest festival 1880, montre une bacchante qui danse avec son tambourin accompagnĂ©e par un aulĂšte ; On the road to the Temple of Ceres, 1879 aulĂštes et jeunes filles au tambourin ; FĂȘtes des vendanges , 1871 femmes aulĂštes et femmes au tambourin ; A Dedication to Bacchus, 1889 tambourins, cymbales et femmes aulĂštes. Voir De Caro – Querci 2007 sur les rapports du peintre avec l’AntiquitĂ© romaine et surtout Barrow 2014 qui cerne les sources d’inspiration du peintre et son souci de documentation. 101 Amaya 1962, p. 771 et p. 772 sur sa documentation photographique sur l’AntiquitĂ© 168 volumes aujourd’hui conservĂ©e Ă  la bibliothĂšque de l’UniversitĂ© de Birmingham et p. 774 sur l’influence de son voyage en Italie il visita PompĂ©i, du journal de fouilles de PompĂ©i de G. Fiorelli 1861-62 et des ouvrages illustrĂ©s de Roux, Herculanum et PompĂ©i. Sur la documentation livresque et archĂ©ologique utilisĂ©e par Alma cf. Johnston 1991, p. 30-35. 102 Malamud 2001, p. 49-57 et 52-53. 103 Blades 2001b, p. 800 Berlioz avait en effet observĂ© sur place les cymbales pompĂ©iennes. Solomon 1991, p. 266, cite d’autres exemples avec Debussy et Verdi. 104 Huntley – Manvell 1975, p. 113, pour sa capacitĂ© Ă  changer de style selon les sujets traitĂ©s. 105 Bourget 2002, p. 198. 106 Une illustration d’acteurs en costumes pour les toga plays » dans Junkelmann 2009, fig. 37 et p. 89. 107 RapĂ©e 1925, p. 192 et Preston 1994, p. 27-29. Il existait des thĂšmes musicaux tout prĂȘt adaptĂ©s aux diffĂ©rents types de films musique chinoise, russe, Ă©gyptienne
 et Ă  la variĂ©tĂ© des thĂšmes le nain, les cannibales, les BohĂ©miens
. 108 Fourcart 2012, p. 90 codifiĂ© Ă  l’extrĂȘme et structurellement ritualisĂ©, chaque film rĂ©itĂšre les poncifs narratifs et les clichĂ©s esthĂ©tiques des prĂ©cĂ©dents ». 109 Hirsch 1978, p. 32. 110 C’est le cas par exemple dans Les derniers jours de PompĂ©i dans la version de Shoedsack et Cooper 1935 la musique se rĂ©duit aux trompettes de l’amphithéùtre. 111 Voir Quo vadis ? de Guazzoni 1913 clichĂ© reproduit dans Brunetta 1979, fig. 17 deux cornicines se tiennent Ă  l’arriĂšre de la loge de l’empereur. 112 North 2003, p. 132. La dĂ©couverte d’embouchures de tubae romaine avec un grain Ă©troit et une cuvette resserrĂ©e, comme sur les embouchures de nos trompes de chasse, va dans le sens d’une sonoritĂ© Ă©clatante Vendries 2007. 113 Fourcart 2012, p. 105. 114 Sur l’omniprĂ©sence de l’amphithéùtre dans le pĂ©plum Fourcart 2012, p. 133. Si d’aventure aucune scĂšne n’est prĂ©vue dans le cirque alors il reste la possibilitĂ© d’intĂ©grer une course de chars en plein air comme le fait M. Le Roy dans Quo vadis ? ou A. Mann dans La chute de l’empire romain. 115 ClichĂ© dans Elley 1984, fig. 4. 116 Quintilien, Institution oratoire, I, 10, 14. Pourtant les reliefs romains avec scĂšnes de triomphe montrent peu de musiciens un ou deux trompettistes suffisent Ă  suggĂ©rer la prĂ©sence des cuivres or ils devaient ĂȘtre forcĂ©ment bien plus nombreux, mais on ignore leur nombre exact lors du dĂ©filĂ© Beard 2007, p. 221-222. Sur l’importance des trompettes dans la musique Ă  Rome Wille 1967, p. 75-104 ; Baudot 1973, p. 29-35. 117 Sur cette modification introduite par Auguste cf. Hickson 1991 seul l’empereur et ses Ă©ventuels successeurs dĂ©signĂ©s peuvent triompher. 118 Pucci 2008, p. 108-111, dĂ©crit les scĂšnes principales de triomphe dans une sĂ©lection de films depuis Quo vadis 1951, Ben Hur, La chute de l’empire romain, Gladiator jusqu’à la sĂ©rie Rome 2005. 119 Voir les installations sur la via del Impero lors du dĂ©filĂ© d’Hitler Ă  Rome en mai 1938 Roma pavesata », Capitolium, 7, 1938, p. 226-229 avec les grandes enseignes dressĂ©es au bord de la via dans le style des enseignes romaines ; ce reportage dans la mĂȘme revue est suivi par un autre sur Gli ingressi trionfali di Roma » avec un rappel des triomphes antiques. Cf. Blanshard – Shahabudin 2011, p. 51 sur la mise en scĂšne de cet Ă©vĂšnement par Mussolini dans un dĂ©corum Ă  l’antique. Voir aussi La Rocca 2008, p. 34 et fig. 2, qui analyse le dĂ©filĂ© de ClĂ©opĂątre dans Rome dans le film ClĂ©opĂątre 1963. Sur les rĂ©miniscences des thĂšmes et de l’imagerie fasciste dans Quo vadis ? Winkler 2001, p. 55-58 la scĂšne du triomphe est Ă©voquĂ©e p. 57. 120 ClichĂ© dans Giardina et Pesando 2012, fig. 59. 121 Certes il y avait parfois des harpes dans le banquet cf. ClĂ©ment d’Alexandrie, Le PĂ©dagogue, II, 4, mais c’était loin d’ĂȘtre la rĂšgle Ă  Rome. C’est en tout cas un clichĂ© largement intĂ©grĂ© dĂšs le XIXe s. dans son volume sur les costumes dans l’histoire, Racinet introduit une harpiste dans la planche d’une riche maison athĂ©nienne » et le texte prĂ©cise les psaltriae, joueuses d’un instrument Ă  cordes, Ă©taient de toutes les rĂ©ceptions oĂč il fallait amuser les convives. Elles dansaient et chantaient dans les festins » Racinet 1876. 122 Elle figure Ă  l’amphithéùtre dans la tribune des musiciens que ce soit dans le Ben Hur de Niblo ou Le signe de la croix de C. B. DeMille. 123 Dubois 2011, p. 262 au XVIIIe s., l’instrument est perçu comme essentiellement fĂ©minin », l’aspect visuel et la sonoritĂ© concourent Ă  produire une impression de douceur et de charme ». 124 C’est si vrai que dans Octobre de Eisenstein 1928, les harpes montrĂ©es Ă  l’écran symbolisent le temps bourgeois cf. Sorlin 1980, clichĂ© pl. VI avec commentaire. 125 Cyrino 2005, p. 143. 126 Il est rare qu’un film sur l’AntiquitĂ© se soit privĂ© d’une sĂ©quence de ballet, de repas faramineux ou de chambre duveteuse avec voiles, jardins et fontaines » Lhassa 1983, p. 52. 127 Ovide, L’art d’aimer, III, 327-328. 128 Voir la liste des films qui reprennent Quo vadis ? dans Aziza 1998, p. 174 et ceux consacrĂ©s Ă  NĂ©ron, p. 172-173 ; Gili 1999, p. 90-93 pour le personnage de NĂ©ron dans le pĂ©plum entre 1901 premiĂšre version de Quo vadis ? et 1956 Les WE de NĂ©ron ; Wyke 1994 et Dumont 2004, p. 478-498. 129 Il ne joue qu’une seule fois au dĂ©but du film lors de l’incendie de Rome. 130 La cithare la plus fantaisiste est celle de Charles Laughton copiĂ©e sans doute d’aprĂšs une planche de l’Harmonie universelle de Mersenne en 1636, III, p. 173. Elle n’a pas vraiment de caisse de rĂ©sonance et les chevilles sont disposĂ©es Ă  la base et non pas sur le joug. 131 M. Wyke insiste sur l’influence du thĂšme de NĂ©ron antĂ©christ dĂ©veloppĂ© chez Renan dans l’écriture du roman Quo vadis ? Wyke 1994. 132 Sur cette vision nĂ©gative de NĂ©ron dans les sources antiques Picard 1962 p. 139 et Cizek 1982, p. 15-24. Sur l’activitĂ© musicale de NĂ©ron Picard 1962, p. 149-151 ; Wille 1967, p. 338-350, Cizek 1982, Notons que le roman de Sienkiewicz s’en tient Ă  la passion musicale de NĂ©ron sans brocarder sa façon de chanter. 133 Formule rapportĂ©e par Atkin 1983, p. 109. 134 Pline le Jeune, Lettres, X, 97, 7. Voir Ferguson 1997, p. 788-789 sur le chant des chrĂ©tiens. 135 Tertullien, Apol. 39, 18 et EusĂšbe, HE, 8, 9, 5. Voir aussi St Paul, Épitre aux ÉphĂ©siens, 5, 19 et Épitre aux Colossiens, 3, 16. 136 Dans le corpus des films Ă©tudiĂ©s ici, La chute de l’empire romain est pratiquement le seul avec ClĂ©opĂątre oĂč les chrĂ©tiens sont absents. 137 Il ne semble pas en revanche que les romans Ă  l’antique de Jean Bertheroy – alias Berthe Le Barillier – souvent Ă©ditĂ©s dans des versions illustrĂ©es La danseuse de PompĂ©i, 1899 ou Le Mime Bathylle, 1894, aient exercĂ© une influence sur les scĂ©naristes alors qu’ils proposaient des sujets en rapport avec le monde de la musique et qu’ils Ă©taient bien documentĂ©s. Ducrey 2013, p. 323, montre que Le mime Bathylle reprend des passages tirĂ©s d’AthĂ©nĂ©e ou du traitĂ© de Lucien Sur la danse traduit depuis 1866 par E. Talbot, mais ces ouvrages furent beaucoup plus confidentiels et limitĂ©s au lectorat français. 138 Cracolici 2013. 139 CitĂ© dans Wyke 1994, p. 15. Il est vrai que dans le roman de Sienkiewicz, les chrĂ©tiens chantent dans les grottes au chap. XLV les sons d’un psaume s’échappaient d’une sombre anfractuositĂ© » et dans le cirque au chap. LVI des hymnes sonores et calmes » ; les voix d’hommes, de femmes et d’enfants qui chantaient l’hymne matinale » ; ce fut l’hymne entendue pour la premiĂšre fois dans un cirque romain » trad. E. HalpĂ©rine-Kaminski dans l’édition GF Flammarion, 2005. 140 Voir le clichĂ© dans Modesti Pauer 2009, fig. 124. 141 On le voit dĂ©jĂ  le joueur de sistre au milieu des orchestres dans The sign of the cross 1932 et dans Ben Hur 1961, mais jamais il n’est montrĂ© dans un contexte isiaque. 142 ClichĂ© dans Solomon 2001, fig. 28-29. Il est vrai que le chef dĂ©corateur Alexander Golitzen, aborde l’AntiquitĂ© avec un souci peu commun de la vraisemblance historique » cf. BerthomĂ© 2003, p. 239. Sur cette mosaĂŻque en noir et blanc dĂ©couverte Ă  Rome Versluys 2002, n° 020, 100-150 ap. elle est lacunaire ; dans Spartacus, la partie manquante a Ă©tĂ© restituĂ©e et, comme le note Solomon, le dĂ©corateur a Ă©liminĂ© les crocodiles. 143 C’est le cas Ă©galement avec L’esclave de Rome de Sergio Grieco 1961 oĂč jamais on ne voit les trompettes dans les lĂ©gions de CĂ©sar seule une corne est montrĂ©e dans la cavalerie des Romains ou dans les armĂ©es gauloises alors que le son des trompes est obsĂ©dant dans la bande-son. 144 Melini 2008, fig. p. 51 l’un des modĂšles a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans la palestre de PompĂ©i et les textes littĂ©raires parlent d’un usage du discus en contexte thermal. Voir aussi le modĂšle conservĂ© au Museo degli strumenti musicali de Rome Cervelli 1994, n° 992, p. 49. Le gong en bronze ou en pierre est souvent rĂ©utilisĂ© dans la sĂ©rie des Maciste que l’on rattache au genre du pĂ©plum. 145 Ce sont les copies effectuĂ©es par le facteur belge V. Mahillon on les trouve non seulement dans les musĂ©es des instruments de musique de Bruxelles, Paris ou Florence, mais aussi au musĂ©e de l’universitĂ© d’Iowa cf. De Puma 2009, n° 123 UI, Classics Department 1114261. 146 Elles ont souvent 12 cordes Ă  l’écran au lieu des 7 ou 8 cordes habituelles Solomon 1991, p. 268. 147 Amy de la BretĂšque 1992, p. 114-115 certains cinĂ©astes revendiquent une poĂ©tique » de l’anachronisme ; Amy de la BretĂšque 2004, p. 48 cerne le degrĂ© mouvant de conscience de l’anachronisme chez le spectateur selon le degrĂ© de culture et selon l’état de la recherche dans le cadre du film mĂ©diĂ©valisant » ; p. 51 il distingue le prochronisme des Ă©lĂ©ments de l’époque contemporaine sont introduits dans un rĂ©cit situĂ© dans l’AntiquitĂ© ou le Moyen Age et le parachronisme qui est l’opĂ©ration inverse ; il parle aussi de mĂ©tachronisme ou mĂ©lange d’époque p. 71 en citant l’exemple des dromadaires introduits dans le film de Hawks, La Terre des pharaons. Pour le prochronisme, je pense Ă  Vinicius et PĂ©trone jouant aux Ă©checs aux portes du palais d’Antium dans Quo vadis ? 1950 et pour le parachronisme Ă  ces orchestres modernes qui viennent faire irruption dans la Rome antique montrĂ©e dans OK Nerone 1951 qui raconte le voyage dans le temps de deux marins amĂ©ricains plongĂ©s dans la Rome de NĂ©ron. 148 Machabey 1954, p. 24-25 ; Blades 2001a, p. 487-491 et fig. 9 timbale d’artillerie, 1712. 149 La baguette n’est pas utilisĂ©e par les Anciens pour frapper les tambourins. 150 Les studios avaient reconstruit une partie de la voie Appia avec ses monuments funĂ©raires pour la scĂšne du dĂ©filĂ© Le Roy 1974, p. 179. 151 Quatre rangĂ©es de joueurs de timbales marchent en tĂȘte du cortĂšge. Dans les deux cas, les timbales sont frappĂ©es avec une seule baguette. 152 En dehors du contexte militaire, le tambour est parfois introduit dans d’autres circonstances dans The Robe, on le voit dans les mains d’un esclave assis jouant sur le marchĂ© au tout dĂ©but du film puis Ă  nouveau dans les thermes Ă  JĂ©rusalem pour animer les mouvements des danseuses. 153 Je remercie Michel Éloy de m’avoir signalĂ© cette anecdote. Il s’agit de la marque Elastolin qui diffusait ces figurines dans les annĂ©es 60. 154 On les entend Ă  nouveau pour annoncer avec les trompettes le dĂ©but du spectacle de mise Ă  mort des chrĂ©tiens dans l’amphithéùtre et lors de l’entrĂ©e de Galba dans Rome Ă  la fin du film sans qu’elles soient montrĂ©es dans les deux cas. 155 Les cymbales antiques sont beaucoup plus petites, plus Ă©paisses, plus lourdes et plus concaves et n’ont jamais Ă©tĂ© utilisĂ©es en contexte militaire mais essentiellement dans les cultes d’origine orientale Fleischhauer 1964, fig. 45 et 53 pour des joueurs de cymbales dans l’iconographie hellĂ©nistique et romaine ; Blades 2001b, p. 799-803 fig. 1 cymbales modernes ; fig. 3 cymbales grecques. 156 Voir les propos de Mussolini sur la place de la musique dans les manifestations fascistes Et que vient faire lĂ -dedans la musique ? Que viennent faire les femmes, les gestes, les emblĂšmes ? Ce sont des Ă©lĂ©ments de fĂȘte 
. La musique et les femmes rendent la foule plus meuble et la font plus lĂ©gĂšre. Le salut Ă  la romaine, tous les chants et toutes les formules, les dates et les fĂȘtes commĂ©moratives sont indispensables pour conserver l’élan Ă  un mouvement. Il en Ă©tait dĂ©jĂ  ainsi dans la Rome antique » dans E. Ludwig, Entretiens avec Mussolini dans Liffran 1991, p. 141. 157 Rozsa a beau invoquer dans la notice descriptive de la pochette de disque Ben Hur, Music by Miklos Rozsa, MGM Records E 103 l’existence de l’hortator – le chef des rameurs citĂ© dans le roman de Wallace – qui exhorterait les marins Ă  la manƓuvre, il n’en reste pas moins qu’aucune source n’évoque ce procĂ©dĂ© rythmique du tambour sur les bateaux. Ce clichĂ© du garde-chiourme au tambour sur les navires romains est repris Ă  la mĂȘme Ă©poque dans la bande dessinĂ©e voir le Spartacus dessinĂ© par F. Funcken dans le journal Tintin, n° 367, 3 novembre 1955 et AstĂ©rix lĂ©gionnaire en 1969 par Goscinny et Uderzo. 158 Voir L. Wallace, Ben-Hur, Paris, R. Laffont, 1962, p. 106 À l’extrĂȘme bout de la cabine se trouvait une plate-forme Ă  laquelle menait plusieurs marches. Le chef des rameurs y Ă©tait assis ; devant lui se trouvait une timbale sur laquelle il rythmait, au moyen d’un gros marteau, le travail des rameurs ». 159 ClichĂ© de la galĂšre dans Junkelmann 2004, fig. 12. Le motif des galĂšres est repris Ă©galement dans la version de Fabiola de Blasetti 1948 cette fois-ci, un billot de bois est frappĂ© avec un marteau. 160 Dans le Ben-Hur muet de Fred Niblo, les tubicines au cirque sont montĂ©s Ă  cheval. 161 Baudot 1973, p. 31. On pensait qu’il en Ă©tait de mĂȘme pour les cornicines mais une stĂšle d’ApamĂ©e montre un cornicen sur son cheval avec sa trompe Balty 1992, pl. 26 le soldat, nommĂ© cornicen dans l’inscription, tient la corne et le cheval est en mouvement. 162 On sait dĂ©sormais, grĂące Ă  l’étude de la trompette gallo-romaine tuba de Neuvy-en-Sullias, qui Ă©tait dĂ©montable, que la longueur totale restituĂ©e est de l’ordre de 170-190 cm et il est probable que les tubae des Romains avaient des dimensions Ă  peu prĂšs Ă©quivalentes Vendries 2007, p. 131-134. 163 M. Éloy m’a signalĂ© ce dĂ©tail sur un clichĂ© qu’il m’a transmis. VĂ©rification faite, cette scĂšne a Ă©tĂ© coupĂ©e au montage et n’apparaĂźt pas dans le film Ben Hur mais elle figure dans les photographies de plateau. En revanche, les cornemuses sont bien montrĂ©es dans le dĂ©filĂ© du triomphe de Vinicius dans Quo vadis ? 164 Cette idĂ©e a Ă©tĂ© vulgarisĂ©e Ă  partir d’un malentendu liĂ© Ă  la publication, au dĂ©but du XIXe s., d’une figurine en bronze d’un joueur de cornemuse trouvĂ©e Ă  Richborough dans le Kent et considĂ©rĂ©e Ă  tort comme romaine cf. Archeologia, 1814, p. 176-179. Depuis, cette idĂ©e a Ă©tĂ© reprise dans les ouvrages modernes cf. Maillard 1976, p. 262 l’instrument se rĂ©pandit autour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Il fut colportĂ© par les lĂ©gions romaines aux quatre coins de l’empire » ; Collinson 1975, p. 53, avance que la cornemuse n’aurait Ă©tĂ© utilisĂ©e par les soldats romains que pendant leurs heures de loisir comme un moyen de dĂ©tente. Si la cornemuse a bien existĂ© dans le monde romain des textes se rĂ©fĂšrent au joueur de cornemuse, askaules ou utricularius cf. BĂ©lis 1988, p. 235-237, Ă  ce jour aucun document figurĂ© ne montre cet instrument Ă  vent et aucun document ne l’atteste en contexte militaire. Une autre source de confusion est liĂ©e Ă  la prĂ©tendue dĂ©couverte d’une cornemuse » Ă  PompĂ©i, information relayĂ©e dans tous les guides de PompĂ©i et pourtant inexacte et par la prĂ©sence de dessins de cornemuse dans les planches de Montfaucon rĂ©utilisĂ©es par Racinet. 165 Les notes de la pochette de disque Quo vadis ? y font rĂ©fĂ©rence dans le commentaire du morceau Siciliana antiqua. 166 SuĂ©tone, NĂ©ron, 54, 1 vers la fin de sa vie, il avait publiquement fait vƓu, si rien n’était changĂ© dans sa fortune, de prendre part aux jeux ludi qui seraient cĂ©lĂ©brĂ©s en l’honneur de sa victoire, mĂȘme comme joueur d’orgue hydraulique, comme choraule, comme joueur de cornemuse utricularius » ; voir aussi Dion Chrysostome, Or., 71, 9. 167 Il n’est pas sĂ»r que le spectateur les remarque car il n’y a qu’une rangĂ©e de joueurs de cornemuse beaucoup moins visible que les sonneurs de trompes qui occupent plusieurs rangs. 168 Les cornemuses sont trĂšs prĂ©sentes dans la musique folklorique des Balkans et certains ont beaucoup insistĂ© sur les influences du folklore magyar dans sa culture musicale Palmer 1990, p. 214, retient l’échelle pentatonique et les intervalles de quarte et de quinte mais Prendegast 1992, p. 129, nuance Ă  juste titre cette influence. 169 Candilio 2011, p. 116 la lyre est une restauration de I. Buzio. 170 Certes, certains documents figurĂ©s ne montrent pas toujours le rĂ©sonateur. 171 Voir la gravure dans Montfaucon 1724, pl. 76, n° 7 reprise dans Racinet 1876 dans la planche sur les instruments de musique de l’AntiquitĂ© la harpe n° 36 est bien la mĂȘme que celle qui est montrĂ©e dans la scĂšne de concert dans Ben Hur pour l’un des harpistes. On retrouve aussi chez Racinet la cornemuse n° 19 et la timbale n° 34 qui ont Ă©galement du servir de source d’inspiration. Sur l’influence du livre de Racinet chez les rĂ©alisateurs de pĂ©plum Adam 2004. 172 Le cas extrĂȘme se trouve illustrĂ© dans The Private Life of Helen of Troy, A. Korda, 1927 avec des harpes qui ne sont que des modĂšles rĂ©duits de harpes modernes clichĂ© dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli 2008, fig. 12. 173 Sur les harpes dans l’empire romain Vendries 1999, p. 101-117. Pour l’iconographie des harpes sur les vases grecs Herbig 1929, fig. 3, 5, 8 et 10 certaines possĂšdent une fine colonne en forme de hĂ©ron ou de grue ; Maas et McIntosh Snyder 1989, fig. 15 et 17. 174 Ce type de harpe n’existe plus que sur les reliefs des temples ptolĂ©maĂŻques et romains en Égypte, et son image n’est conservĂ©e que par tradition. 175 Les tableaux sur l’Orient, sur Carthage ou sur ClĂ©opĂątre se plaisent Ă  intĂ©grer ce type de harpe. Voir par exemple la GalĂšre de ClĂ©opĂątre, gravure de L. A. Gautier, 1875 dans Lafont-Couturier 2012, fig. 7 ou la peinture de G. Rochegrosse, SalomĂ© dansant devant le roi HĂ©rode, 1887. 176 ClichĂ© dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli 2008, p. 56, fig. 69 danse orientale au son de la harpe cintrĂ©e dans Ercole sfida Sansone de P. Francisci, 1963. 177 Ce sont des cymbalettes montĂ©es sur un double manche articulĂ©. Voir la scĂšne de banquet avec des crotalistes sur une mosaĂŻque de Carthage IVe s. Dunbabin 2003, fig. 46-47. 178 Sur le luth comme instrument fĂ©minin chez les matrones romaines Marrou 1938, p. 195 et pl. V ; Vendries 1999 p. 353-354 ; pour le rĂ©pertoire des sarcophages de Rome avec femme au luth Amedick 1991, n° 14, 16, 26, 62, 113 ; 137, 138, 201, 208, 230, 286, 308. 179 Je ne connais que l’image d’une organiste vue de dos, dans un lupanar filmĂ© par Fellini dans le Satyricon. 180 Sur l’iconographie de l’orgue Perrot 1965. 181 SuĂ©tone, NĂ©ron, 41. 182 Voir les planches VI, VIII, 4 et IX, 3 dans Perrot 1965, pour des orgues actionnĂ©s par des souffleurs. 183 Reliefs avec scĂšnes de sacrifice avec tibicen Fleischhauer 1964, fig. 26-29 ; Baudot 1973, fig. 2. 184 Pour un aperçu de la variĂ©tĂ© des instruments de musique de l’AntiquitĂ© classique BĂ©lis 1989. 185 Jullier 2006, p. 47. 186 Martin 1992, p. 138. Sur les fonctions de la musique de film une trĂšs bonne mise au point dans Cano – Cremonini 1995. 187 Levy 2008, p. 12-14 sur le sens et les fonctions de la musique de film. 188 Stanley Kubrick avait Ă©coutĂ© pour Barry Lindon toute la musique du XVIIIe siĂšcle contemporaine des Ă©vĂ©nements qu’il met en scĂšne Vivaldi, Mozart, Haendel afin de sĂ©lectionner les airs et il ne fait une entorse Ă  cette rĂšgle que pour faire entendre deux Ɠuvres de Schubert mieux adaptĂ©es Ă  l’ambiance recherchĂ©e cf. Ciment 1980, p. 172 ; Cano – Cremonini 1995, p. 165-166 essi contribuiscono a fare della musica un vero proprio elemento strutturale » ; il introduit aussi plusieurs airs de musique traditionnelle irlandaise puisqu’une partie de l’histoire se dĂ©roule en Irlande tous les sĂ©quences musicales sont analysĂ©es dans Cano – Cremonini 1995, p. 169-187 et Sanvoisin 2014, p. 71-79. 189 Poirier 2003, p. 755. 190 MouĂ«llic 2003, p. 45. 191 Musique de la GrĂšce antique, Atrium musicae de Madrid, Harmonia mundi, 1015, 1978. Voir le CR de Solomon 1981 et Duysinx 1982. 192 Solomon 2008, p. 165-166. 193 Interview de Rosza dans CinĂ©ma, 1980, p. 60. 194 CitĂ© dans Mourlet 1997, p. 81. 195 Bourget 2002, p. 197-199. 196 Martin 1992, p. 144. 197 Pour Samson et Dalila C. B. De Mille, 1949, la musique de Victor Young a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de grotesque pĂątisserie musicale » citĂ© dans Musica in scena. Storia dello spettacolo musicale, VI, Turin, 1997, p. 309. 198 Saada 1995, p. 10. 199 Palmer 1980, s v. Film music, p. 553, cite deux exemples de ce courant Bronislaw Kaper, qui utilise des musiciens et danseurs tahitiens pour Les mutins du Bounty 1962 et consulte Mantle Hood, un ethnomusicologue, pour la musique de Lord Jim 1962 et M. Rosza pour Quo vadis ? et ses recherches sur la musique antique. 200 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 63. 201 I think that the musical score should fit the style created by the period of the picture 
. I think that the musical score should not destroy the unity by introducing stylistically a completely foreign element » 
 with the melodic, rythmic and harmonic elements of the past, the modern composer can create a dramatic language of his own, wich fits the style of the screen-drama » citĂ© dans Manvell – Huntley 1975 p. 113. 202 Le mot est inventĂ© par le musicologue Ch. E. Ruelle au XIXe s. mais la discipline n’émerge qu’avec la New Archaeology dans les annĂ©es 60-70. 203 En 1950, au moment de dĂ©buter le tournage de Quo vadis ? Rozsa ne dispose que d’une documentation limitĂ©e avec peu de titres en langue anglaise et trĂšs peu d’ouvrages de synthĂšse. On peut supposer qu’il connaissait F. FĂ©tis et sa vieille Histoire gĂ©nĂ©rale de la musique avec un volume sur l’AntiquitĂ© en 1872 qui comporte des illustrations ; F. A. Gevaert et son livre de rĂ©fĂ©rence sur Histoire et thĂ©orie de la musique dans l’AntiquitĂ© paru en 1876, celui de Reinach en 1926 sur la musique grecque pour les partitions et la thĂ©orie ; la monographie de K. Schlesinger, The Greek aulos en 1939 ; les travaux de C. Sachs en 1940 et 1943 pour l’organologie et la musique antique ; l’album de G. Kinsky en 1930 pour l’iconographie musicale et les articles consacrĂ©s aux instruments de musique dans le Dictionnaire des AntiquitĂ©s de Daremberg et Saglio. Il n’y a presque rien Ă  cette date sur la musique romaine Ă  proprement parler si ce n’est quelques rares travaux en langue italienne. J’ignore quels sont les livres qui ont Ă©tĂ© effectivement consultĂ©s par Rozsa et Gray. On consultera la bibliographie sur la musique romaine, avec classement chronologique et thĂ©matique, dans Wille 1977, chap. I p. 1-47 qui donne une idĂ©e prĂ©cise de l’état de la recherche jusqu’en 1950. 204 On lira avec profit les notes de la pochette du disque vinyl sorti en 1951 ainsi que l’article de Rozsa, The music of Quo vadis ?, Film Music Notes, 11/2, novembre-dĂ©cembre 1951 repris sur le site FilmScoreMonthly = Rozsa 1951. On ajoutera M. Rosza, Music for Historical Films », 1974 ; Una ouverture per Giulio Cesare » dans Films and Filming, mai-juin 1977 repris dans Rozsa, 1982b ; Entretiens avec Miklos Rozsa par Dominique Rabourdin », CinĂ©ma, 258, juin 1980, p. 55-65 et en particulier p. 58, sur Ben Hur et Quo vadis et p. 64 sur la reconstitution de la musique romaine. 205 Rozsa 1951. 206 Sur le rĂŽle de Gray dans Quo vadis ? Rozsa 1982a, p. 145-146 ; Solomon 2001, p. 217-218 et 220 ; Wyke 1997, p. 139 M. Wyke prĂ©cise que les quatre volumes Ă©crits par Gray pour le scĂ©nario du film, dans sa premiĂšre version, ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s Ă  l’universitĂ© de Rome et alternativement Ă  l’UCLA, mais je n’ai pas rĂ©ussi Ă  localiser ce document Ă  Rome. L’information est reprise dans Winkler 2007, p. 206 et dans Blanshard – Shahabudin 2011, p. 45. Il Ă©crivit par la suite le scĂ©nario d’Ulysse, 1955 et HĂ©lĂšne de Troie, 1955. 207 Il Quo vadis ? Sta per terminare », Rivista del cinematografo, 10, XXIII, octobre 1950, p. 6. Contrairement Ă  ce qui est annoncĂ©, on ne voit aucun luth dans le film. 208 Saada 1995, p. 10. 209 Rozsa 1951 repris dans Evans 1979, p. 131. J’ignore dans quelle mesure les statues ou reliefs de ces musĂ©es ont Ă©tĂ© recopiĂ©s et lesquels ont Ă©tĂ© choisis comme modĂšles. Rozsa 1982b, p. 6 prĂ©cise juste dans son interview que les copies auraient Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es d’aprĂšs des pierres tombales, des sculptures et des descriptions ». 210 Voir l’interview du compositeur dans Miklos Rozsa, Venise, 1982 livret-catalogue, p. 6 Ă  cette Ă©poque, ses rapports avec la MGM l’ont empĂȘchĂ© de se prĂ©senter Ă  cette vente afin d’y faire l’acquisition de quelques copies d’instruments. J’ignore ce que sont devenus les autres accessoires musicaux renseignement pris auprĂšs des studios de CinecittĂ , aucun instrument de musique n’aurait Ă©tĂ© conservĂ©. 211 Sur ces copies aujourd’hui conservĂ©es au Museo della CiviltĂ  Romana une cithare d’aprĂšs une fresque de Boscoreale, une lyre d’aprĂšs des vestiges archĂ©ologiques dĂ©couverts Ă  PanticapĂ©e et une copie du petit orgue d’Aquincum cf. Guidobaldi 1992, fig. 21 cornu, 42 orgue, 45 lyre et 47 cithare. 212 ClichĂ© dans Thomas 1971, p. 78 et Junkelmann 2004, fig. 157 c’est la maquette de Rome d’I. Gismondi. En 1950, au moment du tournage de Quo vadis ?, elle se trouvait dans l’église Sainte Rita, prĂšs du théùtre de Marcellus, et ce n’est qu’en 1952 qu’elle fut transfĂ©rĂ©e au Museo della CiviltĂ  Romana Ă  l’EUR cf. Liberati 2003, p. 245-246. 213 À y regarder de plus prĂšs, il y a en fait deux lyres dans Quo vadis ? la principale est celle de NĂ©ron que l’on voit dans le solo au palais lors du banquet et dans la scĂšne de l’incendie sur la terrasse clichĂ© dans Lochman – SpĂ€th – StĂ€hli 2008, p. 39 et dans Antike Welt, 6, 1997 fig. p. 539 et une autre – Ă©galement trĂšs dĂ©corĂ©e avec l’extrĂ©mitĂ© des bras est en forme de volutes – que l’on aperçoit dans le palais de NĂ©ron aux mains d’un musicien son maĂźtre de musique Terpnos ? qui accompagne le chant de NĂ©ron au dĂ©but du film clichĂ© dans Thomas 1971, p. 75. 214 Sur les techniques de dĂ©coration des instruments Ă  cordes dans la Rome impĂ©riale Vendries 1999, p. 88-95. 215 Les planches de Montfaucon et celles de l’EncyclopĂ©die de Diderot en donnent une illustration. Dans The sign of the cross 1932, les tuyaux de l’aulos phrygien d’un mendiant dans la rue sont attachĂ©s de la mĂȘme façon. 216 Prendergast 1992, p. 128 ; Palmer 1990, p. 215. 217 Ustinov 1977, p. 228. 218 L’idĂ©e selon laquelle la clarinette est la mieux adaptĂ©e pour rendre le timbre de l’aulos est parfois admise. Cf. SĂšve 2003, p. 72 le grand solo de clarinette du Quatuor pour la fin du temps de Messiaen 
 peut nous donner une idĂ©e au moins analogique de l’emprise opĂ©rĂ©e par l’aulos antique ». En rĂ©alitĂ© le son de l’aulos, Ă  cause des anches double, devait ĂȘtre beaucoup moins fluide et plus agressif. 219 Krier 2003, p. 89 l’exploitation des instruments se fait de maniĂšre rĂ©solument actuelle ». Vendries 2007 sur les trompettes naturelles chez les Romains. 220 Melini 2010, p. 125 cite la lettre de Boito Ă  Giulio Ricordi en fĂ©vrier 1912. Je me demande si la tuba curva » = cornu Ă  pistons datĂ©e des annĂ©es 1900, conservĂ©e au Muziekinstrumenten de Bruxelles inv. GED 0001, n’est pas le rĂ©sultat de cette expĂ©rimentation. D’aprĂšs les informations que m’a transmises G. Dumoulin, conservateur de la section des instruments Ă  vent dans ce musĂ©e, elle ne porte pas de marque mais semble correspondre aux types de copies rĂ©alisĂ©es par Mahillon. En tout cas, d’aprĂšs le livret de l’opĂ©ra, jouĂ© Ă  titre posthume la premiĂšre fois en 1924 Ă  la Scala, le cornu ne figure pas parmi les instruments retenus. Le procĂ©dĂ© des pistons sur les trompettes ne fut inventĂ© qu’en 1815. 221 La traduction de plectrum par archet » que l’on trouve parfois dans certaines Ă©ditions de textes latins est bien entendu Ă  proscrire. 222 On a cru qu’un vers de TĂ©rence sur un manuscrit Ă©tait accompagnĂ© de signes musicaux Havet – Reinach 1894, p. 196-202, mais cette idĂ©e est aujourd’hui abandonnĂ©e. Baudot 1973, p. 31 en donne la transcription. 223 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 64 et Rozsa 1982a, p. 147 it seemed reasonable to employ this Greek sources as a basis for my music ». 224 Johnson 2000, p. 57 la plupart sont datĂ©es du IIe s. de notre Ăšre ; Pöhlmann – West 2001, n° 23 Ă  61 pour les fragments de musique d’époque romaine. 225 Reinach 1926, p. 171 ; Lambin 1992, p. 125-126 ; Pöhlmann – West 2001, n° 23 notation vocale en mode mixolydien, genre diatonique probablement datĂ©e du Ier s. ap. ; Solomon 1986, p. 457 pour les critĂšres de datation. 226 On entend la mĂ©lodie Ă  deux reprises au dĂ©but du film lorsque NĂ©ron s’exerce et lors du banquet lorsqu’il exĂ©cute sa composition, mais les prĂ©-enregistrements prĂ©voyaient une version bien plus longue. 227 Cook 2010, p. 169. En vĂ©ritĂ©, Ustinov dĂ©clame plus qu’il ne chante dans ce passage. 228 Kircher 1650, p. 541-542 avec notation vocale et instrumentale ; Rome 1932, p. 3-11, fait la dĂ©monstration de l’inauthenticitĂ© mais il ajoute nĂ©anmoins cette mĂ©lodie a su charmer un Gevaert [le musicologue belge qui publia un livre sur la musique grĂ©co-romaine en 1875], et comme elle est galvanisĂ©e par Saint-SaĂ«ns dans son Antigone, il faut bien reconnaĂźtre qu’elle a de l’allure ». 229 Pöhlmann – West 2001, n° 28 hymne Ă  NĂ©mesis. 230 Pöhlmann – West 2001, n° 59 Papyrus Oxy. 1786 publiĂ© la premiĂšre fois en 1922. 231 Sur les hymnes delphiques et leur importance dans la redĂ©couverte de la musique grecque BĂ©lis 1992 avec partitions des deux hymnes p. 165-173. 232 Pöhlmann – West 2001, n° 32-37 IIIe-IVe s. ap. ?. 233 Voir la notice de Victory parade qui accompagne la pochette de disque Ben Hur, Music by Miklos Rozsa, MGM Records E 103 The music deliberately strives for archaism utilising orchestrations that appear to complement the ancient Roman instruments shown on screen ». 234 Cette tripartition est Ă©voquĂ©e dans Rozsa 1951 et ses propos sont repris dans Prendegast 1992, p. 126-127 et Palmer 1990, p. 214. 235 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 58. 236 Rozsa 1982a, p. 153-154. 237 La qualitĂ© technique du son est une caractĂ©ristique de la MGM Bourget 2002, p. 96. 238 Voir la liste des morceaux prĂ©enregistrĂ©s mentionnĂ©s sur le site filmscoremonthly. Par exemple, le morceau intitulĂ© Dance of the roman priests ne fut jamais utilisĂ© dans le film. 239 Prendergast 1992, p. 128, cite le critique Lawrence Morton. 240 La distance historique qui nous sĂ©pare de ces deux pĂ©riodes AntiquitĂ© et Moyen Âge Ă©crase en quelque sorte leurs diffĂ©rences » Krier 2003, p. 90. 241 Il y avait la traduction anglaise des travaux de M. Emmanuel, The antique Greek Dance, New York, 1916, accompagnĂ©e de photographies et de schĂ©mas pour restituer les postures des danseurs. 242 Dans Messaline de C. Gallone 1951, la gestuelle des danseuses cherche Ă  Ă©pouser une esthĂ©tique pseudo antique clichĂ© dans Siclier 1962, p. 29. Th. Lochman dans Lochman –SpĂ€th – StĂ€hli 2008, p. 128-141, insiste sur l’influence de la statuaire sur la théùtralisation du jeu des acteurs. Isidora Duncan observait les vases grecs afin d’y trouver des postures qui permettrait de renouveler son art. 243 Fourcart 2012, p. 96 sur l’influence du music-hall. 244 Verlinden 2013, p. 345-354 et Ducrey 2013, p. 311-328 on cherche Ă  retrouver les chorĂ©graphies antiques, voir les exemples de LoĂŻe Fuller, Isidora Duncan et Nijinski Ă©tudiĂ©s par l’auteur et les travaux savants sur ce sujet connus Ă  l’époque plutĂŽt que la thĂšse de M. Emmanuel sur la danse antique en 1895, il semble que l’influence directe soit celle des fresques pompĂ©iennes p. 320. 245 Les paroles de leur chant furent Ă©crites par H. Gray mais elles sont inaudibles dans la bande-son. 246 Rosza 1982, p. 148-149. La chorĂ©graphie dans Quo vadis ? est signĂ©e Marta Obolensky et Auriel Milos associĂ©s dans le gĂ©nĂ©rique. 247 Servat 2001, p. 73. 248 Rosza 1982, p. 173-174. 249 Voir le clichĂ© dans Modesti Pauer 2009, fig. 125. 250 C’est le cas dans Via Appia de Boulanger, 1874 Lafont-Couturier 2012, fig. 6 gravure, MusĂ©e Goupil, Bordeaux ; les danseurs noirs se trĂ©moussent en tĂȘte d’un cortĂšge. 251 Evans 1979, p. 133 ; Palmer 1990, p. 217. 252 Rosza 1982, p. 180-181. 253 Solomon 1991, note 34. C’est la marche de Galba Ă  la fin de Quo vadis ? 254 Wescott 1989, p. 206, note 9. 255 Krier 2003, p. 91-92, Ă©voque la lassitude que peut engendrer l’écoute de ces formules mĂ©lodiques. 256 Rozsa 1982b, p. 6. 257 Le dĂ©pliant publicitaire publiĂ© par Random House, L’histoire de la rĂ©alisation de Ben Hur, un rĂ©cit des temps Ă©vangĂ©liques, 1959, signale toutefois que plus de deux annĂ©es de recherches ont prĂ©cĂ©dĂ© la composition de la musique d’accompagnement de Ben Hur 
 durant lesquelles furent compulsĂ©es les plus vieilles archives musicales du monde 
 la partition rĂ©pond Ă  la conception qu’on se faisait de la musique Ă  l’époque de Ben Hur ». 258 Sur la nature de la musique antique l’art des Anciens Ă©tait essentiellement homophone » Marrou 1972, p. 503. La question de l’existence d’une forme embryonnaire de polyphonie chez les Anciens est dĂ©battue cf. Deproost 1988 et la mise au point de Barker 1995, p. 41, qui rappelle que la polyphonie au sens oĂč nous l’entendons chez les modernes n’existe pas chez les Anciens mais il dĂ©montre Ă  travers les tĂ©moignages littĂ©raires que des formes d’accompagnement instrumentales permettaient de briser l’idĂ©e d’une voix du chanteur Ă  l’unisson avec l’instrument. 259 I walked long afternoons in the Forum Romanum on the Capitole and Palatine Hills imagining the old splendor of the buildings which are in ruins now, and the excitement of the multitude in flowing togas in the Circus Maximus where I wrote the music for the Circus and Victory Parades » commentaire de Rozsa sur la pochette de disque Ben-Hur, Lion SL 70123 ; repris dans Palmer 1990, p. 218. 260 Wescott 1989, p. 183-187. 261 Interview dans CinĂ©ma, 1980, p. 57 il affirme qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  dĂ©missionner si Wyler lui imposait ce choix. Il est significatif que Wyler dans son autobiographie ne dise pas un seul mot sur sa rencontre avec Rozsa. 262 Cook 2004, p. 188. 263 Palmer 1990, p. 218-219 et 222. 264 Rozsa 1982a, p. 177, et parmi les autres expressions, on relĂšve the specialised pseudo-archaic style » ; an archaic feeling » ; Palmer 1990, p. 214 an archaic-sounding idiom ». Rozsa emploie plus rarement Roman style » Huntley – Manvell 1975, p. 113. 265 Berthomieu 2004, p. 69. 266 Palmer 1990, p. 214. 267 Freyman 1959, p. 31. 268 Sur cette expression Solomon 1991, p. 270 et 329. 269 Solomon 1991, p. 270 et 329. 270 Evans 1979, p. 131-133 ; Kahn Atkins 1983, p. 108-109 ; Cook 2004, p. 186-190. 271 Berthomieu 2004, p. 70. 272 Solomon 1991, p. 270-271. 273 Chanudaud 2000, p. 101, fait de lui le premier spĂ©cialiste d’archĂ©ologie musicale ». 274 Solomon 1991, p. 271. 275 Cook 2004, p. 189. 276 Pour certains, ces procĂ©dĂ©s esthĂ©tiques Ă©voquent les influences de William Vaughan et du compositeur hongrois Kodaly Cook 2004, p. 188. On sait que Rozsa Ă©tait un grand admirateur de Bartok et de Kodaly. 277 Une soixantaine de morceaux sont dĂ©sormais connus, la plupart fragmentaires. 278 C. Saint-SaĂ«ns, Les chƓurs d’Antigone » dans Le Figaro, 1863, citĂ© dans Pasler 2012, p. 252. Sur l’Antigone, voir Solomon 2008, p. 167 Saint-SaĂ«ns emploie des modes grecs et les tĂ©tracordes ; le final est inspirĂ© du fragment de Pindare notĂ© par Kircher. 279 I decided to conjure up the atmosphere of Pre Christian Rome 
 in terms of my own contemporary, modern style 
 I wanted to write music that would interpret the past in terms of the present » citĂ© dans Shoilevska Henderson 2003, p. 131 ; repris dans Winkler 2007, p. 229, note 49. 280 Shoilevska Henderson 2003, p. 131. 281 Berthomieu 2004, p. 27 retient la musique de Barabbas 1962 par Mario Nascimbene avec ses inversions orchestrales constantes et ses bruitages instrumentaux ». Il travailla pour Hollywood et signa la musique d’autres films antiques Alexandre le Grand 1956, R. Rossen et L’esclave du pharaon 1960, I. Rapper. 282 Pour l’analyse complĂšte de la musique de Spartacus avec partitions commentĂ©es Shoilevska Henderson 2003, p. 137-158. 283 Shoilevska Henderson 2003, p. 62 et 132 sur la recherche des sources antiques. 284 Cook 2004, p. 192-193. Alex North dans Spartacus reprend la façon qu’avait Rozsa de scander les marches militaires avec tambours et sonneries de trompettes cf. Solomon, 1991, p. 330, mais cependant pour le reste, il donne sa marque Ă  la bande-son avec une musique parfois sombre et un son agressif » Cyrino 2005, p. 104 ; Shoilevska Henderson 2003, p. 134. 285 Shoilevska Henderson 2003, fig. p. 65 pour le saxophone contrebasse. 286 Shoilevska Henderson 2003, p. 65. 287 Shoilevska Henderson 2003, p. 136 a musical achievement » ; Krier 2003, p. 97 il nous semble ĂȘtre l’archĂ©type de ce que l’on attend d’un compositeur de film ». 288 Curchod 1984, p. 33 le Satyricon ne sera pas un film historique, encore moins un pĂ©plum » ; Solomon 1996, p. 116 pas de palais, pas d’empereurs, pas de batailles. 289 Slavazzi 2009, p. 137 et p. 139-150, sur les rĂ©fĂ©rences visuelles Ă  l’AntiquitĂ© chez Fellini. 290 Solomon 1991, p. 266, note que l’air de Giton sur un mode dorien est le seul hĂ©ritage de la synthĂšse proposĂ©e par Rozsa. 291 Voir le magazine ABC, 2 maggio 1969, p. 38, reproduit dans Fellini-Satyricon l’immaginario dell’antico, Milan, 2009, p. 283, fig. 12 et dans Dumont 2004, p. 507. 292 Citation de Zanelli 1969 reprise dans Sala 2009, p. 95. 293 Les emprunts sont mentionnĂ©s dans Slavazzi – Gagetti – De Berti 2009, p. 534-540 musique du Cameroun, du Tchad, du Tibet, de Java, de l’Afghanistan. 294 La prĂ©sence envahissante de la musique et des sons est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ© du roman de PĂ©trone cf. Rimell 2009, mais j’ignore si Rota en a tenu compte pour Ă©laborer sa musique. Sur la rupture introduite par ce film Hirsch 1978, p. 52 qui Ă©voque aussi la bande-son ; sur la musique du film Solomon 1996, p. 116 Rota evoke an ancient world by creating different sounds sights and gestures. He replaced the traditional Hollywood musical score with ethnic recordings, stereo typical neo-Latin British accents with a polyglottal Babel 
 » ; Paul 2009, p. 213 the disturbing soundscape is enhanced by the film’s score wich uses a variety of discordant sounds and musical styles – mixing synthesized music with, among others, fragments of Balinese and African music, and is far removed from the conventional grand score of the Hollywwod ancient world » ; Blanshard – Shahabudin 2011, p. 164 ; Hugues 2011 p. 60 ; voir aussi Curchod 1999, p. 34 sur le mĂ©lange des styles musicaux tout est fait pour brouiller les pistes ». Sala 2009, p. 93-108 ; voir aussi dans le mĂȘme volume le scĂ©nario du film p. 325-533 avec les indications des moments sonores et musicaux et des instruments utilisĂ©s. 295 Sanvoisin 2014, p. 57. 296 Blanshard – Shahabudin 2011 p. 216 The Return of the Epic ? ». 297 La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Rome une collaboration amĂ©ricano-britanno-italienne diffusĂ©e pour la premiĂšre fois entre 2005 et 2007 renoue avec les studios de CinecittĂ  et avec la veine traditionnelle du pĂ©plum l’histoire se dĂ©roule Ă  la fin de la RĂ©publique et raconte l’ascension d’Octave. La bande-son du compositeur Jeff Beal introduit des Ă©lĂ©ments de musique ethnique en phase avec les tendances actuelles de la World music voir l’interview de J. Beal dans 2006. 298 De Baecque 2013, p. 72-73, considĂšre que la violence des combats est une caractĂ©ristique du nĂ©o-pĂ©plum. 299 Bartholeyns 2013, p. 129-130. 300 Bigorgne 2004, p. 59-60. 301 Bigorgne 2004, p. 63. De Baecque 2013, p. 75 sur les citations de la peinture de GĂ©rĂŽme et Alma Tadema. 302 Sur cette trompette gauloise, inconnue des Germains Vendries 1999. 303 Fleischhauer 1964, fig. 18-19 et 25. 304 Jacobelli 2003, fig. 77 relief de la nĂ©cropole de la porte de Stabies 20-50 ap. 305 DĂ©couvert en 1879, conservĂ© au musĂ©e de l’Aquila cf. Fleischhauer 1964, p. 54-55 ; Baudot 1973, pl. 3 ; Franchi 1963/64 Ier s. av. ou dĂ©but de l’époque impĂ©riale. 306 FondĂ© en 1996 et dirigĂ© par Walter Maioli, un ethnomusicologue italien auteur d’un livre sur les origines du son Il suono e la musica le origine, Milan, 1991. Deux CD le premier sur les instruments Ă  vent Amiata records, 1996 ARNR 1396, le second sur les instruments Ă  cordes Amiata records, 1999, ARCD 0302. Les deux morceaux intitulĂ©s Pavor et Etruria ont Ă©tĂ© choisis pour le film de Ridley Scott Ă  partir du premier CD. Ce groupe se produisait parfois dans des musĂ©es pour y faire une prestation musicale dans le cadre de l’archĂ©ologie expĂ©rimentale Hilgers 1998, p. 16-18. Synaulia a Ă©galement supervisĂ© en 2004-2005 les instruments de musique et les scĂšnes musicales pour la sĂ©rie Rome de la BBC tournĂ©e Ă  CinecittĂ . 307 L’omniprĂ©sence de la flĂ»te, dans le morceau, Ă  la place de l’aulos, Ă©loigne l’auditeur des rĂ©alitĂ©s sonores de l’AntiquitĂ© romaine car la flĂ»te Ă  bec occupait une place trĂšs limitĂ©e dans l’instrumentarium romain. 308 Sur ces types de claquoirs articulĂ©s conservĂ©s dans les collections du MusĂ©e du Louvre Rutschowskaya 1986, n° 312-317. 309 Sur ce retour au film grec aux États-Unis Ă  partir de 2004 Aknin 2009, p. 112-113 Troie, Alexandre et 300 en 2007. 310 Carayol 2012, p. 94-98. 311 Carayol 2012, p. 97. 312 Solomon 1991, p. 276. 313 BoilĂšs 1975, p. de page Table des illustrations Titre Fig. 1 – DĂ©pliant publicitaire pour la sortie du film Quo vadis ? en Allemagne. CrĂ©dits Illustrierte Film-BĂŒhne, 2295. Collection de l’auteur. Titre Fig. 2 – Adaptation chromolithographique de la peinture de GĂ©rĂŽme, DerniĂšres priĂšres des martyrs chrĂ©tiens 1883. LĂ©gende Carte postale des annĂ©es 50 publiĂ©e Ă  Rome. CrĂ©dits Collection de l’auteur. Titre Fig. 3 – Adaptation chromolithographique de la peinture de GĂ©rĂŽme, Pollice verso 1872. LĂ©gende Carte postale des annĂ©es 50 publiĂ©e Ă  Rome. CrĂ©dits Collection de l’auteur. Titre Fig. 4 – Jeunes filles en tĂȘte du cortĂšge. CrĂ©dits Ben Hur de Niblo en 1925. D’aprĂšs Niblo – Raynaud, s. d., p. 62. Titre Fig. 5 – Dessin de tubicines et cornicines d’aprĂšs un relief de la colonne trajane. CrĂ©dits D’aprĂšs Ch. Daremberg et E. Saglio, DAGR, Paris, 1887, s. v. cornu fig. 1954. Titre Fig. 6 – Robert Taylor alias Marcus Vinicius avec soldats jouant des trompettes droites et courbes Ă  l’arriĂšre-plan. CrĂ©dits Couverture du magazine Picturegoer, 26 janvier 1952. Titre Fig. 7 – Cornicines dans l’arĂšne au moment de la procession des gladiateurs. CrĂ©dits Le signe de la croix, 1932. Titre Fig. 8 – Cornicines Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la spina du cirque. CrĂ©dits Messaline, 1951. Titre Fig. 9 – Cornicines marchant devant les porte-enseignes avec les autres musiciens militaires lors de l’entrĂ©e dans JĂ©rusalem. CrĂ©dits Ben Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. Titre Fig. 10 – La cithare de NĂ©ron. LĂ©gende Les chevilles sont disposĂ©es Ă  la base de la caisse et non sur le joug. CrĂ©dits Le signe de la croix, 1932. Titre Fig. 11 – NĂ©ron et sa cithare. LĂ©gende Gino Cervi dans Nerone e Messalina, 1953. Titre Fig. 12 – Le chant des chrĂ©tiens dans l’arĂšne. CrĂ©dits Quo vadis ?, 1951. Titre Fig. 13 – Gong mĂ©tallique en forme de disque dĂ©couvert Ă  PompĂ©i. CrĂ©dits D’aprĂšs DAGR, s. v discus, fig. 2467. Titre Fig. 14 – Enfant faisant sonner une timbale. CrĂ©dits Quo vadis ?, 1951. D’aprĂšs Epoca, 11 novembre 1950. Titre Fig. 15 – Joueurs de timbales dans l’armĂ©e romaine lors de l’entrĂ©e Ă  JĂ©rusalem. CrĂ©dits Ben Hur, 1960. Titre Fig. 16 – Figurine avec soldat romain joueur de timbale. LĂ©gende Plastique. H. 8 cm, vers 1960. CrĂ©dits Collection et clichĂ© M. Eloy. Titre Fig. 17 – Tubicines sonnant l’ouverture des courses de char au cirque. CrĂ©dits Ben-Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. Titre Fig. 18 – L’entrĂ©e des troupes de Messala dans JĂ©rusalem avec joueurs de timbale au premier plan suivis par les joueurs de cornemuses, les tibicines, les tubicines puis cornicines. CrĂ©dits Ben-Hur, 1960. D’aprĂšs Wallace 1960. Titre Fig. 19 – Hugues Gray avec une cornemuse et Miklos Rozsa avec un cornu et une bucina lors du tournage en 1951 de Quo vadis ? CrĂ©dits D’aprĂšs Rozsa 1982a, p. 146. Titre Fig. 20 – Les tibiae dans le cortĂšge triomphal. CrĂ©dits Quo vadis ?, 1951. Collection M. Eloy. Titre Fig. 21 – Les tibicines marchent devant les cornicines lors du dĂ©filĂ©. CrĂ©dits Ben Hur, 1960. Titre Fig. 22 – DĂ©tail de la lyre de NĂ©ron dans la scĂšne de l’incendie de Rome. CrĂ©dits Quo vadis ?, 1951. Titre Fig. 23 – ScĂšne de concert dans un jardin d’une domus. LĂ©gende Deux harpistes Ă  gauche, un autre Ă  droite aux deux extrĂ©mitĂ©s au milieu d’un ensemble avec sistre, tambourin et tibiae. CrĂ©dits Ben Hur, 1960. Titre Fig. 24 – Dessin de harpe. LĂ©gende Un modĂšle probable pour une harpe montrĂ©e dans la scĂšne de concert de Ben Hur 1960. CrĂ©dits Racinet, II, 1876, pl. Instruments de musique. Romains », 36. Titre Fig. 25 – Dessin tirĂ© d’un vase grec avec une harpiste. CrĂ©dits D’aprĂšs Herbig, 1929. Titre Fig. 26 – Trompettes des cavaliers de ClĂ©opĂątre. CrĂ©dits ClĂ©opĂątre, 1963. Titre Fig. 27 – Portrait de Miklos Rozsa lors du tournage en 1951 de Quo vadis ? CrĂ©dits ClichĂ© Association Miklos Rozsa, Saint-Cloud. Titre Fig. 28 – MĂ©lodie transcrite en notation moderne d’aprĂšs l’inscription de la colonne de Seikilos Ă  Tralles. CrĂ©dits D’aprĂšs Pöhlmann – West 2001, p. 89. Titre Fig. 29 – Danse des Vestales avec cymbales, tambourins et tibiae. CrĂ©dits Quo vadis ?, 1951. Titre Fig. 30 – Danseurs noirs lors du dĂ©filĂ© Ă  Rome de ClĂ©opĂątre avec Ă  l’arriĂšre-plan la copie de l’arc de Constantin. CrĂ©dits ClĂ©opĂątre, 1963. Titre Fig. 31 – Cornicen sortant de la fosse lors du banquet de Trimalcion. CrĂ©dits Fellini Satyricon, 1968. Titre Fig. 32 – Les funĂ©railles du sĂ©nateur Fabien SĂ©vĂšre devant le temple avec cortĂšge de liticines, tibicines et cornicines. CrĂ©dits Fabiola, 1948. D’aprĂšs Fabiola le livre-film, Tours, 1949, fig. 13. Titre Fig. 33 – Relief d’Amiterne avec scĂšne de funĂ©railles. CrĂ©dits ClichĂ© MusĂ©e de l’Aquila reproduit avec l’aimable autorisation du musĂ©e de l’Aquila. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Christophe Vendries, La musique de la Rome antique dans le pĂ©plum hollywoodien 1951-1963 », MĂ©langes de l'École française de Rome - AntiquitĂ© [En ligne], 127-1 2015, mis en ligne le 10 juillet 2015, consultĂ© le 25 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Christophe Vendries UniversitĂ© de Rennes II / Lahm, École française de Rome – Haut de page Droits d’auteur © École française de RomeHaut de page
Lesfilms, leur influence sur le maquillage, le noir et le blanc, la couleur, etc. CinĂ©ma et TĂ©lĂ©vision Les Ă©clairages, le plateau, les diffĂ©rentes camĂ©ras, les couleurs, les lumiĂšres, les problĂšmes en vidĂ©o, etc. Histoire du maquillage De l’antiquitĂ© aux annĂ©es contemporaines, l’approche de la coiffure et du costume adaptĂ©s Ă  chaque Ă©poque, leur adaptation Ă  la
Les Italiens sont tous machos et dragueurs. Les Italiens sont des voleurs. Les Italiens exercent tous la profession de mafieux. Les Italiens font rien qu’à copier sur leur espagnole ce visuel servit Ă  certaines jaquettes de La Bataille des Ă©toiles » d’Alfonso au moins de ces clichĂ©s est vrai. Du moins, la quatriĂšme de ces assertions Ă©tait parfaitement vraie dans le contexte du cinĂ©ma de divertissement italien des annĂ©es 1970-80. L’HumanoĂŻde » est ainsi une aberration typique de cette pĂ©riode oĂč le cinĂ©ma de genre jadis le plus vivace d’Europe bascula irrĂ©mĂ©diablement dans le nanar. RĂ©alisĂ© par Aldo Lado, auteur compĂ©tent de quelques thrillers apprĂ©ciĂ©s des amateurs, cette pantalonnade galactique tente avec une rĂ©jouissante incompĂ©tence de surfer sur deux modes Ă  la fois la vogue du space-opera, sur laquelle s’étaient ruĂ©s comme des hyĂšnes tous les filous du cinĂ©ma aprĂšs le triomphe de La Guerre des Ă©toiles » et, plus modestement, la mode Richard Kiel. Le gentil gĂ©ant venait en effet de devenir une star en tenant le rĂŽle de "Requin", le tueur aux dents d’acier adversaire de James Bond, dans L’Espion qui m’aimait ». Il devait d’ailleurs reprendre son rĂŽle dans Moonraker », tournĂ© Ă  la mĂȘme Ă©poque que L’HumanoĂŻde ». AprĂšs avoir brillamment piquĂ© la vedette Ă  Roger Moore, Richard Kiel ne pouvait qu’attirer l’attention des producteurs. MalgrĂ© toute l’affection qu’inspire notre ami, autant dire que son passage au rang de protagoniste est un vĂ©ritable dĂ©sastre, qui renforce encore le plaisir que l’amateur de nanar prendra Ă  ce film. L'affiche turque L’HumanoĂŻde », contrairement Ă  Starcrash » de Luigi Cozzi autre space-opera spaghetti de l’époque, se distingue par un dĂ©calquage appuyĂ© de l’univers de Lucas. LĂ  oĂč Cozzi crĂ©ait un univers somme toute original, Aldo Lado multiplie les emprunts Ă  la limite du viol de propriĂ©tĂ© intellectuelle, reprenant des plans entiers du film de George Lucas et copiant le look de plusieurs personnages de maniĂšre Ă©hontĂ©e. Le plagiat commence dĂšs le gĂ©nĂ©rique !Quoi ? On aurait repompĂ© Star Wars, nous ?? Vous ĂȘtes de mauvaise foi, vous... Ajoutons au passage que, malgrĂ© son absence de scrupules dans le plagiat, le film bĂ©nĂ©ficiait d’un certain budget. Au contraire, par exemple, de La Bataille des Ă©toiles » d’Alfonso Brescia, L’HumanoĂŻde » avait pour lui des moyens relativement consĂ©quents, des acteurs plutĂŽt connus, un metteur en scĂšne capable, et trois vĂ©tĂ©rans du cinĂ©ma italien dans les coulisses Ennio Morricone Ă  la musique, Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson Ă  la supervision des effets spĂ©ciaux et Enzo G. Castellari comme rĂ©alisateur de seconde Ă©quipe. Autant d’atouts qui partent en fumĂ©e devant le ridicule du scĂ©nario, l’inconsistance des personnages et la panade artistique gĂ©nĂ©rale d’une production que l’on devine aussi mal contrĂŽlĂ©e que celle de Flash Gordon ». Arthur Kennedy et Barbara Bach, les vilains pas vaut pourtant ce qu’elle vaut dans un futur lointain, la planĂšte Terre a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e "MĂ©tropolis" ça me dit quelque chose
. Ayant pour toujours renoncĂ© aux conflits, ladite MĂ©tropolis vit heureuse sous le rĂšgne bienveillant d’un sage souverain, "Le Grand FrĂšre". Or, le frĂšre de ce dernier je ne sais pas si c’est le petit frĂšre du Grand FrĂšre, en tout cas c’est le frĂšre du Grand FrĂšre !, l’affreux Lord Graal Ivan Rassimov, a tentĂ© de le dĂ©trĂŽner. En exil, il rumine sa vengeance. AidĂ© de l’affreuse Lady Agatha Barbara Bach, comtesse-vampire de l’espace qui maintient sa jeunesse grĂące au sang de femmes qu’elle immole dans une machine aspireuse de globules, et du Docteur Kraspin Arthur Kennedy, savant fou radiĂ© de son ordre, Graal a ourdi un PLAN MACHIAVELIQUE pour CONQUERIR METROPOLIS et d’ici lĂ , LA GALAXIE ENTIERE ! MOUHAHAHAHA !!! Qu’est-ce que j’ai Ă  hurler comme ça, moi ? Lord Graal Ivan Rassimov, acteur italien vu dans tout plein de films bis, dont Le Dernier Monde cannibale », Les PrĂ©dateurs du Futur », L’Alliance invisible », etc.. Pour les influences du costume, on va dire que c'est un hommage...La machine Ă  pomper le sang des femmes Ă  simplement au passage que les premiĂšres scĂšnes du film entament d’emblĂ©e sa crĂ©dibilitĂ© en se livrant Ă  une vĂ©ritable photocopie de Star Wars » plan appuyĂ© sur un vaisseau traversant l’espace, texte dĂ©filant avec effet de perspective et surtout, apparition sublime, un Lord Graal au costume ENTIEREMENT recopiĂ© sur celui de Dark Vador, Ă  l’exception de vagues motifs en forme de dĂ©capsuleurs sur les cĂŽtĂ©s du casque et d’un masque qui laisse voir une partie du visage, comme dans une soirĂ©e SM ! il ne lui manque plus que la boule dans la bouche Le Docteur Kraspin a donc inventĂ© une machine infernale qui pourra lui servir Ă  transformer quiconque en un humanoĂŻde invincible et invulnĂ©rable, dans le but de crĂ©er une armĂ©e que Lord Graal pourra lancer Ă  l’attaque en la commandant Ă  distance. Pour tester son invention, Kraspin choisit Golob, un brave pilote de vaisseau spatial qui se prĂ©pare Ă  rentrer Ă  MĂ©tropolis avec son chien-robot. Richard et son ici qu’entre en scĂšne Richard Kiel, interprĂšte de Golob affublĂ© d’une barbe rousse, il a du texte durant sa premiĂšre scĂšne et fait preuve d’une prĂ©sence Ă  l’écran assez sympathique. Mais, une fois frappĂ© par les radiations de la machine du Docteur Kraspin, Golob se transforme en terrifiant HUMANOÏDE !!! Heu
en fait, non, il se transforme en Richard Kiel, Ă  qui on a simplement enlevĂ© sa fausse barbe ! Devenu un soldat du Mal, Golob va marcher sur la ville en cassant tout sur son passage. Le film avait dĂ©jĂ  un pied dans la fosse du ridicule, il va maintenant y sauter Ă  pieds joints, car Richard Kiel nous refait EXACTEMENT le mĂȘme numĂ©ro que pour jouer Requin dans les James Bond, en y rajoutant simplement davantage de grimaces. Et comme on le voit presque constamment Ă  l’écran, la vĂ©ritĂ© finit par se faire jour notre ami ne sait absolument pas jouer, c’est dĂ©sormais officiel ! Richard Kiel devient
 L’HUMANOÏDE !En tout cas, il devient trĂšs Richard Kiel !Il n’est cependant pas le seul protagoniste du film, car nous faisons Ă©galement la connaissance des hĂ©ros, qui vont s’opposer aux vils plans de Lord Graal et achever de nanardiser impitoyablement le film. Passons sur Nick, aventurier de l’espace et hĂ©ros viril de service, sorte de sous-sous-sous Han Solo jouĂ© par Leonard Mann de son vrai nom Leonardo Manzella, insipide jeune premier rescapĂ© du western spaghetti. C’est bien simple, on le remarque Ă  peine Leonard Mann fait preuve d’un tel non-charisme qu’il impressionne nĂ©gativement la pellicule. Leonard Mann, le pizzaiolo du Cosmos. Corinne enfant star hĂ©roĂŻne, une jeune et belle scientifique nommĂ©e Barbara Gibson ancienne assistante du Docteur Kraspin, elle est Ă  l’origine de la disgrĂące de ce dernier pour pratiques douteuses. Dans le rĂŽle de Barbara on retrouve Corinne Clery vive la France !, rĂ©vĂ©lĂ©e par Histoire d’O » et relĂ©guĂ©e ensuite en Italie Yor le Chasseur du Futur » et autres merveilles, faisant preuve d’une compĂ©tence de comĂ©dienne inversement proportionnelle Ă  la rondeur de son fessier. Absolument pas dirigĂ©e, elle semble en permanence sous tranquillisants. Tom-Tom, la tĂȘte-Ă -claques de l’ s’occupe d’un mystĂ©rieux orphelin asiatique, Ă©trangement savant, et affublĂ© du surnom hilarant de "Tom-Tom". J’avais gardĂ© ce dernier pour la bonne bouche car il constitue l’un des principaux moteurs nanars du film. JouĂ© par le petit Marco Yeh, hideux petit gnome italo-asiatique dont ce fut heureusement le seul rĂŽle Ă  l’écran, Tom-Tom est l’une des plus horripilantes tĂȘtes Ă  claques qu’il m’ait jamais Ă©tĂ© donnĂ© de dĂ©tester au cinĂ©ma. On me chuchote que le gamin de Gameka et les Trois Super Women » serait encore pire dans ce registre ; je demande Ă  voir. Evidemment, ne comptez pas sur moi pour vous rĂ©vĂ©ler que cette petite ordure est en fait une sorte de Little Buddha de l’espace et que ses pouvoirs surnaturels contribueront Ă  vaincre le mal, en rendant notamment Ă  Golob la conscience de son humanitĂ©, ce qui amĂšnera le gĂ©ant Ă  se retourner contre les mĂ©chants. Ce serait vraiment salaud, d’autant qu’on le devine au bout d’une dizaine de minutes. Richard empoigne grĂące aux pouvoirs de Tom-Tom, il est devenu quelques baisses de rythme au dĂ©but, L’HumanoĂŻde » est un nanar d’une excellente cuvĂ©e qui mĂ©rite, autant que Starcrash », d’ĂȘtre redĂ©couvert. Moins candide et sympathique que le film de Luigi Cozzi, le film de Lado le bat sur le terrain du grotesque. Pour l’avoir vu dans une salle pleine et entendu les rires gras qui ponctuaient chaque apparition de Lord Graal et chaque mimique simiesque de Richard Kiel, j’ai pu tester en direct la puissance comique de la Bach attend son chĂšque de fin de petit robot blanc rigolo, mais oĂč vont-ils chercher tout ça ? En tout cas, c’est quasiment le meilleur acteur du film
 Le film se distingue par un scĂ©nario trĂšs simpliste, visiblement destinĂ© Ă  un jeune public assez peu mature, mais confond naĂŻvetĂ© et niaiserie. Je passe sur le chien-robot de Golob, mĂ©lange insane de Milou et de R2D2. Les mĂ©chants croulent sous le ridicule outre Lord Graal, le Vador de chez Prisu, on notera le peu de crĂ©dibilitĂ© des deux autres grands mĂ©chants. Dans le rĂŽle de Lady Agatha, Barbara Bach fait le minimum syndical. Par contre, l'interprĂšte du Docteur Kraspin, Arthur Kennedy honorable acteur hollywoodien qui donna la rĂ©plique aux plus grandes vedettes avant d’échouer en Italie cabotine comme s’il postulait pour une apparition dans un Blake Edwards. Tu sais, j'ai participĂ© Ă  Barrabas » et Lawrence d'Arabie » et puis aprĂšs, niveau carriĂšre, le trou noir...Les reprĂ©sentants des forces du mal semblent s’appliquer Ă  illustrer le clichĂ© du mĂ©chant qui agit le plus stupidement possible de maniĂšre Ă  favoriser sa propre dĂ©faite. Vous avez Ă  l’esprit l’image du mĂ©chant qui explique son plan au hĂ©ros au lieu de le tuer ? HĂ© bien ici, c’est tout le temps comme ça, mais en pire. Les troupes d’élite de Lord Graal donnent l’exemple en constituant la plus belle bande de losers jamais vus Ă  l’écran. Rarement vit-on des figurants aussi dĂ©sordonnĂ©s et aussi pressĂ©s d’aller se faire Ă©tendre par le hĂ©ros ! Avec une telle troupe de minables, Lord Graal n'est pas prĂšs de devenir maĂźtre de la galaxie il ne pourrait mĂȘme pas conquĂ©rir Ploumizolin-sur-Orge ! Lord Graal fait appel au cĂŽtĂ© obscur de la la belle Ă©quipe de professionnels du cinĂ©ma prĂ©sents au gĂ©nĂ©rique, tout le monde semble avoir baissĂ© les bras devant l'ineptie de la chose. Enzo G. Castellari, responsable des scĂšnes d’action on reconnaĂźt quelques ralentis, sa marque de fabrique, semble ĂȘtre allĂ© roupiller dans un coin du studio en attendant que ça se passe. Antonio Margheriti n’a sans doute Ă©tĂ© prĂ©sent que par intermittence pour superviser les effets spĂ©ciaux certains sont relativement rĂ©ussis, d’autres transparences barbouillĂ©es au crayon, incrustations de vaisseaux spatiaux Ă  hurler de rire auraient dĂ©jĂ  semblĂ© un peu vieillots en 1950. Tom-Tom joue aux jeux vidĂ©os du la plus grosse dĂ©confiture artistique reste encore la musique d’Ennio Morricone, qui livre ici ce qui doit ĂȘtre la plus belle ratatouille de sa carriĂšre. Amorphe, discordante, la de L’HumanoĂŻde » conviendrait mieux Ă  une Ă©mission de plateau ou de tĂ©lĂ©-achat qu’à un space-opera. Le maestro a dĂ» encaisser son chĂšque et faire composer le bouzin par un stagiaire. Ou bien il avait oubliĂ© le boulot Ă  faire, s’en est souvenu la veille du tournage et a mĂ©langĂ© au hasard des bouts de partitions inachevĂ©es. Deux explications qui sauveraient au moins l’honneur
L’éminent nanardeur Dryke, qui assistait Ă  la projection, me demande de ne pas oublier la scĂšne HOT du film ! Imaginez la hutte de Corinne Clery cernĂ©e par les soldats de Lord Graal. Ils entrent, elle fuit, courant dans la demeure qui vue de l'extĂ©rieur ne paraissait pas si grande, elle court et PLAF ! en traversant une piĂšce vide de tout mobilier elle tombe dans une baignoire creusĂ©e lĂ  au milieu de la piĂšce... Elle en ressort trempĂ©e, les vĂȘtements lui collant Ă  la peau, dĂ©voilant chacun de ses reliefs avantageux. Une moite sensualitĂ© s'installe fugitivement... Toujours poursuivie par les hommes de main de Lord "Bondage" Graal ah, ce masque... elle se remet Ă  courir. Sa robe trempĂ©e Ă©pouse harmonieusement ses contours, dans un dĂ©licat effet de transparence. C’était donc ça, cette histoire d’eau ! Magnifique marque de sensualitĂ©, en effet ! Et pas du tout dĂ©placĂ©e dans le rĂ©cit... Aldo Lado, dĂ©primĂ© par le tournage de son nanar S-F pour jeune public, a-t-il voulu se lĂącher ? En tout cas, gloire Ă  Corinne Clery et Ă  son fessier inter-galactique, et vive la S-F Ă©rotomane !A noter une curiositĂ© du casting deux des actrices principales partagent par ailleurs l'affiche avec Richard Kiel dans ses deux James Bond. Barbara Bach Ă©tait l'hĂ©roĂŻne de L'Espion qui m'aimait » et Corinne ClĂ©ry tenait un petit rĂŽle dans Moonraker ».Perle inestimable du nanar kitsch italien, L’HumanoĂŻde » est une vĂ©ritable friandise. DestinĂ© Ă  un jeune public malgrĂ© les gros plans qu’Aldo Lado n’a pu s’empĂȘcher de faire sur les formes de Corinne ClĂ©ry, sa naĂŻvetĂ© un peu sucrĂ©e ne fait pas oublier une profonde bĂȘtise qui en fait un spectacle Ă  ne pas rater ! Et vive Tom-Tom ! Avec la barbe, il fait tout de suite plus une interview accordĂ©e au magazine Mad Movies Mad Movies N°183 de FĂ©vrier 2006, p. 93, le rĂ©alisateur Aldo Lado Ă©voque de façon substantielle "L'HumanoĂŻde"."Pour votre film de SF, L'HumanoĂŻde, la post-production s'Ă©tendait aux effets spĂ©ciaux, qu'a rĂ©alisĂ©s Antonio Margheriti...Antonio s'Ă©tait chargĂ© des voyages interplanĂ©taires c'Ă©tait un grand seigneur, un homme exquis, un vĂ©ritable orfĂšvre. Les maquettes et les incrustations ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par un Espagnol formidable, Emilio Ruiz, qui a ensuite fait carriĂšre Ă  Hollywood [Note de Nanarland un artisan au sens noble du terme, qui a oeuvrĂ© sur un paquet de films, du pĂ©plum PersĂ©e l'invincible avec Richard Harrison au Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro en passant par Supersonicman, Dune, Conan le barbare et La Guerre du fer !]. Pour superviser les SFX, j'avais nĂ©anmoins demandĂ© - en vain - un Yougoslave qui avait Ă©tĂ© le bras droit de Douglas Trumbull sur 2001 l'odyssĂ©e de l'espace. Pour le dĂ©nicher, je comptais sur l'actrice Barbara Bach, que j'avais dĂ©jĂ  fait jouer dans La Corta Notte... pour son cĂŽtĂ© "Europe centrale". Ici, elle me permettait en outre de contourner le quota imposĂ© de comĂ©diens italiens, car elle possĂ©dait cette nationalitĂ© pour avoir Ă©tĂ© mariĂ©e Ă  un de mes compatriotes, comme Corinne Clery d' film trahit pourtant son origine, avec par exemple la citĂ© qui renvoie Ă  l'AntiquitĂ© romaine...Pour des raisons de budget, je ne pouvais pas vraiment concurrencer les films amĂ©ricains, si bien que j'ai essayĂ© de donner un cĂŽtĂ© personnel latin, Ă  cette oeuvre de pure commande. Mais le rĂ©sultat aurait Ă©tĂ© bien meilleur si j'avais eu les collaborateurs que j'avais demandĂ©s. Je voulais notamment un dĂ©corateur de théùtre fantastique, qui crĂ©ait des atmosphĂšres incroyables en collant des feuilles de plastique qu'il Ă©clairait par derriĂšre. Mais le producteur avait dĂ©jĂ  signĂ© un contrat ; or on ne me fera pas croire que quelqu'un qui a fabriquĂ© des villages western toute sa vie peut passer comme ça Ă  la SF, mĂȘme si c'est un grand professionnel. C'Ă©tait donc la bagarre du matin au soir, et en plus le rĂ©sultat n'Ă©tait jamais celui que je dĂ©sirais. C'est dommage car j'avais tournĂ© certaines sĂ©quences Ă  JĂ©rusalem et dans le dĂ©sert du NĂ©guev, en utilisant les bĂątiments d'un architecte israĂ©lien dont j'avais dĂ©couvert les projets, quelques annĂ©es auparavant, Ă  la biennale de Venise. Je l'ai d'ailleurs rencontrĂ© cette annĂ©e, lors d'un salon d'art contemporain Ă  la Porte de Versailles. Je me suis approchĂ© d'un stand oĂč j'avais reconnu ses travaux, et il Ă©tait lĂ  nous nous sommes prĂ©sentĂ©s et je lui ai dit "Vous savez, j'ai fait un film il y a 25 ans..." riresLa rĂ©alisation des scĂšnes d'action est crĂ©ditĂ©e Enzo G. Castellari...Il a tournĂ© le combat final. J'en avais ras le bol et j'avais demandĂ© au producteur d'engager quelqu'un, car je ne me sens pas trĂšs Ă  l'aise avec l'action. Nous nous sommes mis d'accord sur Castellari, qui est un ami."
EnprĂšs de 55 ans, le Grec Yannis Kokkos a travaillĂ© sur plus de 200 spectacles, d’AthĂšnes Ă  Paris, de Toulouse Ă  Saint-PĂ©tersbourg. Riche d’une centaine de costumes et d’une centaine de dessins et maquettes, le parcours commence par une Ă©vocation de son bureau de travail, oĂč il conçoit ses interventions.

27 Janvier 2013 , RĂ©digĂ© par Kam Oliver PubliĂ© dans film de genre Etant un passionnĂ© d'histoire je vous prĂ©sente une petite compilation des plus grands pĂ©plums de l'histoire du cinĂ©ma. Le pĂ©plum est un film historique Ă  grand budget qui retracent les grands moments de l'histoire de l'humanitĂ© durant la pĂ©riode antique. Les productions amĂ©ricaines et italiennes ont dominĂ© ce genre entre les annĂ©es 50 et 60 avec bien sĂ»r un budget diffĂ©rent pour les deux pays cependant ils ont crĂ©e des classiques du genre du film Ă  grand spectacle. Beaucoup d'entre nous considĂšrent ces films comme presque ridicules aujourd'hui mais ceux ci oublient comment Ă  l'Ă©poque sans les moyens technologiques que nous possĂ©dons aujourd'hui des rĂ©alisateurs parvenaient Ă  retranscrie Ă  l'Ă©cran une Ă©poque aussi Ă©loignĂ©e que l'antiquitĂ©. Les moyens financiers et humains de l'Ă©poque Ă©taient Ă©normes , imaginez un peu la direction des nombreux figurants qui parfois atteignent le millier de personnes ou encore la direction artistique pour la rĂ©alisation des costumes pour chaques personnes participant au film. Rien Ă  voir avec nos films bourrĂ©s d'effects spĂ©ciaux numĂ©riques oĂč la facilitĂ© est de mise. Ainsi je vous propose les plus grands classiques du cinĂ©ma "pĂ©plum" avec leurs trailers bien Ă©videmment! Kam O. Les Dix commandements de Cecile B. de Mille avec le grand Charlton Heston. Cleopatre le film le plus cher de toute l'histoire du cinĂ©ma avant Spider Man 3. Un classique du genre avec Elisabeth Taylor , Richard Burton et Rex Harrison . D'une durĂ©e totale de quatre heures ce film est un monument Ă  voir. Spartacus finalisĂ© par le grand Stanley Kubrick et avec un casting impressionnant Kirk Douglas ou encore Peter Ustinov. Film culte par excellence, vĂ©ritable chef d'oeuvre ! RĂ©alisĂ© par William Wyler et en star avec Charlton Heston. La scĂšne de la course de chars est dĂ©finitivement culte ! Quo Vadis rĂ©alisĂ© par Mervyn Leroy avec Peter Ustinov dans le rĂŽle de NĂ©ron. Un classique. L'un des derniers grands pĂ©plums du cinĂ©ma rĂ©alisĂ© par Anthony Mann ! Un must have. Le meilleur film de tous les temps sur la vie du Christ. D'une durĂ©e de six heures pour les fans avertis. Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous

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On espĂšre que le chiffre 2 et les anniversaires qui vont avec porteront bonheur Ă  François Ozon. Jugez-en plutĂŽt il y a trente ans, le 10 juin 1982, mourait, dans la fleur de l’ñge 37 ans, aprĂšs avoir mĂ©langĂ© cocaĂŻne et benzodiazĂ©pine, Rainer Werner Fassbinder. Il y a quarante ans, le 25 juin 1972, Ă©tait prĂ©sentĂ©, Ă  la 22e Berlinade, les Larmes amĂšres de Petra von Kant », le film que le cinĂ©aste allemand avait tirĂ© de sa propre piĂšce de théùtre. Il y a vingt-deux ans, du mĂȘme Fassbinder, François Ozon avait excellemment portĂ© Ă  l’écran la premiĂšre et trĂšs vĂ©nĂ©neuse piĂšce, Gouttes d’eau sur pierres brĂ»lantes », avec Bernard Giraudeau et Malik Zidi. Et le en ouverture de la 72e Berlinade, a Ă©tĂ© projetĂ© Peter von Kant » en salles le 6 juillet, oĂč le rĂ©alisateur de 5 x 2 » trahit son maĂźtre pour mieux lui ĂȘtre passionnel dĂ©crit par Fassbinder Ă©tait lesbien et se dĂ©ployait dans l’univers de la mode. Ozon l’a dĂ©placĂ© sur son territoire le cinĂ©ma, et a fait de Petra, devenue Peter, un rĂ©alisateur cĂ©lĂšbre. Il a eu d’autant plus raison que les Larmes amĂšres » Ă©tait un autoportrait dĂ©guisĂ©, oĂč Fassbinder transposait son histoire amoureuse et malheureuse avec l’un de ses acteurs fĂ©tiches. Et Ă  Denis MĂ©nochet, Ă©poustouflant et titanesque, bouleversant et grotesque dans le rĂŽle et le costume blanc de Peter von Kant, le raffinĂ© François Ozon a donnĂ© la tĂȘte bouffie, barbue et destroy de Fassbinder. La suite aprĂšs la publicitĂ© Je doute, donc je suis » Denis MĂ©nochet, acteur d’exceptionDramatique et jubilatoireLe spectacle, qui tient de la tragĂ©die antique et du théùtre de boulevard, peut commencer. Dans un appartement qu’on ne quittera pas, l’alcoolique et cocaĂŻnomane Peter broie du noir et sadise son assistant, Karl Stefan CrĂ©pon, aussi filiforme qu’il est ventripotent. Passe alors son amie, la vampirique actrice Sidonie Isabelle Adjani. Elle lui prĂ©sente Amir Khalil Ben Gharbia, un beau rĂ©fugiĂ© maghrĂ©bin qui se rĂȘve comĂ©dien et pour lequel Peter, Ă  la fois Barbe-Bleue et Pygmalion, King et Queen, va se damner jusqu’à se pour mieux signifier son allĂ©geance Ă  Fassbinder, dont l’Ɠuvre le fascine » et le hante », Ozon a demandĂ© Ă  Hanna Schygulla, qui Ă©tait Amir au fĂ©minin dans les Larmes amĂšres », de jouer ici la mĂšre dĂ©sarmĂ©e et dĂ©sabusĂ©e de Peter. Mais on ne saura pas si, dans ce film dramatique et jubilatoire, le cinĂ©aste de GrĂące Ă  Dieu » s’identifie Ă  Peter/Fassbinder ou au jeune homme que, pour mieux le soumettre, le dĂ©miurge amoureux va faire entrer dans le monde du cinĂ©ma, cette grande illusion. Peter von Kant », After Yang », Music Hole »  Les films Ă  voir ou pas cette semainePeter von Kant, de François Ozon, avec Denis MĂ©nochet, Isabelle Adjani, Khalil Ben Gharbia. En salles le 6 juillet. Paru dans L’OBS » du 30 juin 2022.
filma grand spectacle en costume de l'antiquitĂ©argent liquide maximum autorisĂ© sur soi en france 2019. Give Your Business A Creative Touch. dĂ©claration impĂŽts 2021 : date A savoir culture humaniste - ConnaĂźtre les grandes catĂ©gories des arts du spectacle théùtre, danse, mime, opĂ©ra, cirque... - Comprendre l'importance des arts du spectacle dans l'Histoire de France et du Monde - Savoir que les courants artistiques sont diffĂ©rents suivant les pĂ©riodes de l'Histoire - Distinguer le passĂ© rĂ©cent d'un passĂ© plus Ă©loignĂ© - Savoir observer, dĂ©crire, comparer - Utiliser un vocabulaire prĂ©cis On appelle "arts du spectacle" tous les arts du spectacle vivant théùtre, danse, opĂ©ra, cirque, marionnettes... Les hommes ont toujours organisĂ© des spectacles et des fĂȘtes. Nous n'avons aucune trace de celles qui ont peut-ĂȘtre eu lieu Ă  la PrĂ©histoire. Tu dĂ©couvriras dans cette fiche quelques exemples de spectacles de l'AntiquitĂ© jusqu'Ă  nos jours. 1. Le 19e siĂšcle Les Français vont encore au théùtre. Ils vont applaudir des piĂšces de Victor Hugo par exemple. Ils se dĂ©placent aussi Ă  l'opĂ©ra. Deux compositeurs Italiens de cette Ă©poque sont trĂšs cĂ©lĂšbres Rossini, auteur du "Barbier de SĂ©ville", et Verdi dont "Rigoletto" est l'une des Ɠuvres. © Leemage Doc. 1. Une scĂšne du "Barbier de SĂ©ville" Ils aiment aussi assister Ă  des ballets de danse classique. De grands compositeurs de musique comme TchaĂŻkovsky composent des piĂšces qui deviendront cĂ©lĂšbres. Les chorĂ©graphes crĂ©ent les ballets sur ces airs. "Le lac des cygnes" ou "Casse-Noisette" sont des ballets qui sont encore jouĂ©s de nos jours avec de nouvelles mises en scĂšne. À Lyon, un homme crĂ©e une marionnette qui deviendra cĂ©lĂšbre. Il s'agit de Guignol. C'est une marionnette Ă  gaine. Les piĂšces se jouent derriĂšre un castelet. Elles sont souvent comiques. Gnafron et le gendarme, ainsi que d'autres marionnettes font partie du spectacle. Guignol est un personnage qui s'amuse et qui amuse les autres. © Leemage Doc. 2. Guignol Les habitants des villes se rendent aussi dans les cabarets oĂč se produisent des artistes chanteurs, danseurs, contorsionnistes... Le peintre Toulouse-Lautrec a créé des affiches pour ces cabarets. © Leemage Doc. 3. Une affiche de Toulouse-Lautrec pour la troupe de Mademoiselle Églantine 2. Le 20e siĂšcle De nouvelles piĂšces de théùtre sont jouĂ©es. Des opĂ©ras sont composĂ©s Ă©galement mais on assiste Ă  des changements de style. Les Ballets Russes sont créés par Diaghilev. Il fait appel Ă  des musiciens trĂšs connus pour Ă©crire les musiques. Ravel, Debussy, Satie, Stravinsky composent pour lui. "Le sacre du printemps" composĂ© par Stravinsky est trĂšs connu. De grands peintres dessinent ses dĂ©cors, ses programmes, ses affiches par exemple Picasso ou Sonia Delaunay... Cette derniĂšre crĂ©e mĂȘme des costumes pour certains spectacles. Les chorĂ©graphies et les musiques changent complĂštement les habitudes du public. Il s'agit de danse moderne. © Leemage Doc. 4. Le ballet "Le sacre du printemps" composĂ© par Stravinsky La comĂ©dienne Ariane Mnouchkine fonde Le Théùtre du Soleil. Elle y met en scĂšne des piĂšces. Plus tard, elle s'intĂ©resse au cinĂ©ma. Son film "MoliĂšre" nous raconte la vie du grand auteur et comĂ©dien du 17e siĂšcle. Un comĂ©dien, Marceau, crĂ©e un genre nouveau le mime. Il dit "La parole n'est pas nĂ©cessaire pour exprimer ce qu'on a sur le cƓur." MaquillĂ© en blanc, bouche rouge et yeux noirs, avec un chapeau noir, une fleur rouge, il interprĂšte le personnage de "Bip". Il ne dit pas un mot. Il se produit avec un Ă©gal succĂšs dans tous les pays. À la fin de sa vie, il crĂ©e une Ă©cole de mime. © Leemage Doc. 5. Le mime Charles Deburau dans "Pierrot au pot de mĂ©decine" L'art du cirque existe en Chine depuis plus de 3 000 ans. Le Cirque de PĂ©kin est trĂšs particulier. Ses 50 artistes ont commencĂ© Ă  apprendre leur mĂ©tier dĂšs l'Ăąge de cinq ans. Ce sont des acrobates, gymnases, contorsionnistes, mimes, jongleurs. Ils sont cĂ©lĂšbres dans le monde entier. Je retiens Les arts du spectacle regroupent le théùtre, la danse, l'opĂ©ra, le mime, le cirque, le théùtre de rue... Chaque Ă©poque nous a donnĂ© des spectacles de qualitĂ© créés par de grands artistes. Un spectacle créé il y a plusieurs siĂšcles peut ĂȘtre prĂ©sentĂ© de nos jours avec une mise en scĂšne diffĂ©rente, plus moderne. Parfois des arts oubliĂ©s reviennent Ă  la mode. C'est le cas des fĂȘtes mĂ©diĂ©vales par exemple. Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours !
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CrĂ©on, Antigone, ChƓur Demodocos 2016-2018 trois annĂ©es de théùtre Ă  KĂ©a
 Pendant trois ans de missions successives Ă  KĂ©a, j’ai pu, missionnĂ© par mon labo ERIAC, directeur Miguel Olmos, universitĂ© de Rouen Normandie, pour lequel je mĂšne une recherche thĂ©orique et expĂ©rimentale sur la langue grecque ancienne, la traduction et la recrĂ©ation vivante du théùtre ancien, au grĂ© des finances de la compagnie DĂ©modocos, avec l’aide financiĂšre rĂ©guliĂšre du labo transport de la troupe et tournage et grĂące Ă  l’accueil de la MunicipalitĂ© de KĂ©a logement au Kastro, de son maire Ioannis Evangelou et de ses habitants notamment l’association des femmes de Kea et nos sponsors locaux, dont la philoxĂ©nie se double d’un amour du théùtre antique, reprĂ©senter chaque annĂ©e un spectacle diffĂ©rent produit en France avec l’aide du Service Culturel de Sorbonne universitĂ© et créé au festival des Dionysies que je dirige Ă  Paris ƒdipe roi en 2016 dans la cour de la Mairie de KĂ©a, PromĂ©thĂ©e enchaĂźnĂ© en 2017 au mĂȘme endroit en utilisant le dĂ©cor somptueux de la roche qui surplombe les bĂątiments de l’actuelle mairie et ancien lycĂ©e, et Perses en 2018 Ă  Kokka en bord de mer, l’annĂ©e oĂč nous avons produit et jouĂ© l’intĂ©grale d’Eschyle en France Ă  Vaison-la-Romaine. J’ai mis en scĂšne ces spectacles en m’appuyant sur l’atelier Théùtre et chƓur antique de Sorbonne UniversitĂ© que je dirige avec François Cam, compositeur de la musique des chƓurs[1]. Dans cet atelier, les anciens membres de la troupe forment les jeunes Ă©tudiants intĂ©ressĂ©s par la poĂ©sie, la musique, la danse et le théùtre antiques et au dĂ©part tout Ă  fait ignorants des pratiques de cet art. Lors des trois spectacles donnĂ©s Ă  KĂ©a, une place a Ă©tĂ© faite au grec moderne pour situer l’action dans le drame, Ă  chaque fois interprĂ©tĂ© par un jeune Franco-AmĂ©ricano-Grec de KĂ©a, Geoffrey Hazard, Apollon dans ƒdipe roi, chƓur dans PromĂ©thĂ©e enchaĂźnĂ©, satyre dans les Perses. DĂšs la premiĂšre annĂ©e, un projet de jouer Ă  Karthaia, sur le site de la ville antique sise en bord de mer, Ă©tait nĂ© Ă  l’initiative de Geoffrey Hazard, qui avait participĂ© avec Mme Tania Panagou comme bĂ©nĂ©vole aux fouilles et aux travaux de restauration du théùtre. Lorsque j’ai vu le théùtre de Karthaia sur le littoral, j’ai tout de suite songĂ© Ă  la possibilitĂ© d’une reprĂ©sentation des Suppliantes. 
et trois annĂ©es de cinĂ©ma DĂšs 2016, et pendant les deux annĂ©es suivantes, j’ai conduit le tournage des extĂ©rieurs d’ƒdipe roi avec un cadreur professionnel[2] et la participation de la troupe DĂ©modocos, dans des conditions extrĂȘmement favorables offertes par les gens de KĂ©a, pendant les quelques jours de rĂ©pit qui ont suivi la reprĂ©sentation unique donnĂ©e devant les spectateurs de l’üle. Ce film, construit autour d’une captation faite dans un théùtre en France le plateau noir du Grand Auditorium de la BibliothĂšque Nationale de France, faite en 2016 et ayant permis une maquette du film, captation refaite avec plusieurs camĂ©ras en 2018, pour toutes les scĂšnes de dialogue et de chƓur, s’ouvre Ă  chaque instant sur le hors-scĂšne dĂ©cor extĂ©rieur thĂ©bain Ă  l’arrivĂ©e des personnages, siĂšge de la Pythie Ă  Delphes, Corinthe adoptive du jeune ƒdipe, route de Daulis oĂč LaĂŻos meurt sous les coups de son fils, chambre conjugale du roi thĂ©bain, etc., tournĂ© dans des dĂ©cors naturels somptueux de l’üle ou dans des bĂątiments traditionnels bergerie troglodyte, murs de pierres plates, aire Ă  blĂ© circulaire, carrefour de la fontaine de Benjamin, autour du chĂȘne, avec la participation du musicien de sambouna Ioannis Servos, l’aide des familles de l’üle casting du bĂ©bĂ© ƒdipe, Ăąnes du chariot de LaĂŻos construit par Geoffrey Hazard avec d’autres accessoires et la bĂ©nĂ©diction de M. Vranas Grecas, historien Ă©rudit et sage de l’üle. Ce film, que la monteuse Sophie Brunet a pris en main en 2018, avec l’aide du studio de What’s up production et qui vient d’ĂȘtre mixĂ© par les soins de Matthieu Deniau au studio Orlando, est en passe d’aboutir Ă©talonnage prĂ©vu avant la fin 2019. 2019 l’annĂ©e d’Antigone Ă  Karthaia La quatriĂšme annĂ©e, notre projet Ă©tait d’aller jouer Antigone de Sophocle Ă  KĂ©a. Nous avions constituĂ©, depuis 2016, une Ă©quipe entiĂšrement masculine de trois acteurs pour jouer tous les rĂŽles sous les diffĂ©rents masques. Ce spectacle, jouĂ© depuis depuis 2006 par notre troupe dans une mise en scĂšne que je n’ai cessĂ© de renouveler, avait Ă©tĂ© créé dans sa distribution exacte en 2017 Ă  l’auditorium du MusĂ©e du Louvre, Ă  l’initiative de M. Jean-Luc Martinez, directeur du MusĂ©e. En fonction des trois acteurs Philippe Brunet, Henrri de Sabates, Nicolas Lakshmanan, docteur de l’universitĂ© de Rouen Normandie[3] et des rĂŽles que les deux derniers nommĂ©s jouaient dĂ©jĂ  lorsque nos deux comĂ©diennes Fantine CavĂ©-Radet et Susie Vusbaumer[4], respectivement Antigone et IsmĂšne assuraient leurs rĂŽles, j’ai eu envie Ă  l’occasion d’une indisponibilitĂ© de Fantine CavĂ©-Radet, de prendre le rĂŽle d’Antigone que j’avais dĂ©jĂ  assurĂ© au pied levĂ© en 2006 au festival d’Avignon off, au théùtre de la Condition des Soies. Les masques et les costumes Ă©taient alors ceux d’Yves Leblanc. La comĂ©dienne Estelle Meyer, en descendant du train, s’était rompu malencontreusement les ligaments du genou la veille des reprĂ©sentations, et j’avais dĂ» prendre le rĂŽle Ă  l’improviste. En faisant cette expĂ©rience, qui, paradoxalement, nous avait valu de jouer plusieurs fois Ă  guichets fermĂ©s Ă  Avignon, je me suis retrouvĂ© dans l’obligation d’assurer la danse que j’avais fait travailler mais non pas pratiquĂ©e moi-mĂȘme. Or, en posant mes pieds sur le rythme du chant d’Antigone, je me suis rendu compte que la structure mĂ©trique des vers imposait des oppositions pied gauche-pied droit, levĂ©-frappĂ© que je n’avais pas prĂ©vues et qui fonctionnaient de maniĂšre trĂšs prĂ©cise. C’est pourquoi deux ans plus tard, aux Dionysies, j’ai pris le rĂŽle de CrĂ©on pour expĂ©rimenter le rythme si particulier des dochmies Ă  la fin de la tragĂ©die. Les principes de chorĂ©graphie mĂ©trique sur lesquels se fonde le travail de la compagnie furent ainsi Ă©tablis. Ce fut donc au Louvre que s’est dĂ©finie la distribution suivante que j’expose ici pour la premiĂšre fois. La voici, par ordre de prise de parole L’acteur A Philippe Brunet joue Antigone prologue, Antigone captive, HĂ©mon, commos et scĂšne finale d’Antigone, commos final de CrĂ©on L’acteur B Henrri de Sabates joue IsmĂšne prologue, Garde deux scĂšnes, IsmĂšne, TirĂ©sias, Eurydice, Garde L’acteur C Nicolas Lakshmanan joue la quasi-totalitĂ© du rĂŽle de CrĂ©on jusqu’à sa sortie en direction du tombeau d’Antigone, Serviteur celui qui raconte le trajet de CrĂ©on jusqu’au tombeau d’Antigone et la mort de HĂ©mon. L’acteur B passe du rĂŽle fragile et pathĂ©tique d’IsmĂšne au rĂŽle caustique et insolent de Garde ; et du rĂŽle cinglant de TirĂ©sias au rĂŽle timide et effacĂ© d’Eurydice. L’acteur A enchaĂźne les rĂŽles d’Antigone et de HĂ©mon, qui ne se croisent jamais sur scĂšne. Il y a une vraie difficultĂ© et un rĂ©el intĂ©rĂȘt Ă  jouer contradictoirement et de maniĂšre complice, pour un mĂȘme acteur, la jeune fille ouvertement rebelle Ă  l’édit de CrĂ©on et le jeune homme plus pondĂ©rĂ©, subtil dans ses reparties, puis excĂ©dĂ© et en passe de devenir violent contre lui-mĂȘme, dans l’échange avec son pĂšre. Le passage du masque de CrĂ©on Ă  celui de Serviteur se fait avec un intĂ©rĂȘt particulier celui de passer, pour l’acteur C, d’un rĂŽle dramatique Ă  un rĂŽle narratif, Ă©pique, dont l’acteur, interprĂšte de la Chanson de Roland, est aussi trĂšs friand. Lorsque l’acteur A apparaĂźt en CrĂ©on au moment mĂȘme oĂč l’acteur C quitte la scĂšne en Serviteur, il y a une grande surprise pour le public, ou le pressentiment que quelque chose de mystĂ©rieusement dĂ©routant a lieu. Le spectateur, accoutumĂ© Ă  voir un acteur dans un seul rĂŽle, peut concevoir qu’un mĂȘme acteur joue deux rĂŽles, mais a du mal Ă  imaginer que ce puisse ĂȘtre deux acteurs diffĂ©rents qui se partagent un mĂȘme rĂŽle, c’est-Ă -dire un mĂȘme masque et un mĂȘme costume. Il est Ă  noter que ce partage des rĂŽles n’est pas le seul possible. L’acteur A pourrait jouer TirĂ©sias ; l’acteur B pourrait jouer HĂ©mon. VoilĂ  pour les principales considĂ©rations dramaturgiques concernant les acteurs. Pour le ChƓur, composĂ© de trois comĂ©diens Mael Bailly, François Cam le compositeur, docteur de l’universitĂ© de Rouen Normandie, et Yanis Cleret, il est hĂ©ritier d’un travail de rythme et de chant en grec, de rythme prosodique en français. À cette scansion assortie d’un travail de crĂ©ation mĂ©lique selon les rĂšgles harmoniques Ă©tablies par les musicographes de l’AntiquitĂ© s’ajoute un travail de chorĂ©graphie oĂč, comme il a Ă©tĂ© dit, la battue des pieds oppose les quantitĂ©s longues et brĂšves du mĂštre. Le site de Karthaia arrivĂ©e du public au théùtre DĂ©modocos La mise en scĂšne Ă  Karthaia Les Éphores des AntiquitĂ©s Cycladiques, qui avaient obtenu de nous la garantie, qui fut scrupuleusement respectĂ©e, que nous ne toucherions Ă  aucun des Ă©lĂ©ments de pierre prĂ©servĂ©s ou restaurĂ©s et que nous ne ferions aucune installation de dĂ©cor, ont accordĂ© au Théùtre DĂ©modocos l’autorisation et le grand honneur de donner une reprĂ©sentation exceptionnelle, gratuite, d’Antigone le 10 aoĂ»t 2019 dans le théùtre antique de Karthaia, et de faire quelques images du spectacle. Nous remercions chaleureusement Mme M. Koutsoumbou, avec qui nous avons Ă©tĂ© en contact permanent au MinistĂšre, Mme T. Panagou, qui a conduit une partie de la restauration et a dirigĂ© le jeune Geoffrey Hazard, initiateur du projet, et Mme E. Morfoniou, avec qui nous avons, au musĂ©e archĂ©ologique de KĂ©a, arrangĂ© les dĂ©tails de l’organisation sur place et qui a supervisĂ© avec bienveillance le bon dĂ©roulement de la reprĂ©sentation. Avec l’accord de la MunicipalitĂ© et des archĂ©ologues, nous avions dĂ©cidĂ© de jouer Ă  18h, malgrĂ© la prĂ©sence du soleil au-dessus de la crĂȘte jusqu’à 19h, sans quoi la piĂšce se serait terminĂ©e dans la pĂ©nombre et les spectateurs auraient gravi le sentier du retour dans le noir. Le 8 aoĂ»t, Ă  l’arrivĂ©e du bateau de Lavrio Ă  18h, une partie de l’équipe est allĂ©e vĂ©rifier les conditions de jeu. Ce fut notre premiĂšre descente dans la vallĂ©e. Nos jambes firent leur premier entraĂźnement. L’axe du theatron est tournĂ© vers l’Ouest-Sud-Ouest, ce qui garantit un ensoleillement puissant dans l’aprĂšs-midi et un soleil dĂ©clinant qui vient encore aveugler le public de 18h Ă  18h45. Le 9, nous avons descendu les costumes, les masques et les pieds de camĂ©ra Ă  dos d’ñne et fait les repĂ©rages pour nos entrĂ©es et sorties. Pour la reprĂ©sentation, nous avons dĂ©fini deux accĂšs pour le ChƓur et les personnages, lointain centre et lointain cour. Un troisiĂšme accĂšs, cĂŽtĂ© jardin, celui du puits, servirait de sortie finale pour Antigone. Dans l’état du théùtre tel qu’il s’offre Ă  nous, il n’est pas possible, en l’absence de mur de fond de scĂšne, de passer un cĂŽtĂ© Ă  l’autre sans ĂȘtre aperçu des spectateurs. AprĂšs quelques essais, nous avons gravi le sentier du retour dans la nuit, Ă  la lampe de poche, car le croissant de lune Ă©tait mince, en laissant le matĂ©riel sur place. Un accĂšs latĂ©ral lointain cour pour les personnages venant du palais ou y retournant s’est imposĂ© pour IsmĂšne, CrĂ©on, Serviteur, Eurydice. Pour l’acteur C, toutes les entrĂ©es et sorties de CrĂ©on Ă  l’exclusion de la sortie en direction du tombeau d’Antigone devaient se faire du palais par cet accĂšs au lointain cour. Le ChƓur devait venir du cĂŽtĂ© jardin, c’est-Ă -dire de la mer, et entrer par le lointain centre. Il a fallu choisir, pour l’acteur A Antigone, HĂ©mon, finale de CrĂ©on, une coulisse sise cĂŽtĂ© jardin. C’est du cĂŽtĂ© de la mer qu’Antigone va rejoindre le corps de Polynice, Ă  Karthaia. Le tombeau d’Antigone, placĂ© du mĂȘme cĂŽtĂ©, et par lequel on accĂšde par le gradin en passant sous l’arche du puits, permet, non sans un lĂ©ger saut pour monter sur la margelle de terre qui est au niveau du sol, une sortie discrĂšte pour l’acteur qui peut ainsi revenir jouer HĂ©mon par le lointain centre. Le tombeau est ainsi devenu une coulisse pour l’acteur C, qui devait dĂ©poser son costume de CrĂ©on, se changer en Serviteur et paraĂźtre Ă  partir du puits en Serviteur, et pour l’acteur A, qui l’avait empruntĂ© une fois en Antigone faisant ses adieux au monde, puis une deuxiĂšme fois en HĂ©mon courant dĂ©sespĂ©rĂ©ment rejoindre Antigone ; et c’est par le puits Ă©galement que l’acteur A revient, sous le costume de CrĂ©on jusqu’ici portĂ© par l’acteur C, en tenant dans ses bras le corps de HĂ©mon, symbolisĂ© par le masque et la coiffe. L’acteur B avait une tĂąche plus compliquĂ©e et qu’il Ă©tait difficile de restreindre Ă  un cĂŽtĂ©. AttachĂ© au palais cĂŽtĂ© cour par les rĂŽles d’IsmĂšne et d’Eurydice, il devait aussi venir de l’autre cĂŽtĂ© en tant que Garde chargĂ© de veiller le cadavre de Polynice et d’ailleurs aussi en tant que TirĂ©sias, qu’on souhaitait faire apparaĂźtre du haut du gradin, puis par le lointain centre, aprĂšs que l’acteur eut fait le tour de l’enceinte. Pour repasser de Garde en IsmĂšne, on voit qu’il y a lĂ  une petite incohĂ©rence, et le Garde a dĂ» passer discrĂštement hors scĂšne, au plus lointain, du jardin Ă  la cour, Ă  vue quand mĂȘme, mais Ă  un moment oĂč l’on suppose que l’attention des spectateurs Ă©tait concentrĂ©e dans le théùtre sur l’affrontement de CrĂ©on et d’Antigone. Certains dĂ©tails de la mise en scĂšne, des placements et des dĂ©placements seront, on l’espĂšre, clarifiĂ©s par le tĂ©moignage des camĂ©ras. Les images ont Ă©tĂ© confiĂ©es Ă  un assistant-monteur chargĂ© de synchroniser les images et les sons. Puis le dĂ©rushage a commencĂ©, et un montage des images en l’état, a Ă©tĂ© demandĂ© Ă  la monteuse Sophie Brunet. Il sera prĂ©sentĂ© aux Éphores des AntiquitĂ©s Cycladiques prĂ©alablement Ă  toute diffusion. Mais un gros travail de mixage et d’étalonnage va ĂȘtre nĂ©cessaire. Ont assistĂ© Ă  la reprĂ©sentation environ 200 personnes qui avaient fait le dĂ©placement Ă  pied par le raidillon. Cette difficultĂ© d’accĂšs au site antique de Karthaia rend plus prĂ©cieux l’échange esthĂ©tique et le partage Ă©motionnel devant la beautĂ© saisissante des contrastes telluriques et des vestiges archĂ©ologiques. Certains spectateurs avaient placĂ© le recueillement théùtral juste aprĂšs une baignade dans les eaux limpides de la baie. L’acteur principal Ă©tait le vent rafraĂźchissant qui dĂ©valait vers la mer. Assez fort en dĂ©but de reprĂ©sentation, il a un peu faibli et favorisĂ© ainsi l’écoute des voix soumises Ă  rude Ă©preuve. M. Ioannis Evangelou, maire de Kea nouvellement Ă©lu prĂ©fet, avait tenu Ă  ĂȘtre prĂ©sent Ă  cette reprĂ©sentation qui n’aurait pas eu lieu sans lui. On a notĂ© une qualitĂ© d’écoute qui est allĂ©e en grandissant au fur et Ă  mesure que la piĂšce avançait. Un théùtre ouvert sur la mer
 Ce quatriĂšme spectacle de la compagnie DĂ©modocos a dĂ©montrĂ© la puissance de la dramaturgie de Sophocle lorsque le drame est vĂ©cu dans cette coĂŻncidence du ciel, de la mer, de l’air et de la terre. Notre mise en scĂšne, toute de simplicitĂ©, n’a rien imposĂ© Ă  la tragĂ©die de Sophocle. Elle a laissĂ© jouer les principes actifs de cette dramaturgie le rythme, le dialogue, le chant du chƓur, les pas de la danse, les changements de masque, les gestes symboliques, les conflits, les issues irrĂ©versibles. L’évolution des mouvements et des danses dans l’espace quasi circulaire de l’orchestra nous a dĂ©barrassĂ©s de toute tentation triviale, convulsive, oĂč trop souvent se complaĂźt le théùtre aujourd’hui sous le prĂ©texte qu’il faut faire vrai, actuel, contemporain ». La traduction s’est voulue fidĂšle Ă  l’esprit de la rĂ©citation antique. Et parfois la traduction a laissĂ© la place Ă  la langue grecque ancienne, puissante, faite pour ces théùtres d’air libre qu’on aurait tort de vouloir domestiquer en les sonorisant Ă  grand renfort d’électricitĂ©. Le théùtre antique de Karthaia nous a accueillis. Nous a fait jouer. A placĂ© nos voix. A ouvert nos gestes. Nos corps ont tentĂ© de se mesurer Ă  l’espace grandiose du site ouvert sur la mer. C’est peut-ĂȘtre le seul Ă©lĂ©ment ajoutĂ© Ă  la piĂšce de Sophocle, ou qui ne lui Ă©tait pas directement utile. Bien sĂ»r, la mer est l’élĂ©ment purificateur indispensable Ă  une juste restitution des rites de catharsis, mĂȘme si l’élĂ©ment marin jouait peu de rĂŽle dans la ThĂšbes des CadmĂ©ens. Il est du moins l’élĂ©ment qui relie Ă  la PhĂ©nicie lointaine dont est originaire Cadmos le fondateur de la mythique ThĂšbes. Si la mer devait jouer un rĂŽle dramatique dans un spectacle, comment ne pas songer au rĂȘve initial que nous avions esquissĂ©, il y a quatre ans, celui de faire dĂ©barquer Ă  Karthaia les Danaides dans les Suppliantes d’Eschyle[5]? Et d’organiser un spectacle oĂč les Grecs de KĂ©a joueraient leur propre rĂŽle, celui d’accueillir au son de la sambouna cornemuse les Ă©trangers que nous sommes, rĂ©fugiĂ©s venus puiser Ă  la source hellĂšne de la culture ? À Paris, le 31 aoĂ»t 2019 Bibliographie La publication archĂ©ologique de rĂ©fĂ©rence E. Simantoni-Bournia, L. G. Mendoni, T. Panagou, Karthaia, elakhunĂŽtaton sternon khthonos
, MinistĂšre de la Culture, AthĂšnes 2009. Articles prĂ©paratoires de Ph. Brunet MĂštre et danse pour une interprĂ©tation chorĂ©graphique des mĂštres grecs », Poesia, musica e agoni nella Grecia antica, Atti del IV convegno di Moisa, Lecce 28-30 octobre 2010, Rudiae 22-23, t. II, 2012, Les Bacchantes d’Euripide, une expĂ©rience de dramaturgie dionysiaque », in Tragique et comique liĂ©s, dans le théùtre, de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours du texte Ă  la mise en scĂšne, Actes du colloque organisĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Rouen Normandie en avril 2012 publication par Milagros Torres ERIAC et Ariane Ferry CEREdI avec la collaboration de S. M. Taracena et Daniel Lecler. Publications numĂ©riques du CEREdI, “Actes de colloques et journĂ©es d’Étude, no 7, 2013. La philologie Ă  l’épreuve de la scĂšne mĂ©trique et chorĂ©graphie du grec ancien, VIS. Revista do Programa de PĂłs-graduação em Arte da UnB, vol. 13, no 2, julho-dezembro de 2014 [2015]. NOTES [1] Auteur d’une thĂšse ERIAC, Le melos dans la musique grecque antique une approche expĂ©rimentale par la restitution de strophes tragiques2017, codir. Ph. Brunet et Fr. Billiet de Sorbonne universitĂ©. [2] Avec notamment un appareil photo Canon 5D et deux microphones Sennheizer systĂšme MS, mis Ă  ma disposition par l’universitĂ© de Rouen lors d’une demande de BQR. [3] La danse des temps dans l’épopĂ©e, d’HomĂšre au Roland dir. Ph. Brunet, ERIAC 2017. [4] Doctorante Ă  l’ERIAC sujet Les gestes du masque dans le théùtre grec, codir. Ph. Brunet et G. Freixe de l’universitĂ© de Franche-ComtĂ©. [5] Traduction de Philippe Brunet et d’Aymeric MĂŒnch, docteur 2014 ERIAC de l’universitĂ© de Rouen Normandie. Pour citer ce texte Philippe Brunet, “TragĂ©dies grecques Ă  Kea et cinĂ©tragĂ©dies 2016-2019”, dans L'Atelier des Savoirs, 25 novembre 2019, ConsultĂ© le 24 aoĂ»t 2022.
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